À chaque fin de semaine à Versailles, un curieux phénomène s’observe : au moindre rayon de soleil, toute la population migre d’un même pas vers l’ouest. Toutes les familles, générations confondues, se retrouvent autour du Grand Canal pour une promenade très versaillaise…Avec le Chti, une fois n’est pas coutume, nous avons suivi le flux avant de bifurquer pour le Grand Trianon, le palais de marbre rose construit par Louis XIV pour ses intimes.
Nous avons commencé par un coup de coeur du Chti pour une perspective. La photo que vous allez voir a pris au moins une bonne demi-heure pour être prise (et je n’exagère à peine). Le temps que les gens passent, d’autres s’asseyaient, prenaient des photos, discutaient, s’attendaient, bref on a poireauté pour avoir le péristyle rien que pour nous deux…
Trianon est tout d’abord le nom d’un petit village, bourgade voisine de Versailles et dont des traces sont retrouvées au XIIe siècle. Louis XIV désireux d’agrandir son domaine et de se créer un lieu de détente l’achète et le rase en 1668 (la population a poliment été priée de déménager, mêmes les tombes ont été déplacées).
Inauguré à l’été 1688, le Grand Trianon est construit par Mansart (sous l’étroite surveillance de Louis XIV qui imposa par exemple le choix du marbre rose pour unifier tout le bâtiment). Il remplace le fragile Trianon de Porcelaine et devient « the place to be » pour la Cour, mais uniquement sur invitation du Roi.
Son parc est vaste et joue sur la perspective avec de grandes ouvertures et de larges allées bordées d’arbres. Cela permet de voir le jeu des nuages dans le ciel…
Les murs sont supprimées, pour ne pas bloquer l’horizon, et remplacées par des « saut de loup », grandes fosses creusées empêchant le franchissement.
Saut de loup « plus connu » sous le nom de « Ha-ha », nom dont l’origine serait la réaction du Grand Dauphin qui, échappant à la surveillance de sa nourrice qui lui interdisait de s’en approcher, s’exclama devant le saut de loup « Ah ah, ce n’est que cela qui doit me faire peur! ». La Cour aurait repris le jeu de mot et l’expression serait restée.
De l’autre côté de ce « Ha-ha », les murs du Petit Trianon vers lequel nous nous dirigeons pour un prochain épisode…