Après deux notes (ici et là) où j’avais essayé de mener une réflexion globale sur le rôle d’un grand frère, illustré par mon expérience, voici des souvenirs plus personnels sur mon grand frère et le thème de la cuisine… et donc la suite du livret 30 ans !
En grandissant ensemble, nous avons vécu avec Benoit sa phase de cuisine expérimentale. Cette phase que chacun traverse où l’oisillon apprend à se nourrir seul avant de quitter le nid familial. Cette phase où les rudiments de la cuisine doivent être intégrés (pâte, riz, etc.).
La « cuisine Benette » était très expérimentale, totalement originale et toujours unique. Un soupçon d’inattendu ajouté à un zeste de restes et vous aviez des saveurs improbables (et plus ou moins appétissantes). La pizza froide le matin reste d’ailleurs pour moi un grand souvenir de « cuisine Benette » (et d’estomac retourné !).
La « cuisine Benette » m’a néanmoins fait découvrir une cuisine sans tabous, où, comme Lavoisier dirait, rien ne se perd, tout se mélange…
À l’inverse, un Benoit invité n’est pas un invité compliqué à nourrir. Tel Gargantua, il saura faire honneur à tous vos plats mais petit conseil d’amie : évitez les huîtres… Certes Benoit les adore mais son estomac les apprécie beaucoup moins et cela donne des souvenirs de retour de restaurant for-mi-da-bles !
Imaginez votre frère vomissant toutes ses tripes par la fenêtre ouverte de la voiture et arrosant généreusement les véhicules alentours qui d’un coup mettaient une grande distance de sécurité entre eux et nous…
Aaah… Quels inoubliables souvenirs pour le frère et la sœur compatissants que étions !
Une autre expérience était amusante à vivre avec notre Benoit : l’inviter à manger… DEHORS ! Vous découvriez alors la diversité du monde animal, et en particulier celui des mini-invertébrés.
J’y ai tout appris des techniques de lutte contre les petites bêtes. Des techniques éprouvées telles que créer une prison grâce à un verre retourné ou encore la maîtrise du balayage-coup-de-fouet au torchon !
Je peux vous assurer que nous n’avons pas souvent manger dehors ! Même si, des années plus tard, je suis toujours touchée qu’au lieu de fuir seul s’enfermer dans la cuisine, dans un élan de courage et de dépassement de soi, il a pris soin de nous emmener (Olivier, sa banane et moi) avec lui dans la cuisine.
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