L’automne avance et la traditionnelle exposition temporaire d’art moderne du Château de Versailles va bientôt se finir. Si certaines années je hurle littéralement d’horreur en voyant les œuvres présentées (Koons et Kapoor je pense à particulièrement à vous !), je ne manque pas chaque année d’aller jeter un coup d’œil pour me faire ma propre opinion.
Cette année c’est l’artiste danois Olafur Eliasson qui est l’invité du domaine de Versailles (pour quelques jours encore), il a choisit de travailler dans ce palais à la si célèbre galerie des glaces sur les jeux de miroir et dans les jardins royaux aux fontaines tricentenaires de jouer sur les différents états de l’eau.
Traverser le château seule avec une jeune enfant au milieu de la horde de visiteurs n’étant pas la panacée pour la mère comme l’enfant, je me suis contentée cette année encore des œuvres exposées dans le jardin.
Fin juin lors d’une promenade avec Lucie et une amie j’avais pu voir les deux premières œuvres de l’artiste : Waterfull qui évoque l’eau à l’état liquide avec cette cascade monumentale installée dans le Grand Canal, juste au pied de la Grande Perspective……et Fog assembly qui évoque l’état gazeux de l’eau (que j’avais trouvé un peu décevante mais qui faisait office de super brumisateur aux heures chaudes de l’été)…Cependant il me manquait la troisième œuvre, celle qui m’intriguait le plus : Glacial Rock Flour Garden ! Aussi ce matin sur un coup de tête, j’ai pris fille et bagages pour une visite rapide au joli bosquet de la Colonnade qui héberge la troisième expérience d’Olafur Eliassen.
Autour de la statue narrant l’enlèvement de Proserpine par Pluton sous les yeux impuissants de sa maman Cérès (évènement qui pour les Grecs et les Romains est à l’origine du cycle des saisons – la déesse de l’agriculture Cérès portant le deuil de sa fille en laissant la terre morte les six mois de l’année où sa fille reste sous terre auprès de son kidnappeur devenu mari Pluton, dieu des morts), le sol a été recouvert de moraine du Groenland (la moraine est l’amas de terres et de roches emporté par un glacier et qui une fois ce dernier fondu reste en dépôt). Cette terre au début de l’été encore humide et lisse a depuis séché et craquelé, rappelant l’image d’un désert.
Ce n’était pas « beau » mais « intéressant » à voir, selon moi. Lucie, elle, a nettement préféré lire son Kolala assise sagement dans un coin…Cela a cependant été l’occasion pour nous deux de faire un voyage express quasi au Groenland, ainsi que de profiter des dernières grandes eaux musicales de l’année. Je ne me lasse pas du ballet aquatique du Bosquet du Miroir tandis que Lucie, son pain fini, dansait du popotin sur du Lully (précisément l’air de la marche royale pour les Turcs, extraite du Bourgeois Gentilhomme si je ne dis pas de bêtises)…Il faut savoir profiter des douceurs de l’automne…