Dans les derniers jours des vacances, j’ai voulu emmener le Chti à Quimper visiter les ateliers de la faïencerie Henriot, cette grande maison d’art dont j’utilise au quotidien des objets depuis belle lurette.
Si la visite des ateliers a été intéressante, si la visite de la boutique a été comme Noël en milieu d’année pour la pourrie-gâtée par son Papa et sa Maman que je suis, elles ont été un peu longuettes pour la gentille Lucie que j’ai gardé dans mes bras tout du long. Mesure préventive dirons-nous, nous connaissons tous l’histoire de l’éléphant dans le magasin de porcelaine, je voulais éviter celle de la Lucie dans le magasin de faïence !Autant vous dire qu’à la fin, non seulement Lucie avait faim, mais elle avait surtout besoin d’une petite pause pour elle, à se défouler et jouer, avant d’enchaîner sur le musée de la faïence à côté.
Maman prévoyante, j’avais au préalable remarqué sur le plan de la ville que nous serions juste à côté d’un « jardin remarquable ». Aussi, bébé et son repas sous le bras, je m’y suis engouffrée bille en tête. Ce que je n’avais pas anticipé en revanche, c’est qu’en franchissant le pas de cette porte, j’allais réaliser un saut dans le temps qui me charmerait totalement !Le jardin du prieuré de Locmaria est, les apparences sont trompeuses, une œuvre très récente : il ne date que de 1997 ! Contrairement à l’église et au cloître que l’on aperçoit derrière ses murs qui remontent eux aux XIe et XVIIe siècles.Construit dans l’esprit des jardins conventuels de la période médiéval, il reprend les codes des jardins du temps d’Anne de Bretagne : c’est-à-dire un jardin clos regroupant toutes les plantes utiles à l’humain (pour soigner, habiller, nourrir, pour le corps ou l’âme) dans un plan ordonné, mêlant symboliques sacrés et utilité profane.Au cœur de cette longue bande de 1700m², le jardin marial (une tonnelle fleurie de roses blanches et lys) et, sous une pergola, la fontaine de vie dont l’eau vive coule en 4 points, rappel symbolique des quatre points cardinaux et des quatre fleuves du Paradis…
Toutes les plantes disposées dans des carrés bordés de bois, de plessis ou de pierres n’étaient pour Lucie qu’un immense terrain de jeu au milieu duquel elle pouvait courir librement… … ou se dissimuler en pouffant de rire… Si elle s’est très peu arrêtée sur les panneaux pédagogiques ornant les parterres et nous indiquant les noms (parfois si imagés) des plantes d’alors, il y en a une qui a retenu son attention. La coïncidence était trop drôle pour ne pas être soulignée : Mais de tous les jardin, c’est définitivement la rigole de la fontaine qui l’amusa incroyablement… Elle allait d’un côté à l’autre de la rigole, se penchant pour toucher l’eau vive et tentant d’enjamber bravement le vertigineux gouffre à ses pieds…
C’est presque à regret que nous sommes repartis de ce jardin, mais le musée des faïences nous attendait !