Cinq ans d’Allemand seconde langue vivante ne m’ont pas rendue capable de converser dans la langue de Goethe et j’ai depuis tout oublié. Mais il m’en reste une chose : une curiosité, un intérêt et une affection pour ce pays voisin.
Aussi j’ai voulu, pour fêter à ma façon les 50 ans du traité franco-allemand qui symbolise la fin d’un siècle d’hostilité, me replonger dans mon dernier contact avec l’Allemagne. C’était en 2005, lors d’un voyage scolaire à Berlin qui clôturait pour moi la pire de mes années scolaires et universitaires.
Nous avions commencé nos quelques jours au pied de la porte de Brandebourg, symbole de la réunification de la ville après avoir été celui de la division, cette porte étant pendant trente ans partie intégrante du Mur de Berlin.
Nous avons ensuite timidement pénétré dans le DZ Bank building, à côté de la Pariser Platz pour admirer l’atrium de ce lieu étrange…
Puis nous avons traversé le Friedrichstadtpassagen, un centre commercial très luxueux dont les motifs de marbre au sol (et le luxe) m’avait hallucinée…
Nous ne pouvions passer à Berlin sans en voir un bout… Je parle naturellement d’un bout du Mur de Berlin ! Bout qui aujourd’hui est un lieu de promenade verte et dont j’ai eu du mal à percevoir le danger et la déchirure qu’il avait pu être. Petit morceau de ciment posé ainsi au milieu d’une grande ville.
La première journée se termina en haut de la Fernsehturm, les grandes antennes de télévision allemande, si caractéristique de leur paysage… Haute de 368m, elle a été construite dans les années 60 et ancien symbole de Berlin-Est, elle est aujourd’hui un autre symbole de la réunification.
La journée suivante commença au Bundestag, la Diète fédérale allemande, équivalent de notre Assemblée Nationale. Le bâtiment est un curieux assemblage, mêlant au monument d’origine très classique du XIXe siècle (le Palais du Reichstag) une coupole de verre très moderne suite à sa reconstruction dans les années 90, quand la décision fut prise de ramener les instances fédérales à Berlin.
À la sortie du Bundestag, nous sommes allés errer dans le Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe, monument tout juste inauguré quelques mois plus tôt. Étrange sensation d’étouffement au milieu de ces stèles ordonnées sur un sol irrégulier.
Après une visite au Checkpoint Charlie et une visite du musée où nous avons été béats devant l’ingéniosité et la multiplicité des méthodes qui avaient été inventées pour traverser le Mur, nous nous sommes rendus sur la Postdamer Platz. Nous y avons visité le Sony Center qui fêtait alors ses petits 5 ans, je n’avais encore jamais vu autant d’architecture moderne en si peu de temps. Et jolie qui plus est !
Mais à Berlin tout n’a pas été détruit malgré ce XXe siècle très agité. Il reste par exemple… L’Église du Souvenir ! Impressionnante ruine branlante qui rend compte des destructions causées par la guerre (et plus directement les bombardements alliés) aux jeunes et heureux esprits comme nous qui ne connaissons la guerre qu’à travers des reportages télés ou des livres d’histoire…
La troisième journée fut plus légère, commençant par une visite de Rosenhöfe, petit village de bistroquets et de boutiques dans la ville avec un air d’art déco, mêlant lumière, métal, verre et végétal.
Le soir venu, je fis la visite du plus célèbre squat au monde : le Tacheles. Un des plus mythique lieu de Berlin (dont l’histoire se termina malheureusement par son évacuation en 2012). Cette ancienne prison nazie été devenue la ruche d’une multitude d’artistes et chaque pièce, chaque recoin était exploité à son maximum par les artistes pour exprimer leurs talents et/ou inspiration.
Le dernier jour, nous avons quitté Berlin pour un paisible voyage fluvial jusqu’à Postdam. Direction le Palais de Sanssouci de Frédéric II, palais au style rococo reconnaissable entre mille ! C’est ce palais d’été qui m’avait rappelée Célesteville (la ville du roi Babar oui), avec son château dominant un escalier de vignes sous serres.
J’ai beaucoup aimé ce voyage, très bien organisé par notre professeur d’allemand. Un excellent souvenir qui clôtura une année horrible, et annonça pour moi les années à venir car ce fut aussi là que j’appris dans une salle de mon hôtel en construction (ou déconstruction ce n’était pas très clair avec le trou dans le sol) que Plume allait être mon petit chat et où j’ai envoyé au Chti sa première carte postale de la part de celle qui n’était pas encore sa moitié…
Et vous ne serez pas étonnés si je vous apprends que c’est aussi la seule carte qu’il ne reçut jamais !