C’est fou comme la vie peut être surprenante ! Ainsi aujourd’hui :
j’ai fais la course avec deux chevaux et j’ai gagné ! (enfin eux ils étaient pas au courant qu’on faisait la course, mais on va pas chipoter !)
je viens d’appeller au téléphone une Tchèque par rapport à une interview
ce soir j’essaye à nouveau ma robe de mariée pour l’ajuster à mon « gabarit » (ouais « taille » ça faisait un peu trop délicat pour l’hobbit que je suis)
Au cas où je vais néanmoins éviter de toucher à l’électro-ménager de la maison…
C’était ma note à post-it du jour !
Et promis ce soir je réponds aux commentaires
et je prépare un vrai article tout beau !
Paris, ces transports puants et en retard, sa foule, mon train-train quotidien gris et pressé… Mais tout n’est pas toujours gris…
Ce matin il fait froid, le toit des voitures est blanc et la rue est rythmée par le grattement des pare-brises. L’eau est encore gelée entre les pavés même si un pâle soleil se reflète avec force dans les dorures de la grille du château.
J’arrive à la gare, comme d’habitude un va-et-vient de personnes emmitouflées dans leurs vêtements d’hiver. Un homme passe avec le même sac à dos que mon Chti, il tient un gros tube en carton qui doit probablement contenir un poster ou une toile.
Le train arrive, glissant lentement sur les rails. J’attends à la porte arrière avant de m’engouffrer et de m’installer près d’une fenêtre. Les portes avant sont généralement plus longues à se vider des passagers descendant, petite ruse d’habituée. J’enlève mon écharpe, mes mitaines, mon poncho, je sors mon livre et je me plonge dedans.
Terminus, je m’arrache à regret de ma lecture et abandonne Roald Dahl dans son Hurricane en train de pourchasser six bombardiers allemands au-dessus de la Grèce. Je me lève quand, sur le carré de sièges en face de moi, un passager emberlificoté dans ses affaires interpelle un autre :
– Monsieur !
Celui avec le sac à dos à oublier son carton et il s’éloigne sans entendre l’appel. Je me penche vivement, me saisis du carton et part dans l’allée à sa poursuite…
– Je m’en charge !
Je le rejoins aux portes du train, j’arrête l’oublieux d’un tapotement de son carton sur son épaule. Il se retourne, écarquille les yeux, sourit et s’en saisit avec soulagement :
– Nom d’un chien ! Merci ! Merci beaucoup !
– Pas de quoi, votre voisin n’a pas pu vous retenir à temps
Je pointe en souriant derrière moi le bonhomme qui l’avait interpellé en premier lieu et qui nous sourit en retour. Nous nous souhaitons mutuellement une bonne journée et chacun se laisse emporter par la foule qui se rue dans l’escalier, telle un raz-de-marée puissant écartant tout sur son passage.
En bas des marches, un piano trône, « À vous de jouer ». Un homme aux cheveux gris est assis devant. Il a posé sa belle sacoche de cuir sous le siège. Il regarde timidement le clavier, faisant remonter dans sa mémoire les quelques accords durement appris dans son enfance. Il égrène quelques notes du bout des doigts, puis s’enhardie et réessaye plusieurs fois, tentant à tâtons de retrouver cette mélodie d’autrefois.
Les passagers qui attendent leur train, recroquevillés sur leur siège par le froid, lèvent les yeux et se tournent vers lui, une lueur joyeuse perce dans la lassitude des regards et un sourire naît au coin de leur bouche. Je passe les composteurs, je suis dehors.
En Chine (contrairement à ce que mon carnet de voyage pourrait faire croire jusqu’à présent) il n’y a pas que des bâtiments ou des musées à visiter. On y rencontre aussi des Chinois. Pas mal de Chinois. Je dirais même plus, beaucoup beaucoup de Chinois ! Mais quand on apprend qu’un habitant sur sept de notre planète est chinois, ça n’étonne plus… Si pendant 10 jours nous avons vécu au milieu d’eux, nos échanges ont été très limité: la barrière de la langue se faisait toujours sentir. Seuls quelques jeunes et quelques commerçants parlaient anglais, et nous ne maîtrisons du chinois que les formules de politesse (et encore le merci est impossible à prononcer correctement !). En 10 jours, nous avons cependant eu le temps d’observer… et d’être observé !
Les petites mains
La première chose qui nous a vraiment frappé en débarquant à Beijing est le nombre de petits boulots, comme aux États-Unis. C’est par exemple une garde en faction près des composteurs, des personnes qui agitent des drapeaux dans le métro, … C’est cependant plus vrai à Beijing qu’à Shanghai.
Au fur et à mesure du voyage, j’ai essayé d’en prendre quelques-uns en photo pour pouvoir vous présenter mon petit top 3 des petits métiers chinois.
N°3: les balayeurs et recycleurs
Certes en France aussi nous avons des balayeurs, mais c’est sans commune mesure avec le nombre de balayeurs de rue que nous avons vu en Chine !
Leur équipement se limite au balai (fait de brins réunis), la pelle et l’uniforme et vous en croiserez, balayant la poussière, dans la Cité Interdite comme sur le terre-plein central d’une autoroute au milieu d’un bois.
Dans la même veine, le tri des déchets est très bien organisé en Chine. Dans la rue, les poubelles recyclables/organiques sont séparés. Mais en plus de ça, certains font (à pied ou en vélo) le tour des poubelles pour récupérer les bouteilles en plastique et avec le prix de la revente (en tant que bouteille à recycler, ou en tant que « nouvelle » bouteille « neuve ») arrondissent leur fin de mois. Sur la Grande Muraille, une femme (aux mollets d’acier !) faisait ainsi le tour de toutes les poubelles derrière les touristes.
N°2: les arrêteurs de bus pékinois
En Chine, une bonne gestion des foules est cruciale pour éviter tout engorgement ou débordement. On y attend donc le bus dans une file d’attente, qui est signalée sur le sol par des traits comme les rangées de classe au collège. Mais en plus de cela, des personnes font le pied de grue à côté ayant pour mission de signaler au bus s’il doit s’arrêter et contrôlant le nombre de passagers par bus. Ils étaient facilement repérable avec leurs vestes jaunes canari et leur petit drapeau rouge.
N°3: les monsieurs aux bidons-bleus
Ceux là m’ont intrigué dès notre première sortie. Nous les croisions sans cesse, surtout le long des hauts murs pourpres de la Cité Interdite. Ils portent des bidons bleus, souvent mis en équilibre au bout d’une barre. Cela ressemble à des bonbonnes de gaz, mais ils les balancent d’une telle façon , sur un rythme très particulier et qui serait dans le cas d’une bonbonne de gaz assez explosif.
Je n’ai compris ce qu’ils faisaient que le dernier jour à Beijing, quand à 6h du matin je les ai vu installer leurs bonbonnes dans les arbres pour qu’elles gazouillent toute la journée…
S’ils sont payés pour faire cela et la finalité de leur travail, ça par contre j’ai toujours pas saisis !
Edit : Grâce à Nat, le mystère des bonbonnes-cages a été percé !! Derrière cette curieuse habitude se cache en réalité une passion de retraités pour les oiseaux et leurs chants !
Balayeuse de la Cité Interdite
Des canaris immanquables à chaque arrêt
Un arrêteur de bus canari
Les bonbonnes sont balancées au rythme du bras
Bonbonne qui se révèle être une cage
Xie xie !
Dans la suite (à venir) d’Un milliard trois cent cinquante millions de Chinois, et moi, et moi, et moi: