Petite histoire pour la fête des mamans en retard :
Parfois quand une famille s’agrandit, les grands frères et/ou sœurs regardent ce nouveau venu d’un œil jaloux voir hostile. On a tous entendu des histoires où le grand frère mettait sa petite sœur à la poubelle pour retrouver l’amour de son papa et de sa maman.
Dans ma famille, ça n’a jamais été le cas, mon grand frère était ravi d’avoir une petite sœur (s’il avait su ahahahah!) et moi-même j’étais très contente d’avoir un petit frère. J’étais même une grande sœur très présente, je comprenais son babille et servais de traductrice, je jouais avec lui dans son parc, l’aidais dans ces premiers pas, …
Mais j’étais même un peu trop présente. Au point de donner de belles frousses à ma maman. L’histoire que je vais vous narrer est arrivée alors qu’Olivier n’avait que quelques mois, il tenait encore difficilement sa tête tout seul, et moi un petit peu au-dessus des 3 ans.
J’étais tranquillement dans ma chambre en train de m’occuper quand Olivier s’est réveillé dans la chambre à côté. Il a alors fait tout ce que bébé sait faire: s’époumoner. En grande sœur responsable, investie de la mission bien-être de son petit-frère, je suis tout de suite allée le voir dans son grand lit à barreaux.
C’était clair, cela devait être l’heure du goûter, il avait faim ! Très faim vu comment il criait. Le lit à barreaux était trop haut pour que je puisse le toucher. J’ai donc rapproché la chaise du lit, suis grimpée sur la chaise et me suis penchée pour l’attraper au fond de son lit. Mais j’étais toujours trop petite pour l’atteindre au fond de son lit. Pas grave, ni une ni deux, je me mets en équilibre sur mon ventre, mes jambes contrebalançant le poids de mon corps, je tends mes bras et arrive à le saisir sous les aisselles. D’un coup sec, je me rétablis difficilement sur la chaise, entraînant dans l’élan le bébé.
Je descends précautionneusement de la chaise et trimballe le petit frère serré contre mon cœur dans le couloir. Maman est en bas, je vais lui apporter pour qu’elle le nourrisse. Arrivée au bout du couloir, je rencontre un problème: l’escalier. Comme d’habitude, j’avais foncé bille en tête, sans réfléchir. Comment descendre l’escalier avec un bébé dans les bras que je peine déjà à porter ? C’est la chute assurée…
Je réfléchis, tandis qu’Olivier attend sagement dans mes bras, sans plus pleurer. Eurêka, j’ai trouvé. Je m’assois soigneusement sur la première marche, cale le petit bébé sur mes petits genoux, serre mes bras fort autour de lui et c’est parti !! BOUM BOUM BOUM, marche après marche, je descends l’escalier sur les fesses. Maman alertée par le bruit sort du salon et me voit, toute concentrée dans ma mission, le petit frère pressé contre mon cœur, ballotant dans mes bras. Un grand cri, je lève la tête et voit maman toute blanche, elle s’empresse de récupérer Olivier de mes bras.
Toute fière je lui dis qu’il a faim, qu’il faut le nourrir. Elle n’a pas l’air de m’entendre. Pour dire vrai, elle a même pas l’air super contente ni fière. Je suis pourtant une chic grande sœur non? Et une chouette fille ? J’aide ma maman après tout ! Un peu vexée, j’ai bombé le torse « T’inquiète pas maman, j’ai fait attention ! Je suis descendue sur les fesses ! ».