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Ragnagna des Bois Jolis

O.B.N.I. (Objet Bloguesque Non Identifié)

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Étiquette : carnet de voyage

Un milliard trois cent cinquante millions de Chinois, et moi, et moi, et moi (2)

par Ragnagna le 21 juin 201230 octobre 2014 dans Au fil du crayon, Carnet de voyage, Chine

En Chine (contrairement à ce que mon carnet de voyage pourrait faire croire jusqu’à présent) il n’y a pas que des bâtiments ou des musées à visiter. On y rencontre aussi des Chinois. Pas mal de Chinois. Je dirais même plus, beaucoup beaucoup de Chinois ! Mais quand on apprend qu’un habitant sur sept de notre planète est chinois, ça n’étonne plus…
Si pendant 10 jours nous avons vécu au milieu d’eux, nos échanges ont été très limités: la barrière de la langue se faisait toujours sentir. Seuls quelques jeunes et quelques commerçants parlaient anglais, et nous ne maîtrisons du chinois que les formules de politesse (et encore le merci est impossible à prononcer correctement !). En 10 jours, nous avons cependant eu le temps d’observer… et d’être observés !

Régime pékinois
et autres considérations culinaires

Bon appétit bien sûr
Bon appétit bien sûr

Le Chti et moi sommes assez difficiles en nourriture. Enfin bon, j’avoue, surtout moi. Je suis carrément pénible à inviter. Nous savions donc en débarquant en Chine, que cela allait être difficile pour nous nourrir. Même si nous nous savions difficiles, il faut reconnaître que nous ne sommes pas les seuls coupables !

En nous promenant dans les rues, nous apercevions les cuisines derrière les restos. Partant de bon matin, nous avons également vu les livraisons de viande. Nous avons vite compris que nous n’avions pas la même vision de l’état sanitaire minimum qu’une cuisine devait avoir. Le minimum (selon nous) de la chaîne du froid était un luxe dans beaucoup des petites échoppes que nous avons vu.

Régime pékinois
Régime pékinois

Comme nous ne désirions pas particulièrement une petite tourista sur notre court temps de voyage, nous avons pris le parti-pris de jeûner un peu à défaut de savoir où pouvoir aller en confiance. La lourdeur du temps nous y a bien encouragé.
Cela a été au final un super régime: mangeant peu et buvant des hectolitres d’eau, tout en marchant 10h par jour, j’ai bien éliminé !

Buffet à volonté au Novotel
Buffet à volonté au Novotel

Sur ces 5 jours, nous avons mangé deux matins. Des petit-déjeuners occidentaux au Novotel Peace, un hôtel 5 étoiles du quartier chic de Wangfujing. La gérante française du restaurant a bien dû s’amuser à nous voir débarquer deux matins tels des loups affamés, en mode chats mouillés, contrastant totalement avec l’ambiance feutré et proprette des hommes d’affaire sortant de leur douche. J’ai savouré ces petits moments de pause dans notre voyage (et surtout mes jus de pomme du matin !!).

Cependant me diriez-vous, à quoi bon aller en Chine si c’est pour ne pas goûter à leur nourriture ? C’est là encore une attitude typique de touriste française prétentieuse, qui se gargarise de sa cuisine française mais refuse d’essayer autre chose.

Vous avez bien raison ! Sauf qu’en France aussi j’aime rien ! Et que nous attendions d’arriver à Shanghai pour nous lancer dans la nourriture chinoise. Là-bas, guidés par Vincent et Chou, nous avons pu tester et faire découvrir de nouvelles saveurs à nos papilles.
Chou a même réussi l’exploit de nous faire manger, au Chti et à moi, du poisson. Si si, c’est un exploit, nos parents peuvent en témoigner. Le pire c’est que l’on a vraiment aimé, et que l’on s’est même resservi !

Je retiens trois choses de la cuisine asiatique (à ajouter à ma liste qui pour l’instant contenait juste « J’aime pas le japonais »):

  • En France, les plats se succèdent sur la table dans un ordre précis (dans la version simplifiée du 21ème siècle: hors-d’oeuvre/entrée, plat principal, fromage/dessert). En Chine, on vous dispose sur la table plein de mets, et tu picores dans chaque plat jusqu’à satiété.
  • Les baguettes sont vraiment un truc à prendre. J’essayerai bien de m’entraîner (j’aurais dû en acheter là-bas !), mais pour l’instant j’en mets plus dans le décolleté que dans ma bouche (et encore, quand j’arrive à faire tenir quelque chose entre les baguettes…). Je me suis rabattue honteusement sur des couverts.
  • Le thaï, « Ché bon mai cha pique hun max !!! ». Mon palais a apprécié les saveurs mais a un peu souffert!
Ché bon mais cha pique
Ché bon mais cha pique

THE découverte reste le jus de pomme pressé à la centrifugeuse (le Chti dit que je suis monomanique, vous croyez ?). D’un premier abord peu appétissant avec sa couleur brune foncé et ses centimètres de mousse le chapeautant, je l’ai regardé avec méfiance et étonnement. J’étais un peu dubitative. Une fois la première gorgée aspirée j’ai vite ravalé mes craintes en aspirant le verre goulûment. C’était juste la fête des papilles, délicieusement frais et fruité, ce jus de pomme est un pur régal, une merveille !
Et depuis chaque semaine, nous louchons sur un modèle particulier dans notre supermarché en attendant le jour où on craquera pour refaire le même à la maison…

Régime pékinois
Régime pékinois
Buffet à volonté au Novotel
Buffet à volonté au Novotel
Ché bon mais cha pique
Ché bon mais cha pique
Bon appétit bien sûr
Bon appétit bien sûr
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Dans la suite (à venir) d’Un milliard trois cent cinquante millions de Chinois, et moi, et moi, et moi:

  • Les petites mains
  • Le régime Pékinois
  • Petit empereur et jogging
  • Dans la rue
  • Dans le métro
  • Zoo humain
Balayeuse de la Cité Interdite

Un milliard trois cent cinquante millions de Chinois, et moi, et moi, et moi (1)

par Ragnagna le 19 juin 201230 octobre 2014 dans Au fil du crayon, Carnet de voyage, Chine

En Chine (contrairement à ce que mon carnet de voyage pourrait faire croire jusqu’à présent) il n’y a pas que des bâtiments ou des musées à visiter. On y rencontre aussi des Chinois. Pas mal de Chinois. Je dirais même plus, beaucoup beaucoup de Chinois ! Mais quand on apprend qu’un habitant sur sept de notre planète est chinois, ça n’étonne plus…
Si pendant 10 jours nous avons vécu au milieu d’eux, nos échanges ont été très limité: la barrière de la langue se faisait toujours sentir. Seuls quelques jeunes et quelques commerçants parlaient anglais, et nous ne maîtrisons du chinois que les formules de politesse (et encore le merci est impossible à prononcer correctement !). En 10 jours, nous avons cependant eu le temps d’observer… et d’être observé !

Les petites mains

La première chose qui nous a vraiment frappé en débarquant à Beijing est le nombre de petits boulots, comme aux États-Unis. C’est par exemple une garde en faction près des composteurs, des personnes qui agitent des drapeaux dans le métro, … C’est cependant plus vrai à Beijing qu’à Shanghai.
Au fur et à mesure du voyage, j’ai essayé d’en prendre quelques-uns en photo pour pouvoir vous présenter mon petit top 3 des petits métiers chinois.

N°3: les balayeurs et recycleurs

Balayeur dans la Cité Interdite
Balayeuse de la Cité Interdite

Certes en France aussi nous avons des balayeurs, mais c’est sans commune mesure avec le nombre de balayeurs de rue que nous avons vu en Chine !
Leur équipement se limite au balai (fait de brins réunis), la pelle et l’uniforme et vous en croiserez, balayant la poussière, dans la Cité Interdite comme sur le terre-plein central d’une autoroute au milieu d’un bois.

Dans la même veine, le tri des déchets est très bien organisé en Chine. Dans la rue, les poubelles recyclables/organiques sont séparés. Mais en plus de ça, certains font (à pied ou en vélo) le tour des poubelles pour récupérer les bouteilles en plastique et avec le prix de la revente (en tant que bouteille à recycler, ou en tant que « nouvelle » bouteille « neuve ») arrondissent leur fin de mois. Sur la Grande Muraille, une femme (aux mollets d’acier !) faisait ainsi le tour de toutes les poubelles derrière les touristes.

N°2: les arrêteurs de bus pékinois

Des canaris immanquables à chaque arrêt
Des canaris immanquables à chaque arrêt

En Chine, une bonne gestion des foules est cruciale pour éviter tout engorgement ou débordement. On y attend donc le bus dans une file d’attente, qui est signalée sur le sol par des traits comme les rangées de classe au collège. Mais en plus de cela, des personnes font le pied de grue à côté ayant pour mission de signaler au bus s’il doit s’arrêter et contrôlant le nombre de passagers par bus. Ils étaient facilement repérable avec leurs vestes jaunes canari et leur petit drapeau rouge.

N°3: les monsieurs aux bidons-bleus

Les bombonnes sont balancées au rythme du bras
Les bonbonnes sont balancées au rythme du bras

Ceux là m’ont intrigué dès notre première sortie. Nous les croisions sans cesse, surtout le long des hauts murs pourpres de la Cité Interdite. Ils portent des bidons bleus, souvent mis en équilibre au bout d’une barre. Cela ressemble à des bonbonnes de gaz, mais ils les balancent d’une telle façon , sur un rythme très particulier et qui serait dans le cas d’une bonbonne de gaz assez explosif.

Je n’ai compris ce qu’ils faisaient que le dernier jour à Beijing, quand à 6h du matin je les ai vu installer leurs bonbonnes dans les arbres pour qu’elles gazouillent toute la journée…
S’ils sont payés pour faire cela et la finalité de leur travail, ça par contre j’ai toujours pas saisis !

Edit : Grâce à Nat, le mystère des bonbonnes-cages a été percé !! Derrière cette curieuse habitude se cache en réalité une passion de retraités pour les oiseaux et leurs chants !

Balayeuse de la Cité Interdite
Balayeuse de la Cité Interdite
Des canaris immanquables à chaque arrêt
Des canaris immanquables à chaque arrêt
Un arrêteur de bus canari
Un arrêteur de bus canari
Les bonbonnes sont balancées au rythme du bras
Les bonbonnes sont balancées au rythme du bras
Bonbonne qui se révèle être une cage
Bonbonne qui se révèle être une cage
Xie xie !
Xie xie !

Dans la suite (à venir) d’Un milliard trois cent cinquante millions de Chinois, et moi, et moi, et moi:

  • Les petites mains
  • Le régime Pékinois
  • Petit empereur et jogging
  • Dans la rue
  • Dans le métro
  • Zoo humain

Faut pas pousser le pousse-pousse !

par Ragnagna le 25 mai 201230 octobre 2014 dans Au fil du crayon, Carnet de voyage, Chine
Extrait du Lotus Bleu

Avant ce voyage, la plupart de mes connaissances de la Chine me venait de la lecture des aventures de Tintin dans le tome Le Lotus Bleu. Une image un peu vieillotte et bien périmée, surtout dans un pays en mutation aussi rapide.
Pour moi la Chine se résumait presque uniquement à la réplique-culte « Lao-Tseu a dit, il faut vous couper la tête ! » (à prononcer avec une voix nasillarde de préférence) et à une multitude de pousse-pousses.

Impossible de passer inaperçus

Et pour ce second point, je dois avouer que je n’ai pas été déçue. Pas déçue du tout même ! Des pousses-pousses, il y en avait partout ! Surtout à Beijing autour de notre hutong. C’était même à dire vrai une pure plaie pour le Chti et moi. Avec nos gueules de métèques, de juifs errants, de pâtre grec ♫ de caucasiens, nous sentions bon le client et étions en permanence interpellés, voir suivis dans la rue. Devoir se retourner tous les trois pas pour décliner poliment avec le sourire l’entreprenant, puis le solliciteur suivant et encore le suivant, était super lassant (pour rester polie).

Le code de la route chinois

7 jours durant nous avons donc décliné leurs propositions. L’idée de nous faire tirer par un type en vélo comme des sacs à viande nous gênait trop. Cependant ce n’était pas la seule motivation de notre refus. En effet au bout d’une journée en Chine, nous avions complètement intégrer leur code de la route : le bus et le camion écrasent la voiture, la voiture écrase la moto ou la mob, la moto ou la mob écrasent le vélo, le vélo écrase le piéton et le piéton quand à lui essaye juste de survivre au milieu de tout ça.

Où comment le voyage aurait pu finir plus tôt

A Paris, c’est un duel: le piéton se met devant la voiture et la toise de haut tandis que la voiture ralentit ou le contourne en maudissant ce retardateur. En Chine, c’est un massacre : le piéton ne court pas assez vite devant la voiture, il se fait rouler dessus ! Avec mes vilaines habitudes de Parisienne, j’ai voulu jouer à kikiresteledernier avec un bus. J’ai perdu. Le Chti m’a tirée en arrière tandis que les passagers du bus criaient à travers la vitre et me faisaient des signes. Le chauffeur de bus n’a ni freiné, ni tenté de me contourner, c’est limite s’il n’a pas mis en route les essuies-glaces pour nettoyer après l’impact…

Pousse-pousse en mode pluie

En tant que piéton, tant que l’on reste sur le trottoir, on est à peu près en sécurité. Il faut juste se plaquer contre les murs à chaque klaxon poussif, à chaque grincement de vieux vélos. Si vous êtes assez rapide, presque pas de danger. Mais en vélo c’est autre chose, si la majorité des routes ont de belles (vraies) voies cyclables, les croisement sont effrayants entre les véhicules motorisés et les vélos. Une jungle sans pitié.
Alors prendre une petite nacelle sur roues avec trois bouts de métal tenant un tissu pour protéger du soleil et de la pluie, très peu pour moi ! Je ne suis pas un cheval, les œillères ne fonctionnent pas avec moi, je tiens à la vie !

Vous m’avez compris, il a vraiment fallu que nous soyons désespérés à l’idée de rater notre train pour revenir sur notre résolution et être prêts à prendre un pousse-pousse pour rejoindre la gare de Suzhou. J’étais en train de m’user les yeux à comparer les idéogrammes de mon plan et ceux des 200 arrêts de bus de 10 lignes de bus différentes quand le pousse-pousse s’est présenté. Le Chti et moi échangeons un regard, c’est entendu, on est prêt à tout pour rentrer !

Je montre au chiffu notre destination sur le plan, craignant qu’il nous dise que c’était trop loin. Il regarde, hoche la tête et nous dit 5 de la main puis 0 (à la chinoise, qui ressemble beaucoup à la française heureusement, les cinq doigts tendus puis en forme de O). Nous grimpons dans le pousse-pousse. Avec les sacs et mes grosses fesses c’est étroit. C’est parti. Le vélo s’ébranle lentement. Il semble peiner. Nous nous sentons comme des touristes bêtas et impotents, on ne sait plus trop où se mettre. Le vélo prend de l’élan. Le chiffu est prêt à tout risquer pour éviter de freiner et de devoir redémarrer. Le soleil tape toujours très fort, il sue sous sa casquette. On a vraiment pitié pour lui.

Le Chti me demande si on va bien au bon endroit. Confiante je lui dis que oui, que j’ai montré la gare sur la carte au chauffeur. Le Chti regarde ce que je montre du doigt. « Aki, tu as montré la gare routière… Pas ferroviaire ». Oups… Au premier arrêt du vélo, je tapote l’épaule du chiffu. Il se retourne, je lui montre la bonne gare. Il me fait OK de la tête et me fait 6 de la main (à la chinoise, en France ce signe veut plutôt dire je te téléphone).

La gravité joue contre le courageux shiffu

C’est reparti, cette fois vers la bonne destination. Heureusement que le Chti me connait bien… Douloureusement le vélo avance. L’heure tourne. Progressivement le vélo prend un nouvel élan vite brisé par une violente côte. Le chiffu plie sa casquette dans sa poche. Il luit de sueur. Il attrape sa gourde de thé et boit goulûment. Nous souffrons pour lui, on aimerait descendre pour l’aider à pousser, voir relayer à la pédale. Il descend de la selle et hisse le pousse-pousse en tirant une hanse latérale. Nous arrivons au sommet du pont. Il regrimpe sur sa selle.

À la sortie du pont, la piste cyclable s’engouffre dans un tunnel. Le chiffu essaye de gagner le maximum de vitesse possible. Nous ressortons de l’autre côté. Il faut remonter la pente. Debout sur ses pédales, le chiffu peine à nous faire avancer. Nous arrivons au milieu d’un carrefour énorme. Autour de nous deux grandes 8 voies se croisent. Les scooters et les vélos traversent dans tous les sens tels des abeilles agitées. Les voitures vrombissent, se préparant au feu vert. Et nous, on est là, au milieu. Le chiffu est penché sur son guidon, tendu dans l’effort.

Et là, on fait pas les malins !

C’est à ce moment que j’ai fermé les yeux, me suis serrée contre le Chti et j’ai attendu…

Une dizaine de minutes après, nous arrivons face à la gare. Il tire la barre de frein sous le cadran du vélo, le vélo grince et tremble puis s’arrête. Soulagés d’être vivants, heureux d’être à l’heure, honteux de lui en avoir tant fait suer, nous lui avons donné 100¥ en remerciement au lieu des 60 demandés (10€ au lieu de 6€) avant de courir à la gare attraper notre train où nous nous sommes (pour changer) affalés comme des paresseux !

Extrait du Lotus Bleu
Extrait du Lotus Bleu
Impossible de passer inaperçus
Impossible de passer inaperçus
Le code de la route chinois
Le code de la route chinois
Où comment le voyage aurait pu finir plus tôt
Où comment le voyage aurait pu finir plus tôt
Pousse-pousse en mode pluie
Pousse-pousse en mode pluie
La gravité joue contre le courageux shiffu
La gravité joue contre le courageux shiffu
Et là, on fait pas les malins !
Et là, on fait pas les malins !

La petite Venise de l’Orient

par Ragnagna le 22 mai 201230 octobre 2014 dans Au fil du crayon, Carnet de voyage, Chine

上有天堂,下有苏杭
shàng yǒu tiāntáng, xià yǒu sū háng

« Il y a le paradis au ciel. Et sur terre, il y a Suzhou et Hangzhou. »

Le soleil caresse nos visages, j’étire mes jambes machinalement. Plus que trois jours en Chine… Nous profitons un peu de la matinée avec les enfants et Vincent avant de partir tous les trois, Vincent travaille ce samedi pour compenser le pont du 1er mai. Le Chti et moi partons de notre côté pour la gare de Hongqiao (« pont de l’arc-en-ciel »), notre train part à 9h09. En réalité, évènement exceptionnel paraît-il, notre train a 25 minutes de retard.

Suzhou, ville de jardins et d’eau

Au programme du jour Suzhou, une des plus anciennes villes du bassin du Yangzi Jiang (le Fleuve Jaune). Je glane quelques informations dans mon guide pendant le trajet: la ville a toujours été très prospère grâce au commerce de la soie. Longtemps appelée capitale de la soie, la route de la soie commençait à Suzhou. Marco Polo, dans le récit de son voyage Devisement du monde, raconte que Suzhou compte plus de 6000 ponts sur ses canaux (je vais fouler le même sol que Marco Polo !). La ville est traversée par de multiples canaux sur lesquels les ballots de marchandises étaient acheminés. Au temps de sa splendeur Suzhou comptait plus de 260 jardins privés, aujourd’hui une douzaine de ces jardins sont ouverts au public dont huit sont classés au patrimoine de l’Unesco. Les noms de ces jardins sont plein de promesse et de mystères. Mes préférés : le jardin de l’Humble Administrateur, le jardin de la Forêt du Lion, le jardin du Maître des Filets, le jardin du Pavillon des Vagues, le jardin de la Montagne étreinte de Beauté, le jardin Attardez-Vous et en dernier, mon chouchou, le jardin du Couple retraité.

Notre train entre en gare avec 50 minutes de retard cumulé, mais il en faut plus pour attaquer ma bonne humeur ! Le soleil est au rendez-vous et le programme alléchant. Trente minutes plus tard, nous sommes encore en train de tourner dans la gare et à chercher une indication ou un sens pour nous diriger et rejoindre la vieille ville. Ma bonne humeur est légèrement égratignée, mes mollets sont toujours fatigués de la Grande Muraille. De guerre lasse, nous nous résignons à prendre le taxi. Heureusement que les guides indiquent le nom des monuments en chinois, c’est mon unique moyen de me faire comprendre.

Première visite pour le Temple du Nord, nous prévoyons d’enchaîner sur le musée, des jardins et la grande rue commerçante Pingjiang Lu. Nous avons jusqu’à 16h30 pour nous balader dans la ville.

Premier aperçu du Temple

Fondé au 3ème siècle pendant la période des Trois Royaumes, ce temple bouddhiste était un hommage du roi Sun Quan à sa maman (véridique, désolée maman mais moi j’ai pas les mêmes moyens !). Reconstruit de multiples fois, il est aujourd’hui la plus haute pagode de la région et culmine à 76m de haut. Il compte 9 étages, chiffre très utilisé en Chine car homonyme en chinois du mot « durable » et associé aux dragons (à l’inverse du chiffre 4, homonyme du mot « mort » ; raison pour laquelle les étages en Chine saute le chiffre 4 et passe donc du 3e étage au 5e, du 13e au 15e, etc.). Au bout de chaque pans de toit, les cloches tintent à chaque frémissement de vent, leurs sons sont sensés attirer les bons esprits. A l’entrée du temple un Bouddha rieur accueille les visiteurs, son ventre et sa bonhomie symbole de prospérité.

Lâchement nous ne faisons que nous promener autour de la pagode, profitant de la paisibilité de son parc. Je commence tout juste à pouvoir aligner deux pas sans grimacer de douleur, il faut préserver mon capital genoux !

Une fois sortie du Temple, il faut à nouveau marcher à travers la ville et sous un soleil de plomb pour rejoindre le reste de la zone touristique ancienne. La transition se fait en douceur avec le musée de Suzhou, inauguré en 2006. Musée dont les plans ont été tracé par Ieoh Ming Pei, architecte réputé qui a commis entre autre la si controversée pyramide du Louvre. Le plan reprend les proportions des maisons blanches et grises traditionnelles de Suzhou. Nous profitons de son jardin, constitué d’un grand bassin, pour nous reposer à l’ombre du petit pavillon rafraichi par un léger souffle de vent qui agite les bambous derrière nous. Goguenard, nous observons un touriste cherchant à récupérer à l’aide d’une épuisette la paire de lunette de soleil qui avait sombré suite à un mouvement maladroit.

Et avec 700 bonsaïs, il a du boulot l’Administrateur !

Nous nous retrouvons à nouveau dans la rue, le soleil est toujours aussi fort, nous cherchons encore une fois notre chemin. Nous trouvons l’entrée du premier et du plus grand jardin de Suzhou, le jardin de l’Humble Administrateur. Son nom est une allusion à la phrase du lettré Pan Yue « Cultiver son jardin et vendre sa récolte de légume… est la politique de l’homme humble« , soit grosso merdo: pour terminer sa vie paisiblement, concentre-toi sur ton jardin, loin de la politique.
Le parc est immense, plus de 5ha. Sans plan, je m’y suis (aussi) perdue et n’ai pas pu réussi à faire le lien entre les éléments d’explications du guide et ce que nous voyons. J’ai pourtant beaucoup aimé me promener dans ces allées sinueuses et fraîches où à chaque détour se trouve une nouvelle surprise. Nous avons savouré ces moments de quiétude, malgré le monde qui se pressait autour de nous.

Devanture d’une boutique

Mais tandis que nous cédons à l’oisiveté, le temps tourne. Il faut repartir, cette fois nous sommes à la recherche de Pingjiang Lu. Je suis de plus mandatée pour trouver des petites cuillères en bambou dans une boutique de cette rue ! Comme toujours, la route pour l’atteindre sur le plan semble facile et rapide, en vrai après quelques retours sur nos pas et quelques hésitations devant l’air en ruine de la rue que nous devions emprunté, nous sommes arrivés dans la partie chic de Pingjiang Lu. La rue est effectivement pimpante, les boutiques sont nombreuses et attirantes, et les nombreux passants flânent avec nous.

Remonter les rues piétonnes pour un taxi

Mais il est 16h, déjà. Il faut retourner à la gare, remonter la rue pour trouver un taxi. Nous nous pressons au nord pour sortir de la vieille ville dont les rues sont interdites au voiture. Tous les taxis que nous croisons sont pris. Le temps tourne et l’heure avance. Je commence à m’inquiéter et essaye de trouver un bus, cependant dans une liste de 40 noms uniquement en idéogramme chinois, comment retrouver celui qui correspondrait à la gare (苏州站) ?! Sous l’emprise de la panique et malgré nos répulsions face à ce moyen de transport étrange, nous cédons enfin au démarchage insistant d’un chauffeur de pousse-pousse qui propose de nous y emmener. Mais ça c’est toute une histoire à part entière !

Suzhou, ville de jardins et d'eau
Suzhou, ville de jardins et d’eau
Mon carnet de souvenirs chinois
Mon carnet de souvenirs chinois
On se dégonfle face à la pagode
Des koïs de compet' au jardin du Humble Administrateur
Des koïs de compet’ au jardin du Humble Administrateur
Des parcs propices à la farniente
Des parcs propices à la farniente
Nos billets de train
Nos billets de train
Les billets-cartes-postales du Temple du Nord
Les billets-cartes-postales du Temple du Nord
Plan du musée de Suzhou
Plan du musée de Suzhou
Billets du jardin de l'Humble Administrateur
Billets du jardin de l’Humble Administrateur
Bouddha le rieur, porteur de prospérité et d'abondance
Bouddha le rieur, porteur de prospérité et d’abondance
Premier aperçu du Temple
Premier aperçu du Temple
L'entrée du temple
L’entrée du temple
76m, c'est haut
76m, c’est haut
Le tintement des cloches attirent les bons esprits
Le tintement des cloches attirent les bons esprits
Les croyants allument des bougies avant d'entrer
Les croyants allument des bougies avant d’entrer
Les bâtons d'encens parfument l'air
Les bâtons d’encens parfument l’air
Plum garden et ses petits sentiers
Plum garden et ses petits sentiers
La maison de thé dans le parc du temple
La maison de thé dans le parc du temple
Le rond symbolise le Ciel, le carré la Terre
Le rond symbolise le Ciel, le carré la Terre
Un koï géant (un bon 80cm)
Un koï géant (un bon 80cm)
Des surprises à tous les coins et recoins
Des surprises à tous les coins et recoins
Une zone fleurie, chose pas si commune en Chine
Une zone fleurie, chose pas si commune en Chine
Des petites barques décorent les rivières
Des petites barques décorent les rivières
Détails du pont
Détails du pont
Un pavillon perdu dans une forêt
Un pavillon perdu dans une forêt
Le pont en Z empêchent les mauvais esprits de passer
Le pont en Z empêchent les mauvais esprits de passer
Mon pavillon préféré
Mon pavillon préféré
Avec ses magnifiques carreaux bleus
Avec ses magnifiques carreaux bleus
700 bonsaïs, il a du boulot l'Administrateur !
700 bonsaïs, il a du boulot l’Administrateur !
Les petites mains chinoises époussettent
Les petites mains chinoises époussettent
Remonter les rues piétonnes pour un taxi
Remonter les rues piétonnes pour un taxi
Un petit livre rouge laissé au bord du canal
Un petit livre rouge laissé au bord du canal
Des barges font taxi dans la vieille ville.
Des barges font taxi dans la vieille ville.
Une maison de thé
Une maison de thé
Séance photo pour un jeune couple avec les moyens du bord
Séance photo pour un jeune couple avec les moyens du bord
Devanture d'une boutique
Devanture d’une boutique
Autre devanture d'une boutique
Autre devanture d’une boutique
Les voies sur berge de Suzhou
Les voies sur berge de Suzhou
Reflets sur l'eau
Reflets sur l’eau
La maison des chats
La maison des chats
Nettoyage du canal à l'épuisette
Nettoyage du canal à l’épuisette
L'art de vivre à la chinoise
L’art de vivre à la chinoise
Les premiers livres que l'on voit servent de bar
Les premiers livres que l’on voit servent de bar
Une touriste écrit ses cartes postales
Une touriste écrit ses cartes postales
Dans une rue à l'écart, une femme fait son linge au puit
Dans une rue à l’écart, une femme fait son linge au puit

Qibao, côté pile et côté face

par Ragnagna le 16 mai 201230 octobre 2014 dans Au fil du crayon, Carnet de voyage, Chine

Aujourd’hui c’est jeudi. Nous nous réveillons dans une nouvelle chambre. Nous sommes arrivés la veille à Shanghai chez des amis et leurs deux enfants. Le jour est levé et nous éclaire doucement. Le ciel est bleu ici, cela fait plaisir de retrouver le soleil après Pékin et son smog. J’étire mes jambes encore douloureuses, me lève et m’habille. Le Chti ouvre un œil, s’étire et me suit.

Des maisons normandes… à Shanghai

Ce matin nous accompagnons Louis à l’école avant de nous promener dans la concession française avec sa maman et sa petite sœur Émilie. Les petites tours côtoient les maisonnettes, les rues sont larges, ombragées par des allées de platanes importés de France au début du 20ème siècle. Certains coins de rue sont parfois même fleuris de bosquets flamboyants, j’en oublierai presque que je suis à Shanghai ! Surtout après avoir croisé des maisons typiques de Normandie… J’ai l’impression d’être sur une autre planète, très loin de mon petit hutong pékinois. Dépaysement assuré une seconde fois…

Première vue sur Qibao

Le petit tour fait, il est temps de partir pour Qibao (prononcé Tchipao, se traduit par Sept Trésors). Chou indique le chemin au shifu (chauffeur de taxi, un des rares mots que j’ai retenu !) et nous voilà de nouveau touristes en Chine.
Les fondations de Qibao remonte au premier millénaire de notre ère, elle tient son nom d’un temple aujourd’hui disparu. La ville a longtemps vécu du travail du coton mais est aussi très connue pour la vigueur de ses criquets, apparemment redoutables dans les combats de criquets. Qibao est également la ville d’origine de Zhang Chongren. Une célébrité internationale grâce à son amitié avec un petit dessinateur belge du nom de Hergé et Chang, son personnage dans Tintin.

Sans transition, la vieille ville et la moderne

Aujourd’hui Qibao est dans la continuité de la mégalopole shanghaiaise. C’est une des dernières stations de la ligne 9 du métro. Une petite partie ancienne (et touristique) a été préservée et est organisée en circuit pour touristes, tandis qu’autour la banlieue moderne a bâti ses immeubles. Deux rivières traversent la vieille ville, enjambées à plusieurs endroits par les si mignons ponts en arcade.

Carreaux du musée des ombres chinoises

Plusieurs petits musées sont répartis dans la ville, un billet unique permettant d’accéder à la majorité. Nous avons ainsi eu le temps de visiter le musée des mini-mini miniatures (les sculpteurs ont dû s’y user les yeux, il fallait des loupes pour lire certaines inscriptions), le musée du coton, le musée du théâtre des ombres et la maison du prêteur sur gage. Ces musées se tiennent dans des petites maisons dispersées dans la ville (ce qui m’a donné l’occasion de me perdre à de multiples reprises) mais manquent en revanche d’explications pour les totales incultes comme moi.

Première vue sur Qibao
Première vue sur Qibao
Mon carnet de souvenirs chinois
Mon carnet de souvenirs chinois
On se perd... Encore !
On se perd… Encore !
Bon appétit bien sûr !
Bon appétit bien sûr !
1 métro, 2 directions, on est perdu ENCORE !
1 métro, 2 directions, on est perdu ENCORE !
Et premier coup de soleil pour moi...
Et premier coup de soleil pour moi…
Des maisons normandes... à Shanghai
Des maisons normandes… à Shanghai
1 billet, 8 musées
1 billet, 8 musées
...et un petit plan pas méga détaillé
…et un petit plan pas méga détaillé
L'entrée du musée de coton
L’entrée du musée de coton
Un mignon petit pont chinois
Un mignon petit pont chinois
J'ai pareil dans ma salle de bain !
J’ai pareil dans ma salle de bain !
J'ai une fascination pour leurs portes ajourées
J’ai une fascination pour leurs portes ajourées
Au croisement de la vieille ville
Au croisement de la vieille ville
Les toits tendent vers le ciel
Les toits tendent vers le ciel
Une petite dose de lampions chinois
Une petite dose de lampions chinois
Musée des ombres chinoises
Musée des ombres chinoises
A la sortie de la vieille ville: entre tradition et modernité
A la sortie de la vieille ville: entre tradition et modernité
D'un côté la vieille ville, de l'autre la moderne
D’un côté la vieille ville, de l’autre la moderne
Les dessous de Qibao dans la zone non-touristique
Les dessous de Qibao dans la zone non-touristique
Dessous au sens propre !
Dessous au sens propre !

Quand Coca-Cola rencontre Mao

par Ragnagna le 10 mai 201230 octobre 2014 dans Au fil du crayon, Carnet de voyage, Chine

En Chine, il n’y a pas que les monuments qui valent le détour, après la Cité Interdite et la Grande Muraille, un petit tour dans la rue ça vous dit ?

La première chose qui nous a frappé en arrivant fut la différence entre les publicités pékinoises et celles que l’on voit (et ne remarque même plus) en France. Les pubs pékinoises avaient un petit côté rétro et naïf assez rafraichissant pour notre œil blasé…

Ouaaiis il est bon mon soda !

Avec un délicieux côté de déjà-vu, comme un vieux souvenir d’un antique manuel de cours d’Histoire qui resurgissait soudainement devant nos yeux !

Et si ce petit retour dans le passé, si ce croisement entre le capitaliste et l’iconographie communiste nous a amusé, à mon retour la grande qualité des publicités en France m’a sautée à la gorge : vive la femme-objet !

Nan mais vous avez-vu SES dents ?!
Nan mais vous avez-vu SES dents ?!
Mon carnet de souvenirs chinois
Mon carnet de souvenirs chinois
Les vieux flippants
Les vieux flippants
Il a 50 dents, c'est pas possible autrement !
Il a 50 dents, c’est pas possible autrement !
propagande-communiste1
Ouaaiis il est bon mon soda !
Ouaaiis il est bon mon soda !
Tout est dans le mouvement du bras...
Tout est dans le mouvement du bras…
Et le sourire !
Et le sourire !
pub-femme
propagande-communiste2
Les enfants modèles sur les publicités, méga-flippant aussi !
Les enfants modèles sur les publicités, méga-flippant aussi !
Elle ressemble presque aux notres celle-là !
Elle ressemble presque aux notres celle-là !

J’ai la bravitude

par Ragnagna le 8 mai 201230 octobre 2014 dans Au fil du crayon, Carnet de voyage, Chine

不到长城非好汉
bú dào cháng chéng fēi hǎo hàn
不 : ne pas, 到 : atteindre, 长城 : la Grande Muraille,
非 : différent de, 好汉 : un homme brave.

« Celui qui n’atteint pas la Grande Muraille n’est pas un homme brave. »

Notre programme: 10 km soit 22 tours

Aujourd’hui c’est mercredi. Le réveil sonne à 6h. Avec le Chti on se lève et s’habille rapidement. Nous sortons vite manger un gargantuesque petit-déjeuner occidental à Wangfujing. En effet aujourd’hui c’est du sérieux ! Aujourd’hui je vais arpenter de mes petits pieds menus la Grande Muraille ! Hors de question de flancher une fois dessus, il nous faut de l’énergie !

8h30, nous sommes au point de rendez-vous pour notre mini-bus. D’autres « caucas » attendent à côté de nous. Émilie, la guide, nous regroupe tous et sépare le troupeau en deux, entre « fun part » et « hiking one ». Je découvre que j’ai signé pour la « hiking one ». Je n’étais même pas au courant qu’il y avait un choix mais va pour hiking…

Mon groupe s’installe dans le mini-bus, qui dispose dans l’allée de strapontins pour les passagers supplémentaires. En Chine, on ne perd vraiment pas de place. C’est parti pour 3h de route, direction Jinshanling…

Source Wikipédia (clic pour voir en plus grand)

La Grande Muraille est LA fierté des Chinois, devant la Cité Interdite. Cette construction, dont les prémices datent de plusieurs siècles avant notre ère, parcourent (selon les mesures) de 6700km à 8 800km d’est en ouest. Elle a été construite par bouts successifs ou séparés, réunis, détruits, oubliés ou reconstruits et ceci jusqu’au 17ème siècle. La Grande Muraille ne forme donc pas un front unique, mais dans les faits plusieurs petites Grandes Murailles.

La Grande Muraille peut se comparer dans l’idée au Mur d’Hadrien, une frontière entre le monde civilisé et les barbares, entre l’Empire du Milieu et le reste du monde (mongols, turcs, …). Elle jouait avant tout un rôle dissuasif plus que réellement efficace contre les invasions. Les soldats communiquaient entre eux via des feux ou des tambours. Certaines portions ont également joué un rôle important dans le commerce et la rencontre des cultures puisque la Route de la Soie a emprunté parfois des portions de la Grande Muraille.

Statue du Général Qi Juguang (1528-1588)

Les portions les plus touristiques de la Grande Muraille sont concentrées autour de Beijing, et dans la partie la plus récente construite (ou remise en état) sous le règne des Ming. Ce sont les sites de Badaling (le plus touristique), Huanghuacheng, Mutianyu, Simatai (actuellement fermé au public depuis 2010 pour réfection) et Jinshanling (8 tours rénovées, le reste en l’état).
Jinshaling est à 120km de Beijing vers le Nord-Est, construite à l’origine en 1368-1369 et remise en état entre 1567 et 1570 à l’initiative du Général Qi Jiguang. Sa place en fait un élément de défense de la capitale chinoise.

La guide continue de nous égrener quelques informations plus pratiques. La balade fait 10km, il est difficile de se perdre : c’est toujours tout droit, sauf une fois où il y a un cul de sac. In petto je me dis que ça tombe bien pour les pas doués de l’orientation comme moi ! Le seul risque étant de rater la sortie et dans ce cas de faire un tour plus grand que prévu de la Grande Muraille. L’altitude maximal que nous atteindrons sur notre parcours est de 991m, je sens que ça va monter…

Il y a des jolies fleurs en chemin

Le bus s’arrête enfin après 3h de trajet, la guide nous distribue des bouteilles d’eau supplémentaires, il est midi, le soleil tape fort sur nos nuques. Elle nous mène jusqu’à la billetterie, nous indique la route à gravir pour arriver sur le mur, mur que l’on aperçoit déjà. Elle nous laisse sous la surveillance d’un guide local chargé de pousser les retardataires.
Il faut monter longtemps sur cette route pour arriver à la première tour, Émilie nous avait dit 10 minutes, j’ai des sérieux doutes ! Et je suis déjà crevée. Je suis une vraie aventurière de l’extrême, quelle honte !

Une fois arrivée sur le mur, mes douleurs aux genoux s’envolent. C’est juste magnifique. Aux alentours des montagnes et des crêtes verdoyantes, avec ce dragon de pierre les surmontant. Tout le monde s’arrête tous les deux pas pour faire des photos et pousse des cris d’admiration.

Un dragon de pierre serpentant sur les crêtes
Regardez la hauteur des marches, quand je dis inégales !

Progressivement, je commence à comprendre pourquoi Émilie insistait sur le mot « hiking », les marches de la Grande Muraille ne sont pas prévues pour être faciles et agréables. Certaines font la hauteur de mon genou et d’autres font juste 15cm de haut, le tout dans le même escalier. Les marches inégales, juste mortelles à monter ! Et cela fait déjà 3 jours que l’on marche 10h par jour, mes jambes protestent. Je commence à remettre en question mon non-choix. J’aurais du prendre la « fun one » avec les bébés en poussette, je vais mourir ici avec les millions d’ouvriers qui ont bâti cette muraille! Le Chti généreux porte nos deux sacs et tous les 100m je l’arrête pour boire et reprendre mon souffle en même temps qu’une photo.

Les murs aussi sont en option

Arrive la seconde partie de Jinshanling, non rénovée depuis 1570. Les escaliers inégaux sont toujours là, mais les marches elles sont en option. Je mets les pieds où je peux et je grimpe. Gare à la glissade, parce qu’ici, les murs sont partis avec les marches !
Finalement j’ai beaucoup de fun sur la « hiking one », je ris bien jaune en Chine. Comme lot de consolation le paysage à couper le souffle. Et lentement mais sûrement, dans les passages les plus raides à quatre pattes, j’avance. Au loin devant moi ma destination, au loin derrière moi mon point de départ…

Notre programme: 10 km soit 22 tours
Notre programme: 10 km soit 22 tours
Mon carnet de souvenirs chinois
Mon carnet de souvenirs chinois
Un bon petit-déjeuner pour préparer la journée
Un bon petit-déjeuner pour préparer la journée
Le plaisir des yeux, la souffrance des mollets
Le plaisir des yeux, la souffrance des mollets
Le Chti inébranlable, la souris au bord de la crise
Le Chti inébranlable, la souris au bord de la crise
Un commerce local remportant un grand succès
Un commerce local remportant un grand succès
Si j'avais su, j'aurais pas pris ! Fière de moi !
Si j’avais su, j’aurais pas pris ! Fière de moi !
Il y a des jolies fleurs en chemin
Il y a des jolies fleurs en chemin
Statue du Général Qi Juguang (1528-1588)
Statue du Général Qi Juguang (1528-1588)
Si tous les canons avaient des noeunoeuds...
Si tous les canons avaient des noeunoeuds…
Vu d'en bas, quand je vous dis que c'est loin
Vu d’en bas, quand je vous dis que c’est loin
Première vue, une fois arrivée sur la Muraille
Première vue, une fois arrivée sur la Muraille
Regardez la hauteur des marches, quand je dis inégales
Regardez la hauteur des marches, quand je dis inégales
Côté Beijing
Côté Beijing
Un dragon de pierre serpentant sur les crêtes
Un dragon de pierre serpentant sur les crêtes
Le chemin de ronde après la première côte
Le chemin de ronde après la première côte
Un gros dragon de pierre à perte de vue
Un gros dragon de pierre à perte de vue
Jinshan (金山) signifie "montagne dorée"
Jinshan (金山) signifie « montagne dorée »
Les marches sont hautes j'ai dit !
Les marches sont hautes j’ai dit !
Une maison et un arbre, un peu perdus sur le Grand Mur
Une maison et un arbre, un peu perdus sur le Grand Mur
Des ouvertures d'air rafraîchissantes (côté Beijing)
Des ouvertures d’air rafraîchissantes (côté Beijing)
Début de la partie non rénovée, au loin le terminus
Début de la partie non rénovée, au loin le terminus
Monter - descendre - remonter - redescendre
Monter – descendre – remonter – redescendre
Un balais sur la Grande Muraille, il faut du courage
Un balais sur la Grande Muraille, il faut du courage
Au loin, toujours visible, le dragon de pierre
Au loin, toujours visible, le dragon de pierre
En dézoomant un peu
En dézoomant un peu
En dézoomant encore, j'ai dit "au loin"
En dézoomant encore, j’ai dit « au loin »
On commence à apercevoir la fin de notre trajet
On commence à apercevoir la fin de notre trajet
Les murs sont en options
Les murs sont en options
Observez les 4 petits marcheurs sur cette côte
Observez les 4 petits marcheurs sur cette côte
Voilà ceux qui descendent, ça va, la pente est douce
Voilà ceux qui descendent, ça va, la pente est douce
Ceux qui montent, ils rigolent moins
Ceux qui montent, ils rigolent moins
The "hiking one"
The « hiking one »
Fin du voyage, il n'y a plus de sol ?
Fin du voyage, il n’y a plus de sol ?
Eh non, il steak haché !
Eh non, il steak haché !
Toujours un paysage à couper le souffle
Toujours un paysage à couper le souffle
Le guide local blasé qui fait ça tous les jours
Le guide local blasé qui fait ça tous les jours
La dernière montée...
La dernière montée…
Vu depuis la dernière tour avant Simatai
Vu depuis la dernière tour avant Simatai
Nous ne continuerons pas, le bus nous attends
Nous ne continuerons pas, le bus nous attends
Les locaux vendent bière fraîche, t-shirt, cartes, ...
Les locaux vendent bière fraîche, t-shirt, cartes, …
Au loin, mer ou nuage ? Je n'ai pas su trancher
Au loin, mer ou nuage ? Je n’ai pas su trancher
Sur le chemin vers le bus, dernier regard pour le Mur
Sur le chemin vers le bus, dernier regard pour le Mur
20 minutes de marches pour redescendre
20 minutes de marches pour redescendre
A la sortie où on apprend pour le téléphérique
A la sortie où on apprend pour le téléphérique
Ils sont également doués en marketing les locaux
Ils sont également doués en marketing les locaux
Notre tableau souvenir de ce grand moment
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Source Wikipédia
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