En devenant maman, je n’ai pas changé, mais ma vie elle a été bouleversé. Anecdotes, analyses, souvenirs, ici sont gravés ces petits riens qui forment mon nouveau quotidien.
Petit à petit la vie redevient comme avant, si Lucie ne retrouvera pas le chemin de l’école avant septembre probablement, Papa lui a repris celui du travail « en présentiel » hier.
C’est un petit choc pour mes deux pots de colle qui s’ils ont été ravis de retrouver le bac à sable du parc hier matin, ont eu beaucoup plus de mal au retour à la maison…
Il est loin, très loin, mon grand bébé costaud. Le 12 avril dernier, Erwan a passé le cap des 18 mois et aujourd’hui j’ai à mes côtés déjà un sacré grand petit garçon !
Tous nos voisins reconnaissent en lui sa grande sœur, l’œil malicieux et rieur, bien dégourdi debout sur sa trottinette, la musique chevillé au corps, amoureux fou de son chat et toujours, toujours un grand sourire aux lèvres.
Sauf que si Lulu joue dans la catégorie crevette, Erwan est plutôt dans celle des éléphanteaux ! Ils font d’ailleurs le même poids autour de 14kg…
J’adore l’âge où est Erwan, sa personnalité se dessine petit à petit avec ses découvertes du monde. Comment ne pas rire quand il traverse de long en large le salon, le torse bombé de fierté après avoir découvert qu’il avait des poches ?
Pour comprendre ce petit garçon, il faut savoir que dans sa tête Erwan n’a pas 18 mois, oh non ! Erwan a 5 ans ! Parfaitement ! Comme Lucie d’abord ! Monsieur veut donc lui aussi sa boîte à histoire pour écouter ses petites chansons en traînant des pieds dans les chaussons de Papa…
Cet état d’esprit se reflète dans tout mon quotidien : quand nous sommes dehors dans notre résidence Erwan ne reste pas sagement assis au sein du groupe des 6-22 mois jouant posément autour des parents papotant… Non ! Non ! Ce serait trop facile ! Moi, le mien, il court la résidence à fond la caisse sur sa trott’ avec la bande des 4-5 ans…
… avec Maman a ses trousses ! Histoire de bien faire rire les voisins ! Car malgré son habileté évidente et sa volonté inaliénable, parfois mon grand garçon de 5 ans dans sa tête se fait vertement rappeler qu’il reste un petit garçon de 18 mois dans son corps et il se met dans des situations bien dangereuses à suivre les grands…
De toute façon pour Erwan, il faut tout faire comme Lucie ! Du noeunoeud sur la tête à la jupe taille 4 ans de sa sœur autour de la taille, TOUT !
À la passion certaine de sa sœur des animaux, il a ajouté le monde merveilleux des véhicules et engins mécaniques. Ce sont les piliers de sa vie, les animaux d’un côté (avec les chats en premier bien sûr ! #teamNifhel) et de l’autre les voitures, camions, pelleteuses, grues, bateaux, avions, fusées, …
Il peut passer un bon moment assis dans un coin à jouer avec ses petites voitures, que ce soit pour leur faire dévaler les deux étages de son parking hérité de sa sœur ou pour les installer dans les fauteuils, lits ou baignoire de une maisonnette également héritée de sa sœur…
Ce qui lui manque, c’est la parole. Il nous comprend parfaitement (mais fait déjà la sourde oreille quand ça l’arrange…), il reconnaît même un paquet de mots hallucinant ! Par contre quand il s’agit de s’exprimer, il persiste à faire comme l’âne dans Shrek : il meumeume !
Alors je commence à écrire un dico « Erwan meumeumé – Français », mais tout ça importe peu à ma boubouille de fripouille !
Je suis la première à récuser l’idée d’un instinct maternel qui serait inné aux femmes. Pour moi l’instinct maternel est juste le fruit d’un long travail d’apprentissage au quotidien, et bien souvent c’est juste plus souvent la mère qui est les deux mains dans la couche pleine !
Chaque jour en réagissant face aux stimuli exprimés par notre enfant, en essayant d’y répondre et surtout en se trompant lamentablement ou en voyant couronner de succès ses tentatives, on construit une véritable expertise qui fait de nous un expert en décryptage de notre enfant :
Le hic c’est que très souvent au moment où on pense enfin avoir maîtrisé le sujet, les règles du jeu changent totalement et il faut recommencer tout le travail !
Avec Erwan nous sommes d’ailleurs totalement dans cette phase où je dois tout réapprendre ! Heureusement, avec le temps, les évolutions s’espacent et on a une impression de maîtrise qui peut durer plus qu’une semaine…
Quand nous attentions Lucie, nous n’avions pas prévu de prendre de babyphone car si nous habitons à Versailles, notre appart est loin d’être le château de Versailles ! Puis quand nous avons entendu ses petits cris de souris, nous avons très vite révisé notre jugement…
Cela aurait été Erwan, très clairement, cela aurait été une dépense auquel nous n’aurions pas songé ! Notre Bon Gros Géant sait tonner de la voix quand il veut exprimer un besoin… pour le plus grand malheur de son père et de sa sœur qui ont beaucoup de mal avec les cris déchirant de bébé affamé !
Aussi chacun à sa méthode pour gérer ces appels : Maman prépare aussi vite que possible, Papa se bouche les oreilles fermement tandis que Lucie a sa méthode toute à elle…
Deux concerts pour le prix d’un, quelle chance nous avons !
Nous n’avons vraiment pas à nous plaindre, pour une première année en collectivité, Lucie résiste particulièrement bien. Mais parfois il y a des signes qui ne trompent pas…
Et quand elle ajoute avec ses petits yeux du fond de son lit…
Quand un sondeur X ou Y vient me chercher pour me demander ma catégorie socio-professionnelle, je suis toujours bien marie et ne sais jamais trop dans quelle case me ranger. Lors de ma grossesse j’ai été licenciée et depuis je n’ai pas repris de travail salarié à proprement parler : je me suis mise en auto-entrepreneur pour pouvoir garder un pied dans le monde professionnel tout en m’occupant principalement de ma fille à côté.
C’est une décision que j’ai pu prendre et qui finalement nous convient à tous les trois. Mais travailler à la maison est une gymnastique pas forcément toujours évidente avec une asticote de 3 ans dans les pattes…
Avoir l’air professionnelle et efficace est un vrai challenge quand il faut se battre puis négocier le clavier contre une petite fille amoureuse des épopées romanesques afin d’écrire ce mail hyper important et urgent…
Lucie grandissant, j’ai finalement trouvé comment négocier des temps de paix pour travailler intelligiblement avec elle dans les parages : je lui signale avant chaque appel professionnel que c’est un appel pour mon travail…
Je sais que tout du long elle me surveille du coin de l’œil, car à chaque fois que je raccroche elle rapplique immédiatement fière comme un coq…
Je ne suis cependant pas toujours à l’abri d’un imprévu…