Cette fois j’ai moins pleuré à la maternité que pour Lucie, le choc de l’accouchement ayant été largement moins violent (même si la récupération après a été plus difficile). Cependant c’était notre première séparation avec Lucie, je piaffais d’impatience de retrouver ma petite fille et notre petit quotidien !!
Aussi quand le mardi en fin de matinée, après cinq nuits à la maternité, j’ai eu tous les go pour sortir, cela a été une course contre la montre incroyable : il fallait que l’on fasse ma sortie et qu’on arrive à l’école de Lucie à l’autre bout de la ville en moins de 30 minutes ! Nous voulions lui faire la bonne surprise.
Tandis que je courrais trottinais rapidement péniblement pour faire la sortie administrative avec Erwan dans sa poussette, le Chti réunissait et descendait à la voiture toutes nos affaires.
11h28, le Chti me lâche pas loin de l’école et va chercher une place pour se garer et sortir Erwan tandis que je pars en galopant trébuchant une main tenant mon bas-ventre douloureux et tremblotant…
La maîtresse en me voyant m’accueille chaleureusement, s’enquiert de mes nouvelles, me félicite de ma bonne mine et appelle Lucie un sourire en coin, contente de participer à la surprise du retour de Maman !
Sauf que… 
Oh quelle grande sœur fière nous avions là ! Accrochée à la poussette, admirant son bébé, le présentant à la maîtresse, aux copains et copines et à tous les curieux…

Mon petit bonhomme à la mine si sérieuse qui me regarde dubitatif tandis que je gazouille béatement…
Mais si Maman qui gagate le laisse totalement de marbre… dès que sa sœur vient le voir c’est la fête ! Entre eux c’est déjà une belle histoire. Lucie ne veut plus se baigner qu’avec son frère même si cela implique qu’elle se retrouve à barboter qu’avec les fesses dans un fond d’eau tiède.





J’ai depuis appris que ce n’était pas à proprement parler des courbatures… Toute cette histoire a commencé en douceur, de façon pernicieuse : une petite crampe au mollet qui traîne deux jours comme ça…
Dans le rythme de vie d’une jeune maman on ne s’arrête pas à ça, il y a des machines à tourner, des nuits à veiller, la grande à récupérer à l’école, … Puis la crampe disparaît comme elle est venue, remplacée par une douleur poignante au niveau du torse…
Cette courbature au thorax me saisit de plus en plus, même prendre Erwan dans son lit devient douloureux, j’adapte inconsciemment ma posture pour diminuer la douleur…
Parallèlement à ces douleurs, sans que je trace un quelconque lien entre ces symptômes, remonter de l’école devient épuisant, épuisant au point qu’une voisine croisée sur la route me propose de prendre le relai et de pousser ma poussette pour moi, épuisant au point que j’accepte son aide. Là aussi, quoi de plus normal pour une jeune maman courbaturée et fatiguée qui cumule nuits blanches et journées chargées ?!
C’est comme ce satané rhume qui traîne en ce moment, quelle plaie ! J’ai encore ramassé les microbes de Lucie, cadeau de l’école ! Chaque quinte de toux en plus réveille la douleur dans la poitrine, je n’arrive même pas à inspirer correctement pour expectorer ce qui me gêne !
Tout cumulé, en quelques jours seulement, cela devenait difficile au quotidien… Mais c’est tellement compliqué d’avoir un rendez-vous chez un docteur ici ! Particulièrement avec deux jeunes enfants dans les pattes, les 3h en salle d’attente sont longues et risquées…
Maintenant restait à trouver un docteur car visiblement le mercredi n’est pas un bon jour pour trouver un médecin disponible…
C’est fou à quel point les bébés attirent les inconnus dans la rue, et à quel point les gens sont frappés d’amnésie (ou ignorants) sur les joies de la parentalité nouvelle…
Mais si nous avons hâte bonhomme que tu grandisses pour pouvoir interagir avec toi (et dormir !!), nous ne devons pas oublier pour autant d’essayer de profiter du tout-petit-toi car le temps défile si vite au final…
Et pourtant, après notre voyage en Nouvelle-Zélande et au Canada, j’ai compris à quel point ce conflit mondial avait été aussi pour ces pays si lointains un marqueur générationnel et national. Tous les deux y ont gagné au prix du sang leurs galons de Nations reconnues. Ainsi lors de notre visite en 2017 au Canada, tout le pays fêtait la commémoration des cent ans de la bataille de Vimy où 3 598 Canadiens périrent et 7 104 furent blessés.


Joyeuses noces de bois (+3 jours) mon amour !