Le Chti et moi ne sommes pas de grands habitués de dîner romantique dans des restaurants gastronomiques de haut vol, mauvais Français que nous sommes !!! Aussi, quand Francis réserva pour nous à la meilleure table de l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande, on était plutôt angoissé à l’idée de commettre un impair, voir de ne rien trouver de mangeable pour nos viles palais totalement ignares du bon goût.
Sans compter que nos deux adorables hôtes, déjà au courant de la réservation, nous proposèrent immédiatement de nous servir de chauffeur pour la soirée, s’arrangeant avec le restaurant pour que ces derniers les appellent durant notre dessert afin de nous ramener. Embarrassés de leur donner tant de peine, notre réflexe est de refuser immédiatement et catégoriquement. Julien peut tout à fait conduire et vu que nous ne buvons pas d’alcool, ça ne nous gêne en rien !
C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés conduit par Dmitri, tels des seigneurs dans sa voiture aux fauteuils chauffants, avant d’être attablés autour de la lueur vacillante d’une bougie par une gérante ravie d’accueillir des Français dans son charmant restaurant…Malgré notre qualité de Français et donc spécialiste de la gastronomie mondiale (qualité totalement usurpée dans notre cas), le grand défi de tout repas dans tout restaurant gastronomique est toujours la traduction des menus alambiqués et tarabiscotés. Le Motu Kitchen, bien que déjà beaucoup plus simple que les ampoulés français, ajoutait un autre niveau de complication avec la barrière de la langue…J’ai préféré passer pour une idiote, mais avec la réputation de la gastronomie anglo-saxonne, je n’aurais pas été si surprise de voir un plat de gros yeux globuleux de bœufs m’arriver…
Au final, nous nous sommes surpris à apprécier ce moment de haute gastronomie néo-zélandaise. Le Chti a même dégusté la soupe de poisson (et la mienne) offerte en guise d’amuse-bouche alors qu’il est un sacré carnassier sans aucune appétence pour le poisson. Mais surtout, il a (enfin) pu manger la première crème brûlée néo-zélandaise méritant selon lui le terme de « crème brûlée ».Moi de mon côté, je garde un précieux souvenir de ma « destructured lemon pie »…
Et effectivement, quand ils disent « tarte au citron déstructurée », ils plaisantent pas ! C’est « destructured » !