Ce matin, vous avez eu droit à ma version. Maintenant, voici celle du Chti…
Je suis pas prête de sembler saine d’esprit à ses yeux je crains…
O.B.N.I. (Objet Bloguesque Non Identifié)
Ce matin, vous avez eu droit à ma version. Maintenant, voici celle du Chti…
Je suis pas prête de sembler saine d’esprit à ses yeux je crains…
J’étais dans une colonie vieillotte et austère tenue par des sœurs depuis plus de 42 ans. Une nouvelle professeur venait d’arriver et jugeait l’organisation archaïque et dépassée, elle s’était alors arrangée pour évincer les sœurs et les renvoyer dans un couvant, loin des enfants et se mit en tête de moderniser les installations et les activités.
Mais, au fur et à mesure du temps, des phénomènes bizarres se produisaient, et de plus en plus régulièrement. Ainsi une fille après avoir été poursuivie par un être invisible jusque dans sa chambre ne dut sa survie qu’à son intelligence: acculée sous la fenêtre et toutes les issues bloquées par l’être, elle modula le son strident de sa peluche en forme de nuage et le sifflement de la bouche d’aération de sa chambre en tirant alternativement sur les cordelettes. L’agresseur, surprit, relâcha sa pression et elle put s’enfuir par la porte et rejoindre les autres enfants sans être rattrapée.
Mais de la même façon, les enfants se retrouvent acculés au dernier étage de la vieille bâtisse, dans une chambre avec un grand escalier. Les fantômes montaient les marches en riant et grognant pour nous effrayer. Pour essayer de se défendre, du Coca-Cola est répandu sur le sol pour que les fantômes s’y collent, nous nous roulons même dedans en espérant ainsi glisser dans les mains des fantômes. Malheureusement, cela ne retient pas les fantômes, coincés contre le mur, nous ouvrons la fenêtre et nous nous enfuyons par le toit à la lumière du jour. L’enfant qui nous mène rigole comme une hystérique et me retient en arrière, m’empêchant de courir plus vite.
Effrayés par ce que nous avons vécu dans la bâtisse, nous restons dehors, dans un cloître, sous la protection de l’homme à-tout-faire. Son physique est malingre, plié sous le poids d’un secret et du malheur. Cependant les fantômes continuent de nous poursuivre et essayent de nous mener sous un porche spécifique qui nous transformerait comme eux. L’homme à-tout-faire courageusement les y attire un par un, s’utilisant comme appât afin de les mener sous ce porche. Les fantômes sont alors transformés à leur tour, le premier en chapelier fou qui s’enfuit en pédalant comme un fou sur une bicyclette et le second en lapin pressé d’Alice au Pays des Merveilles.
Face à cette situation critique, les sœurs sont rappelées et ramènent l’ordre dans la colonie de vacances. Pour que cela soit durable, elles donnent aux fantômes ce qu’ils souhaitaient : longtemps auparavant, l’homme à-tout-faire avait sauvé des fantômes une fille qui était depuis devenue une des professeurs. Cette jeune prof blonde et bouclée à l’air doux, aurait dû être morte et en conséquence les fantômes cherchaient leur soeur.
La situation apaisée, c’était la fin de la colo. Julien visitait ma chambre sous le toit tandis que je finissais mes valises. En remarquant sur une table des traces de doigts blanches enfoncées dans le bois, je lui avoue ne pas savoir l’origine de cette trace. Il me sourit et me répond que cette trace datait de la nuit où en dormant j’avais parlé avec un fantôme dans mon sommeil. Vu ma somniloquie, cela ne m’étonne pas que je parle en dormant avec un fantôme, en revanche l’idée me donne des sueurs froides.
Inquiète j’observe ma chambre, et je vois que les vieux tableaux poussiéreux étaient plus nombreux qu’au début, que les têtes dans les cadres changeaient tout en me grimaçant et en me regardant. Effrayée, je recule tandis que Julien reste dans l’entrée sans voir de changement.
Soudainement, une main invisible me bâillonne tandis qu’un autre bras m’entoure et me traîne au fond de la chambre, en haut de l’escalier. Les yeux écarquillés, j’essaye de crier, d’appeler à l’aide Julien qui me tourne le dos, indifférent à la situation.Le fantôme me susurre et singe à mon oreille « Ouuuh toi tu es une invité d’honneur, toi, tu as une chambre avec antichambre ! Moi je suis pas importante, j’ai juste une petite chambre entre deux chambres, ouuuuh moi je suis pas importante ! ». Et là le fantôme me relâche dans l’escalier, la tête la première…
Donc primo, j’ai des rêves bizarres. Secundo, ils ont aucune logique. Tertio, quand je dors, la concordance des temps passent aux oubliettes je crois.
Un des autres petits plaisirs de l’hiver (outre les dragons de buée) est le repli chez soi, dans la douceur de son foyer, dans la torpeur de son cocon. Ce spectacle que tout un chacun peut apercevoir le soir depuis la rue, à travers les fenêtres éclairées. A travers chacune d’entre elles, c’est un instantané de vie, la chaleur d’un foyer et le bonheur d’une famille…
Et quel plaisir quand, à sa fenêtre, on aperçoit que l’on est attendu impatiemment par un être cher…
L’hiver est une saison difficile et longue dans nos régions tempérées, surtout vers la fin, quand le printemps se fait attendre. Le temps maussade, la grisaille, la pluie, le manque de lumière, le monde est plongé dans une profonde léthargie pendant plusieurs mois et les matins sont difficiles.
Pour lutter contre cette morosité, je me concentre au quotidien sur mes petits plaisirs hivernaux :
Depuis mon enfance, chaque hiver, tel Gandalf, j’essaye de sculpter la vapeur d’eau sortant de ma bouche pour former un bestiaire fantastique.
En ce moment le Chti joue le soir avec son cadeau de Noël, Skyrim. Parfois je jette un discret et mesuré regard sur son écran…
Bon en fait j’ai pas changé, c’est plus fort que moi, je participe ! Mais c’est pas ma faute, c’est celle de Guignol !!
C’était il y a peu, au boulot, mon collègue me décrivait ses ex-copines, des filles un peu extrêmes, vraiment bizarres. Compatissante comme je suis, j’étais juste explosée de rire sur mon bureau, grognant très dignement. Quand j’ai enfin repris mon souffle, je lui ai demandé « Mais pourquoi tu sors pas avec des nanas normales ? Je sais pas, des nanas comme moi, pas droguées, pas fanatiques, … ?! ». Et là il m’a juste bien soufflé en répondant spontanément « Mais t’es pas normale toi ! ».
Des vieux souvenirs me sont revenus, j’ai arrêté de rire. Moi qui pensais que la période où l’on m’appelait « E.T. » était finie et loin derrière moi…
Enfant, j’étais ce que l’on appelle un garçon manqué. Je tapais ceux qui me manquaient de respect au lieu de crier, je détestais les poupées, j’adorais les histoires d’aventures, je jouais au Lego avec mes frères, je hurlais quand on me forçait à porter une robe, je me chamaillais avec mes frères pour avoir la Game Boy (d’ailleurs quel nom à la con quand on y pense), j’avais les cheveux courts, etc. Je pourrais multiplier les exemples à l’infini, d’ailleurs avant que la puberté ne se fasse sentir, on se trompait souvent sur mon sexe quand on ne me connaissait pas.
Ajoutez à cela une absence totale de culture générale « classique » : sans télévision et sans intérêt pour les people, j’étais regardée comme une alien dès que je demandais ce qu’était le principe de « Tournez Manège » ou qui était « Christina Aguilera ». Bref, mes amies me surnommaient affectueusement E.T.
Depuis, la puberté c’est fini tant bien que mal, je suis loin d’être une « femme », voir même une « fille » mais j’ai les cheveux longs ! Je pensais être un peu entrée dans la « normalité », sans pour autant être l’archétype féminin, mais il semblerait que non.
Et finalement tant mieux car si je ne suis pas la femme parfaite, j’ai la chance d’avoir trouvé un homme formidable que j’aime et qui m’aime, moi, mes bourrelets et mes poils. Et la « normalité », je l’emmerde car on est tous différent à notre façon.
J’ai eu envie de râler un peu quand :
(1) Mon correcteur orthographique corrige « geekettes-poufs » par « serviettes-éponges »! J’adore les auto correct fails !