Cela fait 5 mois que Lucie est née, c’est un bébé joyeux et souriant qui grandit bien et s’éveille au monde. Bref tout va bien, et nous ne sommes pas du tout inquiet sur son développement. Mais malgré tout, je commence à croire que je n’arriverai jamais à digérer ma grossesse.
Ainsi nous attendons, très incessamment sous peu, la naissance de la petite cousine de Lucie (promis cette fois je ne harcèle pas le Chti, j’épie juste les connexions de ma belle-sœur sur Facebook #callmecrazy). Mais avec la joie d’accueillir la future camarade de jeu de Lulu vient aussi le mauvais souvenir encore récent du stress de mon dernier mois, avec cette date d’accouchement théorique totalement folklorique, de ce ventre qui n’avait pas beaucoup gonflé (avec le recul, on comprend mieux pourquoi, c’était pas le chou-fleur mais la mini-crevette). Je me dis que j’aurai aimé pourvoir attendre paisiblement au lieu d’entamer un décompte le ventre noué.
Et puis j’ai revu une photo de Lucie à la naissance, loin du bébé joufflu d’aujourd’hui, je vois bien maintenant qu’elle n’avait que la peau sur les os.
Et puis il y a cette chanson aux textes personnalisées au prénom des enfants entendu via le concours de Rose comme Trois Pommes qui m’a fait instantanément pleurer et tordu le ventre…
Je sais très bien qu’il y a bien pire, je sais très bien que l’important est qu’elle soit vivante et en excellente santé aujourd’hui, je sais très bien que je n’ai pas à m’en vouloir. Je sais aussi que nous avons eu surtout beaucoup de chances.
Mais quand j’y resonge, je suis furieuse et triste. Furieuse que personne n’ait écouté nos doutes, triste que dès l’utérus elle ait eu à lutter pour survivre.