J’ai une théorie selon laquelle la fin de grossesse est détestable pour qu’à ce stade l’accouchement semble enviable… Et quand on y songe, j’approche de la fin de cette grossesse…
Catégorie : Troisième trimestre de grossesse
Océanopolis Brest a le plaisir de vous annoncer la remise dans son milieu naturel d’un spécimen rare de souris-baleine femelle âgée de 32 ans ce mercredi 25 juillet sur les côtés du Finistère…
Exceptionnellement cette année, pour éviter notamment de fondre totalement avant les vacances (nan mais je dégouline des genoux !! Je refuse ce fait !!), je pars en avance en TGV avec la renarde, le minet et le bidou…
Le Chti nous rejoindra derrière en voiture pour ses vacances mais je sens que la séparation va être un peu compliquée pour ma Lulu si attachée à son Papa…
Je lui ai préparé un petit calendrier à cocher d’ici l’arrivée de son Papa…
Je ne pouvais pas terminer l’histoire de ma grossesse sans en raconter son « apogée », en vous narrant l’accouchement. Tout un chacun peut ne pas apprécier de lire ce type de récit, surtout que je ne me suis pas particulièrement amusée ou sentie amusante cette nuit-là. Pour les autres, de peur d’ennuyer avec ses multiples rebondissements, j’ai décidé de scinder en plusieurs parties ma soirée pour la rendre plus digestible. En voici la dernière partie, celle où ça se termine bien…
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Le bloc est d’un blanc lumineux éblouissant. J’entends des gens s’agiter autour. Je suis portée sur une nouvelle table. Mes bras sont attachés en croix. Ils tremblent, je n’arrive plus à les contrôler. On m’installe des capteurs, m’injecte des produits, un anesthésiant plus fort. Mon corps est tartiné à la hâte de Bétadine. Un grand drap vert pâle est placé sous ma poitrine. Il devient mon seul horizon avec le plafond.
Les minutes s’égrainent lentement. J’espère que Mogwaï tient le coup. Je perçois l’agitation de l’autre côté du drap. Pourvu qu’elle aille bien. Il n’y a pas l’heure de visible dans cette salle, je ne sais pas depuis combien de temps je suis allongée là. Je tremble des bras si forts que la table tremble avec moi et qu’il faut resserrer le capteur cardiaque autour de mon doigt. Un homme s’assoit à côté de mon visage et me demande doucement si ça va. C’est le premier à s’en soucier, c’est gentil.
Je ne l’avais pas reconnu avec sa tenue de chirurgien. Je ne suis plus seule, mon Chti est enfin là. On attend. Encore. On attend. Toujours. J’ai perdu toute notion du temps. Mes tremblements secouent toujours les harnais qui maintiennent mes bras. On badine avec le Chti pour ne pas songer à ce qu’il se passe derrière le drap… Où ils en sont ?! Pourvu que Mogwai soit toujours là… Pourvu… Je crois entendre le docteur demander « où est-elle ? » Mon ventre ne me semble pas un dédale incommensurable, elle est dedans, sortez-là !!!
Je ressens soudain comme un poids qui est retiré de mon ventre. Un cri de bébé. C’est elle ? Le cri est suivi de bruits bizarres, gutturaux. C’est mon bébé ces vachissements bizarres ?! Je dis au Chti qu’on aurait ptête pas dû surnommer le bébé Mogwaï parce que là ça ressemble plus à un gremlins… Il me dit que ce n’est pas le bébé mais un bruit d’aspirateur. Soit. Je ne veux pas trop savoir ce qu’ils peuvent aspirer… On attend encore. On ne nous dit toujours rien. On a rêvé ce cri de bébé ? Et ce poids qui a été retiré de mon ventre ? Je tremble, je tremble. Qu’est-ce qu’il se passe ?! C’est long… Où est notre bébé ?!!
Et enfin, un petit paquet nous est apporté. La sage-femme le rapproche de mon aisselle, à la hauteur de mon visage. Emmitouflés dans un drap blanc, un bonnet enfoncé jusqu’aux sourcils, un petit visage pointu et deux grands yeux bleus foncés nous fixent. Lucie…
– Ce qu’elle est petite…
– Elle fait deux kilos huit.
– Moi aussi j’étais petite, je faisait deux kilos quatre…
– Non, elle fait deux kilos, virgule zéro huit…
– Oh… C’est vraiment tout petit ça…
On la dévore des yeux sans oser esquisser un geste. Un doute me saisit : c’est bien une fille ? Avec tous les retournements qu’il y a eu sur son sexe, on ne sait jamais… La sage-femme confirme. Trop rapidement, la sage-femme se relève. Elle invite le nouveau Papa à la suivre. Ils partent.
Je me retrouve seule, à nouveau. Je contemple le drap vert immaculé et le faux plafond. Cela s’active de l’autre côté du drap dans un brouhaha d’instruments. Derrière moi, l’anesthésiste baille aux corneilles. Mes bras tremblent toujours terriblement. Je me concentre sur cette sensation, essaye de retrouver le contrôle. En vain. Je tente de bouger mes orteils de l’autre côté du drap. J’ai vraiment plus aucune sensation… D’un autre côté tant mieux…
Des bruits de scotch énorme et finalement le gynéco vient de l’autre côté du drap me parler. L’opération s’est bien déroulée, je peux toujours (lors d’éventuelles prochaines grossesses) accoucher par le bas, j’ai un redon (redon kézako ?) car Lucie a lâché ses premières selles dans mon ventre, mon placenta a été envoyé pour analyse au vu de la taille anormale du bébé, je vais maintenant être placée deux heures sous surveillance en salle de réveil. Je hoche la tête, ne comprenant qu’à moitié.
Un brancard est amené à côté de la table. J’essaye d’aider à me transvaser en me basculant le torse mais le bas de mon corps est comme un poids mort. On me glisse alors sur une planche, me roule. C’est reparti. Le plafond défile. Une nouvelle pièce, plus sombre. On me laisse dans un coin. Une dame vient régulièrement prendre ma tension, presser mon ventre pour sortir des caillots de sang, observer mes urines, mon redon, ma cicatrice… Derrière moi une fenêtre et la nuit noire.
L’horloge affiche bientôt 2h. Je m’ennuie. Je suis fatiguée et lasse. Je me demande où est Julien. Où est Lucie ? Pourquoi je suis seule. Les deux heures de peau à peau dont on m’a cassé les oreilles durant ma grossesse, ces deux heures pour créer le lien maman-papa-bébé, pourquoi pas nous ? C’est le protocole de la césarienne ? Après vu comment je tremble, il vaut mieux que je ne la tienne pas…
Je m’ennuie ! J’entends l’infirmière au loin dans un autre coin de ma pièce qui tape sur un clavier, le vrombissement de la couverture chauffante sur mon torse. Je m’ennuie tellement. Je n’aime pas ne pas maîtriser ce qu’il m’arrive, je ne sais pas ce qu’il va, ce qu’il doit, se passer. J’avais pas pensé que j’aurais une césarienne avec ma grossesse « RAS » et mon bassin de compet. J’étais pas préparé à ça…
Je me concentre pour essayer de retrouver le contrôle de mon corps. Il faut calmer les tremblements de mes bras et retrouver la mobilité de mes jambes. Ah mes orteils gauches tressaillent ! J’essaye encore et encore. J’ordonne à mes jambes de bouger. J’arrive à faire tressaillir tout le bout du pied gauche maintenant !! Je m’entête.
Mon Chti revient. Il fait fatigué. Il m’explique. Lucie est en néonatalogie dans une couveuse. Aux premiers examens, elle irait plutôt bien à part sa taille beaucoup trop petite pour un bébé à terme. Elle va y rester et être mise sous perfusion, ils ont peur qu’elle ne perde trop de poids et descende en-dessous des 2kg autrement.
Il me tend l’appareil photo pour me montrer les photos et la vidéo de Lucie qu’il a prises, homme prévoyant et pensant à la nouvelle maman frustrée loin de son bébé que je suis. J’en oublie même un instant de gigoter mes orteils. Je scrute le petit écran de l’appareil photo. Qu’elle est petite dans sa grosse boîte en plastique, qu’elle fait perdue dans sa couche, que ses jambes sont maigrichonnes. Mais surtout quelle moue toute mignonne… Ma petite petite fille…
La pédiatre de garde vient me voir et répète ce que le Chti vient de m’expliquer. Elle me demande pourquoi Lucie est si petite. Je réponds poliment que cela n’était pas prévu et que nous l’ignorons. En moi-même je me dis que ce n’est pas moi la docteur et que ce serait à moi de poser cette question ! Le Chti repart auprès de Lucie. Revient avec son téléphone pour envoyer un MMS à la famille afin de signaler la naissance de bébé et que nous allons bien. Le réseau passe mal, il peste. Je bouge sans relâche mes jambes. J’arrive maintenant à soulever ma jambe gauche ! Et la droite bouge de mieux en mieux. J’ai le sentiment d’une très grande victoire !
3h30 tapante, je récupère bien de l’opération et les 2h de surveillance se termine. Je vais être conduite dans ma chambre. Gentiment, ils font un crochet par la néonatalogie où ils nous laissent 10 minutes au côté de la couveuse de Lucie. Mon brancard est monté pour être à sa hauteur. Je peux voir son petit bout de visage endormi, si paisible dans sa caisse en plastique…
Le reste de la nuit coulera rapidement avec un réveil toutes les 30 minutes pour des soins et des examens. Avec le jour arriveront la douleur de l’opération, la culpabilité d’avoir mal fait mon boulot et de ne pas avoir pu accoucher normalement, la peur en attendant les résultats d’examens d’une séquelle grave et incurable, la tristesse de la savoir seule au fond de sa couveuse et sans chaleur humaine, la sidération avec le sentiment diffus de ne pas être passé loin d’une issue moins heureuse, … Plein de sentiments négatifs que nous apprendrons à apprivoiser et relativiser en découvrant notre petite fille.
En théorie j’ai accouché, dans tous les cas je suis maman de la plus jolie des petites filles de la maternité et du monde entier !!
Je ne pouvais pas terminer l’histoire de ma grossesse sans en raconter son « apogée », en vous narrant l’accouchement. Tout un chacun peut ne pas apprécier de lire ce type de récit, surtout que je ne me suis pas particulièrement amusée ou sentie amusante cette nuit-là. Pour les autres, de peur d’ennuyer avec ses multiples rebondissements, j’ai décidé de scinder en plusieurs parties ma soirée pour la rendre plus digestible. En voici la suite, celle où ça part en sucette…
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Nous nous réinstallons donc dans une nouvelle pièce quand le gynécologue de garde se présente et branche le vieil appareil à échographie mobile du service. Hop un coup de gel sur le ventre et voilà la Mogwaï sur son écran enneigé. Le placenta semble parfait mais petit hic, autour de Mogwaï il ne semble plus y avoir de liquide amniotique. Il me demande si j’ai perdu les eaux, je lui réponds que non pas à ma connaissance juste du sang et que, si j’ai eu beaucoup de pertes liquides, j’ai été testée deux fois et cela a toujours négatif.
Vous savez ce que l’on dit ? Jamais deux sans trois ! Il décide de refaire le test mais plus profondément cette fois via un dispositif spécial en plastique (qui est pas très engageant au premier abord). Le coton-tige revient sanguinolent mais toujours négatif ! Le gynéco décide alors de refaire une échographie avec un appareil plus récent, dans son cabinet à l’étage en-dessous. Je me rhabille et nous redescendons, traversons des couloirs étrangement vides. Hop coup de gel à nouveau et revoilà Mogwaï (cette fois sans neige), le docteur désigne du doigt des poches noires : « Vous voyez ici, cela devrait être rempli d’eau et il n’y a que du cordon ».
Cette fois c’est sûr, on ne rentrera pas à la maison, je vais recevoir une injection d’ocytocine pour lancer le travail et me faire accoucher le lendemain à l’arrivée de mon gynéco. Je songe à ma bonne purée qui n’a pas fini de cuire. Lors des cours, on nous avait dit que je n’aurai pas faim quand le travail aura commencé, tu parles, j’ai les crocs !
On remonte chercher nos affaires dans la seconde pièce et on nous conduit à ce qui va être ma chambre, la n°108. Tandis que le Chti part récupérer dans la voiture ma valise pour le séjour, je mets la tenue prévue pour l’accouchement et installe dans le berceau les affaires sélectionnées avec amour pour habiller Mogwaï à sa sortie, sa toute première tenue !
Il est 23h passée, nouvelle salle, de travail celle-là. La table avec ses étriers fout un peu les jetons. J’étais pressée que Mogwaï arrive, curieusement je le suis BEAUCOUP moins maintenant. Voir plus du tout. Finalement on était bien comme ça, en mode baleine échouée ! Je surkiffe la grossesse ! Si ! si !
Je suis toujours installée sur le côté pour éviter d’avoir trop mal au dos. Le Chti tient le capteur de contraction sur mon ventre. Les contractions commencent à être un peu désagréables. La sage-femme m’ausculte, le col a bien bougé depuis le début de la soirée et est maintenant ouvert de 3cm. Le travail a commencé tout seul pour de bon. Elle appelle l’anesthésiste à ma demande. Je me sens fatiguée.
Le Chti est mis dehors le temps que l’on me fasse la péridurale, mon dos est désinfecté, je fais le dos rond, on me pique, je souffle, on me déscotche, je souffle. Le Chti revient. Je commence à trembler des jambes. Je dois m’allonger sur le dos pour que la péridurale fasse effet.
Le cœur de Mogwaï ne supporte plus les contractions, quelque soit ma position, même sur le côté. La sage-femme décide de perforer la poche des eaux pour accélérer le travail. Elle l’avait senti pleine lors du dernier examen mais elle ne la trouve plus. Finalement elle perce et un peu d’eau s’écoule. Elle est méconiale. Mogwaï a lâché ses premières selles (le méconium) dans mon ventre. Au vu de la situation, entre le rythme du cœur de Mogwaï défaillant et le liquide teinté, il y a trop de risques. La décision ne tarde pas : une césarienne en urgence.
Je ne discute pas, j’ai la trouille qu’ils sortent Mogwaï trop tard, je voudrais qu’ils m’ouvrent ici le plus vite possible. Je veux juste avoir le Chti à mes côtés. La sage-femme sort déclencher une alerte au-dessus de la porte. Elle revient me déshabiller totalement (au temps pour mes chaussettes Beetlejuice). Des infirmiers me déplacent sur un brancard. Le gynéco se prépare pour le bloc. Le cœur de Mogwaï bat irrégulièrement en fond sonore. Au fond de la salle, le Chti est à l’écart de l’agitation, impuissant. Un dernier regard. Il cligne des deux yeux pour me rassurer, comme avec Plume.
Le plafond défile au-dessus de moi. Je pars vers une nouvelle salle. Encore. Minuit va arriver. Ce sera pour le 26. Quoiqu’il arrive…
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Je ne pouvais pas terminer l’histoire de ma grossesse sans en raconter son « apogée », en vous narrant l’accouchement. Tout un chacun peut ne pas apprécier de lire ce type de récit, surtout que je ne me suis pas particulièrement amusée ou sentie amusante cette nuit-là. Pour les autres, de peur d’ennuyer avec ses multiples rebondissements, j’ai décidé de scinder en plusieurs parties ma soirée pour la rendre plus digestible. En voici la première, celle où tout allait bien encore…
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Comme chaque matin, ce dimanche encore je me lève avec une pointe de déception : toujours aucun signe annonciateur de l’arrivée de Mogwaï. Je commence à désespérer et à sérieusement m’inquiéter car si pour les gynécos ma date de fécondation est le 6 mai, je suis certaine pour ma part que j’étais déjà enceinte le 26 avril. Les dates des règles correspondent parfaitement et surtout ce jour là j’avais été prise de plusieurs symptômes significatifs. Or, si jamais j’ai raison et que le bébé ne sort pas de lui-même, les médecins n’interviendront pas avant la mi-février et en ce dimanche 25 janvier j’arrive donc selon moi à la fin de mon terme, après lundi je serais en dépassement de terme et sans suivi médical… J’angoisse !
Mais faisant fi de mes inquiétudes, les deux gynécos et la sage-femme sont catégoriques : une datation par échographie ne peut pas se tromper de plus de trois jours, je suis juste une parmi mille de ces mamans pressées ! Alors on se résigne et on continue notre petite vie. De toute façon lundi j’ai rendez-vous avec le gynéco pour un examen de routine, peut-être que cela déclenchera le travail ? Surtout que depuis la veille je sens des contractions, je suis tout le long de la journée barbouillée.
D’ici là, ce dimanche soir c’est la fête ! Je fais péter le régime grossesse avec une bonne purée maison et une soupe à l’oignon selon la recette de Memy. Miam ! Les pommes de terre se préparent dans le cuiseur, les oignons rissolent dans le fait-tout, le Chti barbote joyeusement dans le bain tandis que je fais mon pipi pré-bain avant de l’y rejoindre. Comme depuis un mois, je vérifie au passage l’intégrité de ma culotte et du papier (on sait jamais si je venais à perdre les eaux hein ?).
Sauf que là, le papier revient sanguinolent. Grosse exclamation ! Le Chti blasé me demande si je parle encore de mes gerçures de doigts (une semaine que je lui crie que « je saigne », il a arrêté de paniquer car mes mains sont gerçurées de partout). Je m’essuie à nouveau et encore. Pas de doute possible sur la provenance de ce sang…
Un début de trouille au ventre, je coupe les préparatifs du repas tandis que le Chti s’habille à la hâte et récupère les valises pour la maternité. Même pas le temps d’embrasser Plume au cas où je ne reviendrai pas avant trois jours, on file.
19h41, dans la petite salle d’attente des sage-femmes, nous sommes seuls avec nos sacs. In petto je me dis que ce sera encore une fausse alerte, le Chti lui pense qu’on est parti pour rester. La sage-femme se présente et nous emmène faire les premiers examens. Le col de l’utérus a bien travaillé depuis quelques jours et commence à être mûr. Mogwaï est toujours là et va bien au monitoring, fidèle à elle-même. La pièce est envahie par les battements de son petit cœur qui galope joyeusement. Rassurés !
Par contre ma tension est anormalement haute alors qu’elle avait été parfaite tout du long de ma grossesse. Un prélèvement sanguin est envoyé au labo et un cathéter directement posé au cas où je reste. Je m’installe sur le côté (à plat dos j’ai trop mal depuis plusieurs mois) et c’est partie pour une longue heure de monitoring durant laquelle le Chti est missionné pour cocher sur l’appareil chaque contraction.
L’heure s’écoule et nous ne savons toujours pas si nous allons rester ou si nous allons pouvoir rentrer finir notre dîner. Nos estomacs crient famine en concert. Le réveil demain matin va piquer pour le Chti, il va être claqué au boulot le pauvre… Pour passer le temps, il fait le pitre et me fait rire.
Les saignements restent cependant toujours inexpliqués. Ils peuvent venir du col en train de s’ouvrir (bénin) ou du placenta qui se serait détaché (plus inquiétant). La sage-femme pour en avoir le cœur net préfère appeler le gynécologue de garde afin de réaliser une échographie.
La pièce où j’étais étant trop petite pour l’appareil à écho, nous reprenons nos affaires et changeons de salle. Il est 21h21, le Chti prévient nos parents respectifs que nous sommes à la maternité et demande à mes parents de récupérer Plume pour la nuit…
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Hier, Agoyae profitait des 1200 jours de son blog pour tirer le bilan de ce que son blog lui avait apporté, et nous demandait en retour ce que notre blog nous avait également apporté… Moi qui ne suis pas la reine des bilans et des retours en arrière, je n’ai pas trop su quoi répondre, à part la banalité évidente (mais qui fait tout le sel et l’intérêt d’un blog) de la découverte de supers univers et de personnes avec qui j’ai plaisir à échanger chez moi ou chez elles…
Mais grâce à de Bulles en Aiguilles et son commentaire à mon dernier article, je peux aussi ajouter : grâce à la blogosphère j’acquiers des traumatismes auxquels je n’aurais de moi-même jamais songé !!!!J’étais jusqu’à présent assez active et n’hésitais pas à marcher 4km pour aller faire des courses… Je vais y réfléchir à deux fois maintenant !!! Merci ♥
Aujourd’hui revoilà le blog en mission spécial de salut public avec une petite note pédagogique sur une situation qui me concerne particulièrement aujourd’hui : quand faut-il se rendre à la maternité (pour mes bras la cause est perdue !) ?
En effet, depuis plusieurs semaines, tout le monde médical nous répète ces trois points sentencieusement. Mais entre nous, entre la théorie et la pratique, moi je dis qu’il y a une sacrée grosse marge !
Il faut se rendre à la maternité…
1. Quand la femme ressent des contractions fortes et régulières durant plus de 2h… Et si elle ne les ressent pas, ni durant ses règles ni durant la grossesse, elle n’a qu’à espérer qu’elle ressentira les « contractions de travail ». Autrement il faut espérer qu’elle soit concernée par le cas n°2…
2. Quand la femme perd les eaux…Contrairement à ce que l’on voit au cinéma, perdre les eaux avant le début de l’accouchement est le lot d’une minorité et prend rarement la forme d’une cascade digne des chutes du Niagara inondant le magnifique tapis persan ! Beaucoup plus fourbe, il y la petite fissure de la poche que la tête de bébé vient gentiment boucher et qui pissote.
Petite fuite pernicieuse à distinguer des pertes blanches qui me font changer de sous-vêtements 6 fois par jour (j’ai une super consommation de culottes en ce moment, vive le lave-linge !).
3. Quand les mouvements fœtaux de bébé sont anormaux…Le hic c’est que la place commence sacrément à manquer dans cette colocation, et ce même si bébé a généreusement écrasé tous les trucs accessoires autour (je parle des choses comme l’estomac, la vessie, les côtes, … Tous ces machins qui ne servent à rien quoi !).
Alors je joue de temps à autre à « Allô Mogwaï » pour vérifier qu’en bas tout va bien (et c’est bien la fille de son père, elle a le sommeil bien lourd)…
Naturellement, ces trois points sont appuyés d’un message catégorique où « au moindre doute, il faut aller à la maternité sans tarder pour vérifier ». Pour les curieux, il s’agit de…
- vérifier le col de l’utérus (je vous décris ?)
- vérifier qu’il n’y a pas de perte des eaux via un super long coton-tige qui réagit à la présence de liquide amniotique (devinez où ?)
- vérifier les battements de cœur de bébé (pendant une bonne demi-heure, c’est looong !)
Autant vous dire qu’on attend, pas très tranquillement, mais on attend impatiemment un des « signes », à défaut de louer une chambre à l’hôtel la maternité.
Heureusement que notre gynéco a toujours le mot pour rire et rassurer les Futurs Papas…Ou pas !