Une longue épopée pour une toute petite renarde (1)

Je ne pouvais pas terminer l’histoire de ma grossesse sans en raconter son « apogée », en vous narrant l’accouchement. Tout un chacun peut ne pas apprécier de lire ce type de récit, surtout que je ne me suis pas particulièrement amusée ou sentie amusante cette nuit-là. Pour les autres, de peur d’ennuyer avec ses multiples rebondissements, j’ai décidé de scinder en plusieurs parties ma soirée pour la rendre plus digestible. En voici la première, celle où tout allait bien encore…

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Comme chaque matin, ce dimanche encore je me lève avec une pointe de déception : toujours aucun signe annonciateur de l’arrivée de Mogwaï. Je commence à désespérer et à sérieusement m’inquiéter car si pour les gynécos ma date de fécondation est le 6 mai, je suis certaine pour ma part que j’étais déjà enceinte le 26 avril. Les dates des règles correspondent parfaitement et surtout ce jour là j’avais été prise de plusieurs symptômes significatifs. Or, si jamais j’ai raison et que le bébé ne sort pas de lui-même, les médecins n’interviendront pas avant la mi-février et en ce dimanche 25 janvier j’arrive donc selon moi à la fin de mon terme, après lundi je serais en dépassement de terme et sans suivi médical… J’angoisse !Accouchement 3

Mais faisant fi de mes inquiétudes, les deux gynécos et la sage-femme sont catégoriques : une datation par échographie ne peut pas se tromper de plus de trois jours, je suis juste une parmi mille de ces mamans pressées ! Alors on se résigne et on continue notre petite vie. De toute façon lundi j’ai rendez-vous avec le gynéco pour un examen de routine, peut-être que cela déclenchera le travail ? Surtout que depuis la veille je sens des contractions, je suis tout le long de la journée barbouillée.

D’ici là, ce dimanche soir c’est la fête ! Je fais péter le régime grossesse avec une bonne purée maison et une soupe à l’oignon selon la recette de Memy. Miam ! Les pommes de terre se préparent dans le cuiseur, les oignons rissolent dans le fait-tout, le Chti barbote joyeusement dans le bain tandis que je fais mon pipi pré-bain avant de l’y rejoindre. Comme depuis un mois, je vérifie au passage l’intégrité de ma culotte et du papier (on sait jamais si je venais à perdre les eaux hein ?).

Sauf que là, le papier revient sanguinolent. Grosse exclamation ! Le Chti blasé me demande si je parle encore de mes gerçures de doigts (une semaine que je lui crie que « je saigne », il a arrêté de paniquer car mes mains sont gerçurées de partout). Je m’essuie à nouveau et encore. Pas de doute possible sur la provenance de ce sang…Accouchement 1

Un début de trouille au ventre, je coupe les préparatifs du repas tandis que le Chti s’habille à la hâte et récupère les valises pour la maternité. Même pas le temps d’embrasser Plume au cas où je ne reviendrai pas avant trois jours, on file.

19h41, dans la petite salle d’attente des sage-femmes, nous sommes seuls avec nos sacs. In petto je me dis que ce sera encore une fausse alerte, le Chti lui pense qu’on est parti pour rester. La sage-femme se présente et nous emmène faire les premiers examens. Le col de l’utérus a bien travaillé depuis quelques jours et commence à être mûr. Mogwaï est toujours là et va bien au monitoring, fidèle à elle-même. La pièce est envahie par les battements de son petit cœur qui galope joyeusement. Rassurés !

Par contre ma tension est anormalement haute alors qu’elle avait été parfaite tout du long de ma grossesse. Un prélèvement sanguin est envoyé au labo et un cathéter directement posé au cas où je reste. Je m’installe sur le côté (à plat dos j’ai trop mal depuis plusieurs mois) et c’est partie pour une longue heure de monitoring durant laquelle le Chti est missionné pour cocher sur l’appareil chaque contraction.

L’heure s’écoule et nous ne savons toujours pas si nous allons rester ou si nous allons pouvoir rentrer finir notre dîner. Nos estomacs crient famine en concert. Le réveil demain matin va piquer pour le Chti, il va être claqué au boulot le pauvre… Pour passer le temps, il fait le pitre et me fait rire.Accouchement 2

Les saignements restent cependant toujours inexpliqués. Ils peuvent venir du col en train de s’ouvrir (bénin) ou du placenta qui se serait détaché (plus inquiétant). La sage-femme pour en avoir le cœur net préfère appeler le gynécologue de garde afin de réaliser une échographie.

La pièce où j’étais étant trop petite pour l’appareil à écho, nous reprenons nos affaires et changeons de salle. Il est 21h21, le Chti prévient nos parents respectifs que nous sommes à la maternité et demande à mes parents de récupérer Plume pour la nuit…

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► Lire la deuxième partie

24 commentaires sur “Une longue épopée pour une toute petite renarde (1)”

  1. Enfin nous avons l’explication de « l’hérédité proutaire » de Lucie dans ce billet.
    (au fait, tu savais que ce serait une petite crevette ou ils se sont aussi plantés pour ça à l’écho ?)
    PS : Vite la suite !

  2. Alors ça, c’est un truc qu’on ne nous dit pas assez, c’est vrai : en cas de pépin, précipitez vous à la maternité, mais attrapez un bout de pain ou n’importe quoi d’autre à grignoter en route si c’est l’heure d’un repas, parce qu’une fois en salle de préparation y aura rien pour vous et ça risque d’être trèèèèèèèèèèèèèèèèèèès long !
    Déjà que l’attente en elle-même est dure, sans savoir en plus ce qui se passe, s’il faut s’inquiéter ou pas, alors autant ne pas rajouter un désagrément inutile.
    Et je suis comme les autres, j’attends la suite !

    1. C’est ce que je me suis dit pendant tout le début de soirée, j’aurai dû prendre un truc à grignoter !!! Mais au final vu que ça a fini avec une césarienne, heureusement que j’étais quasi à jeun ! Par contre le Chti lui a bien eu faim et le lendemain matin il y avait qu’un petit-déjeuner de servi pour nous deux. Le pauvre !

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    1. Au début ça allait, j’avais pas tout à fait conscience de la situation. Puis quand le cœur de Mogwaï a commencé à craqué, là par contre j’ai eu peur et commencé à imaginer sa tombe.

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