Je dois vous avouer que depuis que nous sommes rentrés de Nouvelle-Zélande, je ne sais pas par où commencer, ne serait-ce que pour vous en raconter la moitié ! Mais il est temps pour moi de sortir de ma létargie et j’ai donc pris mon courage à deux mains pour vous dire que la Nouvelle-Zélande, c’est… vert. Très vert… Tout vert !
Nous y avons vu d’éblouissantes et colorées azalées…
Des harakekes sauvages bordant les chemins (plantes sauvages cruciales pour les Maoris qui en utilisaient les fibres pour quasiment tous leurs objets quotidiens)…
De majestueux kauris s’élançant vers le ciel (pluri-centenaires, certains ont même vu naître « Joan of Arc » !)…
Ou encore des petites mais très odorantes bruyères accrochées aux falaises, …
Sans oublier de mentionner les célèbres korus (jeunes pousses de fougère, ici d’un kaponga ou silver fern), symbole nationale du pays et symbole du nouveau départ pour les Maoris…
Bref des verts comme je n’avais jamais vu en France mais également des verts comme chez nous et parfois des verts très bizarres ! Voici mon petit herbier néo-zélandais…
Queenstown – Azalée ou rhododendron
Kawarau River, près de Queenstown
Kawarau River, près de Queenstown
Kepler Track
Manapouri
Manapouri – Glycine
Manapouri – Azalée ou rhododendron
Doubtful Sound
Doubftul Sound – Raurenga Arrachée de la forêt tropicale humide par notre guide.
Doubtful Sound – Winika Arrachée de la forêt tropicale humide par notre guide.
Waiau River
Monkey Island, The Catlins – Harakeke ou lin de Nouvelle-Zélande Les Maoris utilisaient les fibres de l’harakeke pour divers usages : vêtements, pièges à oiseaux, paniers et ustensiles, chaussures, cordes, …
Monkey Island, The Catlins – Harakeke ou lin de Nouvelle-Zélande Les Maoris utilisaient les fibres de l’harakeke pour divers usages : vêtements, pièges à oiseaux, paniers et ustensiles, chaussures, cordes, …
Invercargill – Azalée ou rhododendron
Cathedral Cove, The Catlins
Cathedral Cove, The Catlins
Cathedral Cove, The Catlins
Cathedral Cove, The Catlins – Koru (jeune pousse) d’un kaponga (ou silver fern) Symbole de la Nouvelle-Zélande avec le kiwi, le koru est pour dans la culture maori le symbole de la renaissance, du nouveau départ, de la croissance.
Cannibal Bay, The Catlins
Nugget Point, The Catlins
Nugget Point, The Catlins
Nugget Point, The Catlins
Nugget Point, The Catlins
Nugget Point, The Catlins
Nugget Point, The Catlins – Harakeke ou lin de Nouvelle-Zélande Les Maoris utilisaient les fibres de l’harakeke pour divers usages : vêtements, pièges à oiseaux, paniers et ustensiles, chaussures, cordes, …
Nugget Point, The Catlins – Harakeke ou lin de Nouvelle-Zélande Les Maoris utilisaient les fibres de l’harakeke pour divers usages : vêtements, pièges à oiseaux, paniers et ustensiles, chaussures, cordes, …
Nugget Point, The Catlins
The Coromandel
Matamata, une belle digitale
The Coromandel – Kauri
The Coromandel – Kauris siamois
The Coromandel Fleur, graine, animal, LE truc méga bizarre qu’on a trouvé sur le bord du chemin
Cathedral Cave, The Coromandel Les araignées et leurs toiles sont rares en Nouvelle-Zélande, et quand il y en a elles sont bizarres !!
Cathedral Cave, The Coromandel
Cathedral Cave, The Coromandel L’arbre poisson aux écorces-écailles
Whitianga – Cerisier du Japon
Whtitianga – Koru (jeune pousse) d’un kaponga (ou silver fern) Symbole de la Nouvelle-Zélande avec le kiwi, le koru est pour dans la culture maori le symbole de la renaissance, du nouveau départ, de la croissance.
Whtitianga – Koru (jeune pousse) d’un kaponga (ou silver fern) Symbole de la Nouvelle-Zélande avec le kiwi, le koru est pour dans la culture maori le symbole de la renaissance, du nouveau départ, de la croissance.
Cinq ans d’Allemand seconde langue vivante ne m’ont pas rendue capable de converser dans la langue de Goethe et j’ai depuis tout oublié. Mais il m’en reste une chose : une curiosité, un intérêt et une affection pour ce pays voisin.
Aussi j’ai voulu, pour fêter à ma façon les 50 ans du traité franco-allemand qui symbolise la fin d’un siècle d’hostilité, me replonger dans mon dernier contact avec l’Allemagne. C’était en 2005, lors d’un voyage scolaire à Berlin qui clôturait pour moi la pire de mes années scolaires et universitaires.
Nous avions commencé nos quelques jours au pied de la porte de Brandebourg, symbole de la réunification de la ville après avoir été celui de la division, cette porte étant pendant trente ans partie intégrante du Mur de Berlin.
Nous avons ensuite timidement pénétré dans le DZ Bank building, à côté de la Pariser Platz pour admirer l’atrium de ce lieu étrange…
Puis nous avons traversé le Friedrichstadtpassagen, un centre commercial très luxueux dont les motifs de marbre au sol (et le luxe) m’avait hallucinée…
Nous ne pouvions passer à Berlin sans en voir un bout… Je parle naturellement d’un bout du Mur de Berlin ! Bout qui aujourd’hui est un lieu de promenade verte et dont j’ai eu du mal à percevoir le danger et la déchirure qu’il avait pu être. Petit morceau de ciment posé ainsi au milieu d’une grande ville.
La première journée se termina en haut de la Fernsehturm, les grandes antennes de télévision allemande, si caractéristique de leur paysage… Haute de 368m, elle a été construite dans les années 60 et ancien symbole de Berlin-Est, elle est aujourd’hui un autre symbole de la réunification.
La journée suivante commença au Bundestag, la Diète fédérale allemande, équivalent de notre Assemblée Nationale. Le bâtiment est un curieux assemblage, mêlant au monument d’origine très classique du XIXe siècle (le Palais du Reichstag) une coupole de verre très moderne suite à sa reconstruction dans les années 90, quand la décision fut prise de ramener les instances fédérales à Berlin.
À la sortie du Bundestag, nous sommes allés errer dans le Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe, monument tout juste inauguré quelques mois plus tôt. Étrange sensation d’étouffement au milieu de ces stèles ordonnées sur un sol irrégulier.
Après une visite au Checkpoint Charlie et une visite du musée où nous avons été béats devant l’ingéniosité et la multiplicité des méthodes qui avaient été inventées pour traverser le Mur, nous nous sommes rendus sur la Postdamer Platz. Nous y avons visité le Sony Center qui fêtait alors ses petits 5 ans, je n’avais encore jamais vu autant d’architecture moderne en si peu de temps. Et jolie qui plus est !
Mais à Berlin tout n’a pas été détruit malgré ce XXe siècle très agité. Il reste par exemple… L’Église du Souvenir ! Impressionnante ruine branlante qui rend compte des destructions causées par la guerre (et plus directement les bombardements alliés) aux jeunes et heureux esprits comme nous qui ne connaissons la guerre qu’à travers des reportages télés ou des livres d’histoire…
La troisième journée fut plus légère, commençant par une visite de Rosenhöfe, petit village de bistroquets et de boutiques dans la ville avec un air d’art déco, mêlant lumière, métal, verre et végétal.
Le soir venu, je fis la visite du plus célèbre squat au monde : le Tacheles. Un des plus mythique lieu de Berlin (dont l’histoire se termina malheureusement par son évacuation en 2012). Cette ancienne prison nazie été devenue la ruche d’une multitude d’artistes et chaque pièce, chaque recoin était exploité à son maximum par les artistes pour exprimer leurs talents et/ou inspiration.
Le dernier jour, nous avons quitté Berlin pour un paisible voyage fluvial jusqu’à Postdam. Direction le Palais de Sanssouci de Frédéric II, palais au style rococo reconnaissable entre mille ! C’est ce palais d’été qui m’avait rappelée Célesteville (la ville du roi Babar oui), avec son château dominant un escalier de vignes sous serres.
J’ai beaucoup aimé ce voyage, très bien organisé par notre professeur d’allemand. Un excellent souvenir qui clôtura une année horrible, et annonça pour moi les années à venir car ce fut aussi là que j’appris dans une salle de mon hôtel en construction (ou déconstruction ce n’était pas très clair avec le trou dans le sol) que Plume allait être mon petit chat et où j’ai envoyé au Chti sa première carte postale de la part de celle qui n’était pas encore sa moitié…
Et vous ne serez pas étonnés si je vous apprends que c’est aussi la seule carte qu’il ne reçut jamais !
Et oui vous étiez pas loin pour certains ! C’est (enfin) à mon tour de boucler les valises et de partir en vacances !
Je vais (enfin ?) vous laisser tranquille et aller me calmer ressourcer !!
Nous partons (naturellement) en Bretagne dans mon petit coin de paradis adoré, mais c’est pas comme si le Chti (comme chaque année) avait eu le choix !
Et cerise sur le gâteau, petit frère est du voyage ! Quand il vous dit « accroché comme des menhirs à la falaise », c’est accroché comme des moules à leur rocher !!!
Je suis JOIE !
PS: pourquoi ce parallèle Winter/Bretagne certains me demandent ? Le Chti vous répondra « A glagla ! »
Petite pause dans la fin du récit des vacances car ceci est la 200ème note publié sur ce blog ! Il était temps de te remercier Lecteur, non ? C’est parti pour mon premier « concours ». Sois indulgent avec moi !
Avoir un blog est un investissement en temps très lourd, difficile à tenir parfois en parallèle d’une vie active et pleine. Sans doute encore un peu plus quand on se met en tête de faire un blog « dessin » alors que l’on ne sait même pas dessiner…
Ici, chaque note est le résultat d’heures de labeur prisent sur mon temps-libre. Mais je ne m’en plains pas, car si je me suis lancée dans cette aventure c’est que j’ai attrapé le virus! Celui du goût du partage et de la découverte. Voir le résultat final de mon travail, si joliment présenté, me donne un sentiment de fierté et d’accomplissement. C’était du temps passé certes, mais pas du temps perdu !
Sauf que parfois ça va mal. La semaine a été longue, le boulot pesant, le Chti malade, Plume énervé, … Bref le gros coup de blues où tout est remis en cause… Et d’abord à quoi bon passer 10h sur une note alors que ces mêmes 10h auraient permis de faire tant d’autres choses plus « utiles » ? Le blog au fond c’est virtuel, creux.
C’est pourquoi, malgré le fait que j’essaye d’écrire ce blog pour mon plaisir personnel, sans me forcer ni chercher à plaire à quiconque. Aussi ridicule et modeste que soit ma popularité et mes statistiques, c’est toi lecteur, avec tes commentaires, tes encouragements et tout tes mots gentils, qui m’encouragent dans ces moments de doute et de découragement. Ces petits mots que tu essaimes en bas de mes articles me stimulent et me poussent à continuer l’aventure quand je suis trop fatiguée pour écrire, trop mécontente de mon non-talent.
Avec toi lectrice, avec toi lecteur, l’aventure du blog est plus intéressante, plus enrichissante et beaucoup plus exaltante que seule.
C’est pour cela qu’en Chine, j’ai souhaité te ramener un cadeau, outre mes souvenirs de vacances. Je n’ai pu prendre que trois babioles mais ce sera avec plaisir que je te les offrirais.
Ce ne sont pas des objets démentiels qui feront de toi la star du village, mais je les ai choisis avec soin et j’espère qu’ils feront plaisir aux personnes qui les recevront.
Pour éviter les concouristes professionnels, seules les personnes ayant déjà commenté sur ce blog, ou ayant commenté un article sur ma page Hellocoton ou encore étant déjà fan de la page Facebook Ragnagna des Bois Jolis modérée par le Chti pourront jouer (sans aucune limite géographique, du moment que vous vivez sur la même planète que moi !).
Je m’excuse par ailleurs pour les timides et les silencieux, je n’ai pas d’autres moyens pour remercier les gens dont je sais qu’ils sont présents.
Pour jouer, il suffit de réaliser un des trois défis suivants au choix (et de me signaler votre participation). Vous pouvez répondre où vous le souhaitez (en commentaire de cette note, sur Facebook, sur votre blog, sur Hellocoton, par mail, par voie postale, par pigeon voyageur, …) sachant que la date du tirage au sort sera le 21 juillet.
Raconte ton « instant Ragnagna », par un dessin ou un texte. Dans quelle état d’esprit te connectes-tu sur ce blog, que recherches-tu ici, que trouves-tu, fou rire ou grosses larmes ?
Tire la pelote de mots et imagine une histoire avec Plume comme héros principal. Tous les mots inscris sur le fil de la pelote doivent être présents dans l’histoire, dans l’ordre de ton choix : coffre – pataud – conserve – trempé – clarinette – mandarine – papier à carreaux – déodorant – grenadine – anniversaire
(A faire en couple, ou entre amis) Trace le schéma-défaut de ton conjoint/un ami, ou fait tracer par ton conjoint/un ami ton schéma-défaut. Tu peux t’inspirer de l’exemple de celui de Flodoux sur Pipou, ou celui du Chti en bas de cette note. Par ailleurs, je décline toute responsabilité en cas de brouille entre les participants de ce jeu !
Les lots seront tirés au sort parmi les participants, la main innocente qui piochera déterminant l’objet gagné (je vais m’amuser pour faire tirer au sort Plume). Le but principal étant de vous remercier pour votre présence, j’espère que vous vous amuserez aussi à jouer !
Tire la pelote de Plume
Autre exemple de schéma-défaut: Aki et ses contradictions
Avant ce voyage, la plupart de mes connaissances de la Chine me venait de la lecture des aventures de Tintin dans le tome Le Lotus Bleu. Une image un peu vieillotte et bien périmée, surtout dans un pays en mutation aussi rapide.
Pour moi la Chine se résumait presque uniquement à la réplique-culte « Lao-Tseu a dit, il faut vous couper la tête ! » (à prononcer avec une voix nasillarde de préférence) et à une multitude de pousse-pousses.
Et pour ce second point, je dois avouer que je n’ai pas été déçue. Pas déçue du tout même ! Des pousses-pousses, il y en avait partout ! Surtout à Beijing autour de notre hutong. C’était même à dire vrai une pure plaie pour le Chti et moi. Avec nos gueules de métèques, de juifs errants, de pâtre grec ♫ de caucasiens, nous sentions bon le client et étions en permanence interpellés, voir suivis dans la rue. Devoir se retourner tous les trois pas pour décliner poliment avec le sourire l’entreprenant, puis le solliciteur suivant et encore le suivant, était super lassant (pour rester polie).
7 jours durant nous avons donc décliné leurs propositions. L’idée de nous faire tirer par un type en vélo comme des sacs à viande nous gênait trop. Cependant ce n’était pas la seule motivation de notre refus. En effet au bout d’une journée en Chine, nous avions complètement intégrer leur code de la route : le bus et le camion écrasent la voiture, la voiture écrase la moto ou la mob, la moto ou la mob écrasent le vélo, le vélo écrase le piéton et le piéton quand à lui essaye juste de survivre au milieu de tout ça.
A Paris, c’est un duel: le piéton se met devant la voiture et la toise de haut tandis que la voiture ralentit ou le contourne en maudissant ce retardateur. En Chine, c’est un massacre : le piéton ne court pas assez vite devant la voiture, il se fait rouler dessus ! Avec mes vilaines habitudes de Parisienne, j’ai voulu jouer à kikiresteledernier avec un bus. J’ai perdu. Le Chti m’a tirée en arrière tandis que les passagers du bus criaient à travers la vitre et me faisaient des signes. Le chauffeur de bus n’a ni freiné, ni tenté de me contourner, c’est limite s’il n’a pas mis en route les essuies-glaces pour nettoyer après l’impact…
En tant que piéton, tant que l’on reste sur le trottoir, on est à peu près en sécurité. Il faut juste se plaquer contre les murs à chaque klaxon poussif, à chaque grincement de vieux vélos. Si vous êtes assez rapide, presque pas de danger. Mais en vélo c’est autre chose, si la majorité des routes ont de belles (vraies) voies cyclables, les croisement sont effrayants entre les véhicules motorisés et les vélos. Une jungle sans pitié.
Alors prendre une petite nacelle sur roues avec trois bouts de métal tenant un tissu pour protéger du soleil et de la pluie, très peu pour moi ! Je ne suis pas un cheval, les œillères ne fonctionnent pas avec moi, je tiens à la vie !
Vous m’avez compris, il a vraiment fallu que nous soyons désespérés à l’idée de rater notre train pour revenir sur notre résolution et être prêts à prendre un pousse-pousse pour rejoindre la gare de Suzhou. J’étais en train de m’user les yeux à comparer les idéogrammes de mon plan et ceux des 200 arrêts de bus de 10 lignes de bus différentes quand le pousse-pousse s’est présenté. Le Chti et moi échangeons un regard, c’est entendu, on est prêt à tout pour rentrer !
Je montre au chiffu notre destination sur le plan, craignant qu’il nous dise que c’était trop loin. Il regarde, hoche la tête et nous dit 5 de la main puis 0 (à la chinoise, qui ressemble beaucoup à la française heureusement, les cinq doigts tendus puis en forme de O). Nous grimpons dans le pousse-pousse. Avec les sacs et mes grosses fesses c’est étroit. C’est parti. Le vélo s’ébranle lentement. Il semble peiner. Nous nous sentons comme des touristes bêtas et impotents, on ne sait plus trop où se mettre. Le vélo prend de l’élan. Le chiffu est prêt à tout risquer pour éviter de freiner et de devoir redémarrer. Le soleil tape toujours très fort, il sue sous sa casquette. On a vraiment pitié pour lui.
Le Chti me demande si on va bien au bon endroit. Confiante je lui dis que oui, que j’ai montré la gare sur la carte au chauffeur. Le Chti regarde ce que je montre du doigt. « Aki, tu as montré la gare routière… Pas ferroviaire ». Oups… Au premier arrêt du vélo, je tapote l’épaule du chiffu. Il se retourne, je lui montre la bonne gare. Il me fait OK de la tête et me fait 6 de la main (à la chinoise, en France ce signe veut plutôt dire je te téléphone).
C’est reparti, cette fois vers la bonne destination. Heureusement que le Chti me connait bien… Douloureusement le vélo avance. L’heure tourne. Progressivement le vélo prend un nouvel élan vite brisé par une violente côte. Le chiffu plie sa casquette dans sa poche. Il luit de sueur. Il attrape sa gourde de thé et boit goulûment. Nous souffrons pour lui, on aimerait descendre pour l’aider à pousser, voir relayer à la pédale. Il descend de la selle et hisse le pousse-pousse en tirant une hanse latérale. Nous arrivons au sommet du pont. Il regrimpe sur sa selle.
À la sortie du pont, la piste cyclable s’engouffre dans un tunnel. Le chiffu essaye de gagner le maximum de vitesse possible. Nous ressortons de l’autre côté. Il faut remonter la pente. Debout sur ses pédales, le chiffu peine à nous faire avancer. Nous arrivons au milieu d’un carrefour énorme. Autour de nous deux grandes 8 voies se croisent. Les scooters et les vélos traversent dans tous les sens tels des abeilles agitées. Les voitures vrombissent, se préparant au feu vert. Et nous, on est là, au milieu. Le chiffu est penché sur son guidon, tendu dans l’effort.
C’est à ce moment que j’ai fermé les yeux, me suis serrée contre le Chti et j’ai attendu…
Une dizaine de minutes après, nous arrivons face à la gare. Il tire la barre de frein sous le cadran du vélo, le vélo grince et tremble puis s’arrête. Soulagés d’être vivants, heureux d’être à l’heure, honteux de lui en avoir tant fait suer, nous lui avons donné 100¥ en remerciement au lieu des 60 demandés (10€ au lieu de 6€) avant de courir à la gare attraper notre train où nous nous sommes (pour changer) affalés comme des paresseux !
« Il y a le paradis au ciel. Et sur terre, il y a Suzhou et Hangzhou. »
Le soleil caresse nos visages, j’étire mes jambes machinalement. Plus que trois jours en Chine… Nous profitons un peu de la matinée avec les enfants et Vincent avant de partir tous les trois, Vincent travaille ce samedi pour compenser le pont du 1er mai. Le Chti et moi partons de notre côté pour la gare de Hongqiao (« pont de l’arc-en-ciel »), notre train part à 9h09. En réalité, évènement exceptionnelparaît-il, notre train a 25 minutes de retard.
Au programme du jour Suzhou, une des plus anciennes villes du bassin du Yangzi Jiang (le Fleuve Jaune). Je glane quelques informations dans mon guide pendant le trajet: la ville a toujours été très prospère grâce au commerce de la soie. Longtemps appelée capitale de la soie, la route de la soie commençait à Suzhou. Marco Polo, dans le récit de son voyage Devisement du monde, raconte que Suzhou compte plus de 6000 ponts sur ses canaux (je vais fouler le même sol que Marco Polo !). La ville est traversée par de multiples canaux sur lesquels les ballots de marchandises étaient acheminés. Au temps de sa splendeur Suzhou comptait plus de 260 jardins privés, aujourd’hui une douzaine de ces jardins sont ouverts au public dont huit sont classés au patrimoine de l’Unesco. Les noms de ces jardins sont plein de promesse et de mystères. Mes préférés : le jardin de l’Humble Administrateur, le jardin de la Forêt du Lion, le jardin du Maître des Filets, le jardin du Pavillon des Vagues, le jardin de la Montagne étreinte de Beauté, le jardin Attardez-Vous et en dernier, mon chouchou, le jardin du Couple retraité.
Notre train entre en gare avec 50 minutes de retard cumulé, mais il en faut plus pour attaquer ma bonne humeur ! Le soleil est au rendez-vous et le programme alléchant. Trente minutes plus tard, nous sommes encore en train de tourner dans la gare et à chercher une indication ou un sens pour nous diriger et rejoindre la vieille ville. Ma bonne humeur est légèrement égratignée, mes mollets sont toujours fatigués de la Grande Muraille. De guerre lasse, nous nous résignons à prendre le taxi. Heureusement que les guides indiquent le nom des monuments en chinois, c’est mon unique moyen de me faire comprendre.
Première visite pour le Temple du Nord, nous prévoyons d’enchaîner sur le musée, des jardins et la grande rue commerçante Pingjiang Lu. Nous avons jusqu’à 16h30 pour nous balader dans la ville.
Fondé au 3ème siècle pendant la période des Trois Royaumes, ce temple bouddhiste était un hommage du roi Sun Quan à sa maman (véridique, désolée maman mais moi j’ai pas les mêmes moyens !). Reconstruit de multiples fois, il est aujourd’hui la plus haute pagode de la région et culmine à 76m de haut. Il compte 9 étages, chiffre très utilisé en Chine car homonyme en chinois du mot « durable » et associé aux dragons (à l’inverse du chiffre 4, homonyme du mot « mort » ; raison pour laquelle les étages en Chine saute le chiffre 4 et passe doncdu 3e étage au 5e, du 13e au 15e, etc.). Au bout de chaque pans de toit, les cloches tintent à chaque frémissement de vent, leurs sons sont sensés attirer les bons esprits. A l’entrée du temple un Bouddha rieur accueille les visiteurs, son ventre et sa bonhomie symbole de prospérité.
Lâchement nous ne faisons que nous promener autour de la pagode, profitant de la paisibilité de son parc. Je commence tout juste à pouvoir aligner deux pas sans grimacer de douleur, il faut préserver mon capital genoux !
Une fois sortie du Temple, il faut à nouveau marcher à travers la ville et sous un soleil de plomb pour rejoindre le reste de la zone touristique ancienne. La transition se fait en douceur avec le musée de Suzhou, inauguré en 2006. Musée dont les plans ont été tracé par Ieoh Ming Pei, architecte réputé qui a commis entre autre la si controversée pyramide du Louvre. Le plan reprend les proportions des maisons blanches et grises traditionnelles de Suzhou. Nous profitons de son jardin, constitué d’un grand bassin, pour nous reposer à l’ombre du petit pavillon rafraichi par un léger souffle de vent qui agite les bambous derrière nous. Goguenard, nous observons un touriste cherchant à récupérer à l’aide d’une épuisette la paire de lunette de soleil qui avait sombré suite à un mouvement maladroit.
Nous nous retrouvons à nouveau dans la rue, le soleil est toujours aussi fort, nous cherchons encore une fois notre chemin. Nous trouvons l’entrée du premier et du plus grand jardin de Suzhou, le jardin de l’Humble Administrateur. Son nom est une allusion à la phrase du lettré Pan Yue « Cultiver son jardin et vendre sa récolte de légume… est la politique de l’homme humble« , soit grosso merdo: pour terminer sa vie paisiblement, concentre-toi sur ton jardin, loin de la politique.
Le parc est immense, plus de 5ha. Sans plan, je m’y suis (aussi) perdue et n’ai pas pu réussi à faire le lien entre les éléments d’explications du guide et ce que nous voyons. J’ai pourtant beaucoup aimé me promener dans ces allées sinueuses et fraîches où à chaque détour se trouve une nouvelle surprise. Nous avons savouré ces moments de quiétude, malgré le monde qui se pressait autour de nous.
Mais tandis que nous cédons à l’oisiveté, le temps tourne. Il faut repartir, cette fois nous sommes à la recherche de Pingjiang Lu. Je suis de plus mandatée pour trouver des petites cuillères en bambou dans une boutique de cette rue ! Comme toujours, la route pour l’atteindre sur le plan semble facile et rapide, en vrai après quelques retours sur nos pas et quelques hésitations devant l’air en ruine de la rue que nous devions emprunté, nous sommes arrivés dans la partie chic de Pingjiang Lu. La rue est effectivement pimpante, les boutiques sont nombreuses et attirantes, et les nombreux passants flânent avec nous.
Mais il est 16h, déjà. Il faut retourner à la gare, remonter la rue pour trouver un taxi. Nous nous pressons au nord pour sortir de la vieille ville dont les rues sont interdites au voiture. Tous les taxis que nous croisons sont pris. Le temps tourne et l’heure avance. Je commence à m’inquiéter et essaye de trouver un bus, cependant dans une liste de 40 noms uniquement en idéogramme chinois, comment retrouver celui qui correspondrait à la gare (苏州站) ?! Sous l’emprise de la panique et malgré nos répulsions face à ce moyen de transport étrange, nous cédons enfin au démarchage insistant d’un chauffeur de pousse-pousse qui propose de nous y emmener. Mais ça c’est toute une histoire à part entière !
Suzhou, ville de jardins et d’eau
Mon carnet de souvenirs chinois
Des koïs de compet’ au jardin du Humble Administrateur
Des parcs propices à la farniente
Nos billets de train
Les billets-cartes-postales du Temple du Nord
Plan du musée de Suzhou
Billets du jardin de l’Humble Administrateur
Bouddha le rieur, porteur de prospérité et d’abondance
Premier aperçu du Temple
L’entrée du temple
76m, c’est haut
Le tintement des cloches attirent les bons esprits
Les croyants allument des bougies avant d’entrer
Les bâtons d’encens parfument l’air
Plum garden et ses petits sentiers
La maison de thé dans le parc du temple
Le rond symbolise le Ciel, le carré la Terre
Un koï géant (un bon 80cm)
Des surprises à tous les coins et recoins
Une zone fleurie, chose pas si commune en Chine
Des petites barques décorent les rivières
Détails du pont
Un pavillon perdu dans une forêt
Le pont en Z empêchent les mauvais esprits de passer
Mon pavillon préféré
Avec ses magnifiques carreaux bleus
700 bonsaïs, il a du boulot l’Administrateur !
Les petites mains chinoises époussettent
Remonter les rues piétonnes pour un taxi
Un petit livre rouge laissé au bord du canal
Des barges font taxi dans la vieille ville.
Une maison de thé
Séance photo pour un jeune couple avec les moyens du bord
Devanture d’une boutique
Autre devanture d’une boutique
Les voies sur berge de Suzhou
Reflets sur l’eau
La maison des chats
Nettoyage du canal à l’épuisette
L’art de vivre à la chinoise
Les premiers livres que l’on voit servent de bar
Une touriste écrit ses cartes postales
Dans une rue à l’écart, une femme fait son linge au puit