Balayeuse de la Cité Interdite

Un milliard trois cent cinquante millions de Chinois, et moi, et moi, et moi (1)

En Chine (contrairement à ce que mon carnet de voyage pourrait faire croire jusqu’à présent) il n’y a pas que des bâtiments ou des musées à visiter. On y rencontre aussi des Chinois. Pas mal de Chinois. Je dirais même plus, beaucoup beaucoup de Chinois ! Mais quand on apprend qu’un habitant sur sept de notre planète est chinois, ça n’étonne plus…
Si pendant 10 jours nous avons vécu au milieu d’eux, nos échanges ont été très limité: la barrière de la langue se faisait toujours sentir. Seuls quelques jeunes et quelques commerçants parlaient anglais, et nous ne maîtrisons du chinois que les formules de politesse (et encore le merci est impossible à prononcer correctement !). En 10 jours, nous avons cependant eu le temps d’observer… et d’être observé !

Les petites mains

La première chose qui nous a vraiment frappé en débarquant à Beijing est le nombre de petits boulots, comme aux États-Unis. C’est par exemple une garde en faction près des composteurs, des personnes qui agitent des drapeaux dans le métro, … C’est cependant plus vrai à Beijing qu’à Shanghai.
Au fur et à mesure du voyage, j’ai essayé d’en prendre quelques-uns en photo pour pouvoir vous présenter mon petit top 3 des petits métiers chinois.

N°3: les balayeurs et recycleurs

Balayeur dans la Cité Interdite
Balayeuse de la Cité Interdite

Certes en France aussi nous avons des balayeurs, mais c’est sans commune mesure avec le nombre de balayeurs de rue que nous avons vu en Chine !
Leur équipement se limite au balai (fait de brins réunis), la pelle et l’uniforme et vous en croiserez, balayant la poussière, dans la Cité Interdite comme sur le terre-plein central d’une autoroute au milieu d’un bois.

Dans la même veine, le tri des déchets est très bien organisé en Chine. Dans la rue, les poubelles recyclables/organiques sont séparés. Mais en plus de ça, certains font (à pied ou en vélo) le tour des poubelles pour récupérer les bouteilles en plastique et avec le prix de la revente (en tant que bouteille à recycler, ou en tant que « nouvelle » bouteille « neuve ») arrondissent leur fin de mois. Sur la Grande Muraille, une femme (aux mollets d’acier !) faisait ainsi le tour de toutes les poubelles derrière les touristes.

N°2: les arrêteurs de bus pékinois

Des canaris immanquables à chaque arrêt
Des canaris immanquables à chaque arrêt

En Chine, une bonne gestion des foules est cruciale pour éviter tout engorgement ou débordement. On y attend donc le bus dans une file d’attente, qui est signalée sur le sol par des traits comme les rangées de classe au collège. Mais en plus de cela, des personnes font le pied de grue à côté ayant pour mission de signaler au bus s’il doit s’arrêter et contrôlant le nombre de passagers par bus. Ils étaient facilement repérable avec leurs vestes jaunes canari et leur petit drapeau rouge.

N°3: les monsieurs aux bidons-bleus

Les bombonnes sont balancées au rythme du bras
Les bonbonnes sont balancées au rythme du bras

Ceux là m’ont intrigué dès notre première sortie. Nous les croisions sans cesse, surtout le long des hauts murs pourpres de la Cité Interdite. Ils portent des bidons bleus, souvent mis en équilibre au bout d’une barre. Cela ressemble à des bonbonnes de gaz, mais ils les balancent d’une telle façon , sur un rythme très particulier et qui serait dans le cas d’une bonbonne de gaz assez explosif.

Je n’ai compris ce qu’ils faisaient que le dernier jour à Beijing, quand à 6h du matin je les ai vu installer leurs bonbonnes dans les arbres pour qu’elles gazouillent toute la journée…
S’ils sont payés pour faire cela et la finalité de leur travail, ça par contre j’ai toujours pas saisis !

Edit : Grâce à Nat, le mystère des bonbonnes-cages a été percé !! Derrière cette curieuse habitude se cache en réalité une passion de retraités pour les oiseaux et leurs chants !

Dans la suite (à venir) d’Un milliard trois cent cinquante millions de Chinois, et moi, et moi, et moi:

  • Les petites mains
  • Le régime Pékinois
  • Petit empereur et jogging
  • Dans la rue
  • Dans le métro
  • Zoo humain

13 commentaires sur “Un milliard trois cent cinquante millions de Chinois, et moi, et moi, et moi (1)”

  1. Marrant car ce qui m’a marqué cette fois-ci aux States c’est le nombre de petits boulots ! Je vois que la Chine a la même façon d’occuper ses ouailles…pas plus mal non plus, même si c’est sûrement peu payé ! Poseur de cages pour enchanter les oreilles, c’est si beau …. Bon après midi Bisous

    1. Oui c’est la même idée qu’aux US, proposer des petits jobs pour permettre à tous d’avoir un minimum de revenu. Petits jobs qui peuvent se cumuler. En France on fait l’inverse (caisses automatiques dans les supermarchés, aux péages, …). Mais lors de mon voyage à New York en 2008 cela ne m’avait pas autant choqué qu’en Chine.
      Le métier de poseur de cages, je ne pourrais pas. Je veux bien être dresseuse pour qu’ils me suivent, mais je culpabiliserais de les enfermer!

    1. Ooh c’est génial merci Nat ! C’est là où je regrette de ne pas avoir pu communiquer avec les gens, ne serait-ce que pour leur demander de m’expliquer et si je pouvais les prendre en photo.

  2. Mdr j’ai fait un peu de chinois aussi et j’ai jamais jamais réussi à bien prononcer xié xié, juste impossible pour moi !!
    Excellent le coup des bonbonnes bleues !!

  3. Petits boulots = boulots précaires surtout.

    Le recyclage en Chine n’est pas vraiment un modèle d’organisation. C’est surtout parce que les gens ont besoin d’argent qu’ils font ça. D’ailleurs je ne pense pas que tu aies vu beaucoup de jeunes le faire. Quand j’étais à l’université à Pékin des mamies venaient faire les poubelles pour récupérer les bouteilles en plastique en été.
    Quant aux poubelles « ménagères », tout est ramassé comme en France et ensuite les sacs sont éventrés pour faire le tri à la main (mettre de côté le plastique, les cartons et le métal). Mais les JO en 2008 ont caché tout ça des regards.

    Dans certains immeubles des quartiers « populaires », tu peux aussi trouver des dames d’ascenseur, mais j’ai l’impression que ça devient plus rare.

    1. Je n’ai pas pensé nécessaire de souligner le fait que petit boulot = boulot précaire, je pense cela suffisamment évident? On ne gagne pas sa vie ni on n’élève une famille en étant distributeurs de journaux.

      De la même façon, pour ma phrase « le tri des déchets est très bien organisé en Chine », j’étais plutôt ironique (je dirais volontiers pareil sur la France où notre tri est juste merdique). Mais le travail de fourmi de ces personnes qui essayent ainsi de grappiller pour améliorer leur quotidien doit quand même avoir un impact sur le recyclage, ils étaient si nombreux…

      Les dames d’ascenseur, ça j’ai pas vu, mais je n’ai pas été dans les habitations. Ce sont uniquement des dames ?

      1. Il semblerait que oui, je n’y ai toujours vu que des dames, relativement jeunes d’ailleurs (autour de la vingtaine).
        Les hommes sont sans doute dans les hôtels ou les endroits plus « chics ».

        1. Si je peux encore t’embêter, les ascenseurs sont des petits trucs d’1m² comme dans un petit immeuble français ou des gros ascenseurs ? Tu as vu d’autres boulots du même type ?

          1. Ahah non ils sont quand même assez grands car les immeubles où j’ai croisé des « dames d’ascenseur » avaient au minimum 10 étages. Donc y’a la place pour une dizaine de personnes, voire même un vélo en diagonale (pas toujours safe le vélo en bas de la résidence).

            Ces dames sont celles qui m’ont le plus marquée pour les petits boulots. Sinon il y a aussi les personnes qui ramassent les plateaux au McDo (on n’est pas censé jeter soi-même ses boîtes et gobelets), j’ai vu la même chose à HK et Macau, donc c’est peut-être assez répandu en Asie.

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