Mon Chti je l’aime d’amour, mais il y a certains jours où je l’assommerais volontiers ! Les compliments, ce n’est pas son truc !Parce que si, je suis TOUJOURS épatante moi d’abord !
Aujourd’hui séquence honteuse « Vis ma vie » / « Confession Intime » / ou autre émission de « people story » du même acabit. Dans mes brèves de la semaine, dimanche, je vous disais:
« C’est peut-être un détail pour vous, mais pour le Chti ça veut dire beaucoup ! Jeudi soir j’ai reçu ma commande de pantalons, je passe de 1 pantalon à 3 pantalons dans mon placard ! »
Et effectivement pour lui c’est un grand plaisir de voir disparaître ce petit rituel qui s’était instauré depuis quelques mois, chaque samedis après-midi ou dimanche matin quand nous devions sortir et qu’il fallait finir de sécher mon unique pantalon tout juste sorti du lave-linge…
Mais mon Chti, sache que c’est peine perdue ! Chasser le naturel il revient au galop ! Mon papa et ma maman pourraient te le dire, eux qui ont eu droit à nombre de remarques tellement leur fille était mal fagotée ! Toujours pieds nus dans ses ballerines et sans pulls ou manteaux chaque hiver !
Et ceci à la grande incompréhensions de mon Papy Bibidodo…
Maintenant, il va falloir s’attaquer au problème des chaussures !
Et encore une semaine en speed ! Mais cette semaine, je la voyais venir avec angoisse entre la soirée politipeople de mon boulot et l’essayage de robe de mariées. J’ai tellement angoissé qu’au final, ça ne s’est pas trop mal passé !
- Lundi pour commencer tranquillement c’est expédition polaire à Versailles, blizzard et tempête de neige sont au rendez-vous…
- Et la soirée tant redoutée arriva enfin et je ne me suis pas ridiculisée ! Victoiiiire !!
- Et au passage j’ai beaucoup apprécié la cantatrice et les tapisseries monumentales qui décoraient la salle !
- Vous vous souvenez de ces métiers ambulants d’antan ? Le maréchal-ferrant, le porteur d’eau, le laitier, le rétameur… Ces hommes poussant ou portant un métier brinquebalant, la petite cloche tintant à chaque pas pour signaler leur arrivée. Les gens hélant depuis leur balcon avant d’accourir, qui apportant un seau vide, qui apportant une rangée de couteaux. Eh bien à Paris, vous pouvez encore croiser un rémouleur ambulant, trimbalant son métier le long des files de voitures comme deux siècles se rencontrant…
- Mercredi, plus la fin de la semaine approche, plus il devient difficile de quitter le train, m’approchant du dénouement final…
- Jeudi matin petit fou rire toute seule, l’Église à côté de mon boulot est moderne, les vitraux s’ouvrent pour aérer ! (un rien m’amuse je vous jure)
- C’est peut-être un détail pour vous, mais pour le Chti ça veut dire beaucoup ! Jeudi soir j’ai reçu ma commande de pantalons, je passe de 1 pantalon à 3 pantalons dans mon placard ! (et 37 pyjamas hum hum)
- Vendredi matin ça y est, le livre est terminé. Snif !
- Vendredi après-midi c’était séance « robes de mariées », grand moment bien redouté, (le Chti peut témoigner). 2h à essayer – très stoïquement – un millier de robes (mais non j’exagère à peine !) mais je ne vous dis pas la surprise du Chti quand je suis rentrée en lui disant « done, j’ai ma robe ». Nous avons été une équipe très efficace!
Et j’ai un nouvel ami : Alphonse mon étole en vautour d’Afrique ! - Vendredi soir, comme Seb a pu le voir, nous étions bien fatigués par la semaine…
- Samedi midi, c’était Chiby’s Burger avec les amis pour nous faire exploser la panse ! Chacun a sa méthode pour avaler des bouchées de hamburgers plus grosses que notre bouche…
Puis histoire de remplir la tête après l’estomac, petit détour par W.H.Smith à Paris, la plus célèbre librairie anglaise en France, dont l’ambiance vieille librairie anglaise vaut mille fois le détour ! J’y ai craqué pour un nouveau livre pour moi et un livre illustré avec un panda trop mignon pour l’anniversaire de Lana (dans 9 mois hum !)…
Ce qui donne pour conclure cette semaine, un petit paquet de vus de Paris à la sortie de ma soirée, de nouveaux tags croisés dans la rue entre ici et là-bas et de la boutique W.H.Smith…
antipodes
Emprunté, par l’intermédiaire du latin, du grec antipodes, pluriel substantivé de antipous, -podos, « qui a les pieds en sens opposé ». Endroit de la Terre considéré par rapport à celui qui lui est diamétralement opposé.Définition de l’Académie française (éd. 1986)
Le 29 octobre 2013, ce vendredi 22 février me semblera bien loin. Depuis beaucoup de choses auront changé en effet…
Par exemple La Ronde aura un beau bébé de 6 mois tandis que Kiara aura le modèle en-dessous de 2 mois, moi, pour ma part, je serais même devenue officiellement Madame Ragnagna-Chti (quelle drôle de sensation ça me fera !).
Mais ce qui pour moi sera le plus dépaysant, c’est que pendant les quinze premiers jours de mon mariage, je marcherais la tête en bas… Oui madame ! Oui monsieur ! Je vous l’affirme ! Moi Ragnagna, la fille qui ne sait pas faire le poirier, je vais marcher pendant 15 jours la tête en bas ! Je vous l’assure !
Parce que ça y est
j’ai nous avons décidé où nous partions pour notre voyage de noces…
Le Chti a décidé que je devais retrouver mes origines et visiter ma terre natale, le pays des Hobbits (il est adorable mon futur mari non ? Prévenant et goujat quoi…) !
Vous avez compris ? Nous irons en Nouvelle-Zélande !! Je suis joie !
Mais pour tout voyage de cette envergure, l’aventure commence au moment d’acheter les billets d’avion. Tache ingrate mais essentielle, en plus d’être fort coûteuse !
La boutique n’étant ouverte qu’en semaine et a des horaires peu pratiques pour un couple de travailleurs, nous avons planifié l’expédition pour le vendredi après-midi.
Première étape pour moi dès le retour du boulot à 15h30 : étudier les possibilités sur airfrance.fr pour avoir une idée de ce que nous voulons et du prix une dernière fois avant de signer le chèque.
Le Chti arrive, nous partons pour la boutique qui est à une vingtaine de minutes de marche. Nous sommes très gentiment accueillis, la dame est souriante et a l’air compétente. Je précise notre souhait…
Mais ce serait trop simple si ça continuait ainsi, nous sommes alors entrés dans un tourbillon compliqué d’explications, de difficultés informatiques, d’incompréhensions…
Et complication extrême, clients chiant que nous sommes, nous voulions à tout prix revenir avec un vol précis de Singapore Airlines faisant une escale d’une dizaine d’heure par Singapour, pour voir au passage des amis et faire du tourisme rapide.
Sauf que voilà, sur airfrance.fr c’est plus facile qu’en agence, la malheureuse devait faire chaque étape de notre voyage à la main en comparant les escales, enfin c’est ce que j’ai cru entendre de ces explications…
Après moults explications embrouillées, nous avons enfin compris pourquoi j’avais réussi à avoir un vol Singapour Airline au retour ! En effet il faut distinguer vol interne et vol externe, bref en plus d’être des clients chiants exigeants, nous étions ignares de ce fait très connu…
J’avoue qu’avec le Chti nous commencions légèrement à paniquer, sans vu sur son ordinateur, nous ne pouvions nous fier qu’à ces indications orales, et pour le coup du vol interne nous nous sommes même demandés si elle inventait pas pour masquer son ignorance !
Le pompon final étant quand gentiment elle s’est mise à chercher à ma méthode les vols que j’avais repéré sur le net. Moi je vois une grande différence entre Singapour-Auckland et Auckland-Singapour, du genre à ne jamais arrivé à destination !!!
Certes je me trompe souvent de mots moi aussi mais quand il s’agit d’un billet à 800€ par personne, j’aime, non, j’A-DO-RE la clarté !
C’est pourquoi au bout d’une demi-heure, quand elle a tiré le trait final…
Nous avons sauté sur l’occasion pour arrêter le massacre !!! Effectivement nous ne savions plus pourquoi nous étions venus en agence !!! Enfin si pour les conseils avisés à la base, mais nous avions eu droit à un retournement de cerveaux à la place.
Ce n’est qu’une fois arrivés chez nous, que je me suis rappelée pourquoi nous étions à l’origine allés en agence…
Mais tout est bien qui fini bien rassurez-vous. Nous remercions encore une fois maman et sa carte bleue XXL qui a gentiment payé notre voyage en échange d’un chèque soigneusement écrit par le Chti. Et j’ai enfin pu imprimer, avec l’imprimante de mon papa que nous remercions, les précieuuuuuux sésames !
Cette fois c’est sûr, notre voyage de noces sera néo-zélandais !
One year, I spent two weeks in Oxford to improve my English. During my free time, I discovered the Oxford University Museum of Natural History (OUMNH) and the Pitt Rivers Museum. Unforgettable !
C’est lors d’un voyage linguistique à Oxford que j’ai découvert celui qui pour moi est le plus beau musée du monde. En réalité pour dire vrai, ils sont deux : deux musées collés l’un contre l’autre. D’un côté le Musée d’Histoire Naturelle de l’Université d’Oxford (OUMNH) et de l’autre le Musée Pitt Rivers. Deux musées (gratuits comme dans la majorité des musées anglais) qui ont à cœur de faire découvrir à ses visiteurs l’histoire de notre monde.

Cette découverte était totalement dûe au hasard, je me promenais le nez au vent dans la ville, après les cours, quand je suis tombée au hasard sur ce grand bâtiment au bout d’une route typique, au sein du campus de l’université d’Oxford.

Le Musée d’Histoire Naturelle de l’Université d’Oxford présente une grande variété d’animaux (sous toutes les formes possibles sauf vivant !) dans un grand espace magnifique, doucement baigné de lumière par une verrière couvrant tout le toit.
Comme la majorité, j’ai été très attirée par les squelettes des dinosaures (je suis de la génération Jurassik Park que voulez-vous !), en particulier le fameux Tyrannosaurus Rex…
… et mon dinosaure favori, le Tricératops !Mais j’ai également passé pas mal de temps à la galerie des mammifères…
Petit rappel sur l’insignifiance de l’humanité sur ce globe mais un véritable délice pour les esprits curieux.
Et c’est à nouveau par hasard que je suis entrée dans le second musée, le mitoyen Pitt Rivers Museum. Changement d’ambiance totale, une semi-pénombre et partout des rangées serrées de petites vitrines présentant des multitudes d’objets venus de partout. Et cette fois, c’est l’ingéniosité de l’homme qui est à l’honneur.
Le Pitt Rivers Museum est pour ses visiteurs plus proche de la caverne d’Ali Baba que d’un musée classique. Véritable bric-à-brac immense aux petites étiquettes jaunies et soigneusement alignées, la collection contient plus d’un million d’objets disséminés dans un immense bâtiment aux coins et recoins multiples.
Pour les « historiophiles » comme moi, un petit résumé de son histoire, elle aussi très caractéristique de son temps, et enrichissante:
À l’origine de ce musée, un homme : Augustus Henry Lane-Fox Pitt Rivers, officier de l’armée britannique qui combattu dans plusieurs conflits à travers le monde. Il se prit d’intérêt pour l’histoire des armes à feu et leur évolution, et petit à petit cet intérêt cru plus largement pour l’ethnologie et l’archéologie.
À partir des années 1850 il commença à amasser plus de 18 000 objets des différentes régions du monde qu’il visita. Sa méthode fut influencée par les contemporaines théories évolutives de Darwin et Spencer, et il tria en conséquence ces trouvailles par thèmes et, seulement à l’intérieur de ces catégories, par chronologie. Ce classement novateur pour son époque souhaitait mettre en évidence l’évolution des objets et permettre de discerner les tendances générales de ces objets à travers le monde et le temps, leurs points communs, leurs divergences.
Mais au-delà de ce classement innovant, Augustus Henry Pitt Rivers a surtout été le premier archéologue a s’intéresser et acquérir des objets du quotidien, auparavant souvent dédaignés par les archéologues en faveur des œuvres d’arts uniques jugées plus précieuses. Il a été le premier à percevoir l’importance des objets du quotidien pour la compréhension d’une population humaine.
En 1880, il hérite d’un grand oncle du territoire de Pitt Rivers ainsi que d’une fortune immense. Il passe alors un accord avec l’Université d’Oxford, et en échange de la donation de toute sa collection, un musée doit être ouvert avec la garantie que les collections seront toujours présentées dans le classement par catégories qu’il avait crée.
J’ai malheureusement pu rapporter peu de souvenirs, c’était le début des appareils photos numériques et les cartes mémoires étaient limitées en même temps que l’appareil photo n’arrivait pas à faire le point dans le noir.
Mais voilà les trois objets dont j’ai pu garder une trace :
En trois visites, je ne pense pas en avoir vu la moitié de ce qui était exposé, et en quittant Oxford, je me suis jurée d’y revenir plus tard avec le Chti finir mon tour. D’autant plus que le Pitt Rivers Museum vient de rouvrir après une restauration et que le Musée d’Histoire Naturelle de l’Université d’Oxford est à son tour en train de se refaire une beauté.
Et cette fois, j’aurais un bon appareil photo, foi de Ragnagna !
Je ne suis pas en retard, je ne suis juste pas en avance ! Nous sommes toujours dimanche, donc il est toujours temps pour les brèves !
Au résumé, une semaine très chargée, comme si j’avais couru après le temps sans jamais avoir l’impression de le rattraper ! Mais une semaine également très contemplative et la tête dans les nuages !
- Pourtant elle avait commencé très paisiblement dimanche par un déjeuner avec mes frères, où nous avons pu qu’admirer la Wii que j’avais apportée vu que j’avais oublié les jeux, et une première nuit complète car le bébé Plume nous a laissé dormir après une grosse séance câlin
- Lundi j’ai donc commencé la semaine re-po-sée ! Et cela na gâche rien, le temps était ma-gni-fi-que ! On sent le printemps arriver et ça fait plaisir ! Bref pour changer, je suis de bonne humeur un lundi !
- Mardi, le temps est toujours au beau fixe donc les chevaux des manèges de Versailles sont de promenade ! J’adore les entendre battre le pavé, en fermant les yeux, on se transporte plusieurs siècles en arrière…
- Mercredi, toujours la tête en l’air, et en rentrant du travail, je salue madame la lune
- Jeudi, le soleil m’a émerveillée de son réveil au coucher…
- En revanche atron a décidé que je devais suivre un entraînement sportif avant le mariage ! J’ai eu droit à grimper et descendre plus d’une dizaine de fois les deux (hauts) étages de mon bureau, dont cinq fois lestée de cartons de revues. En tout 72kg de papier, « le poids des mots » n’a jamais autant eu de sens pour moi !
- Vendredi, le temps se gâte avec le retour de la neige qui a décidé de nous tenir un peu compagnie, histoire de nous rappeler que c’est encore l’hiver !
- Mais la journée a surtout été occupéee par la réservation de notre voyage de noce ! Il faudrait un article rien que là-dessus, mais cela a été un vrai casse-tête !
- Samedi, Plume est déposé pour la journée et la nuit chez mes parents tandis que nous partons chez la sœur du Chti ramener l’escapot pour le petit fessier de Mlle Petite Nièce !
- Après être rentrés de chez Deydey sous la neige, nous avons pour la première fois depuis notre emménagement dormi sans lumière dans notre appartement, car d’habitude un volet reste entrouvert pour distraire Plume. Je crois que c’était la première fois que je dormais dans le noir total de ma vie ! Et j’ai trouvé ça… très noir…
Quand à la semaine qui s’annonce, entre le grand raout demain soir avec politipeople à gogo et vendredi l’essayage de robe, je ne suis que joie et sérénité… Mamma mia…
Et pour conclure la semaine, un peu de Versailles sous la neige et du street art !
Je vous ai raconté la première partie de cette journée à Paris avec Gaëlle, à fureter autour de Notre-Dame de Paris.
Aujourd’hui voici la suite, notre objectif étant d’aller encore plus haut dans le ciel de Paris, quoi de plus haut que la Tour Eiffel alors ?
Mais tout d’abord un petit détour sur les quais de bord de Seine, direction un bâtiment dont la forme atypique dans le Paris haussmannien nous avait attiré du haut de Notre-Dame.Alors petit quiz, qu’est-ce qui est de verre avec des semelles rouges ? Une idée ?
Eh non, ce ne sont pas un nouveau modèle Cendrillon de Louboutin mais les célèbres escalators du Centre Pompidou…Ce bâtiment bizarre, fait de métal et de verre, de tuyaux géants et d’échafaudage a été surnommé à son inauguration « Notre-Dame des Tuyauteries ». C’est sûr qu’il détonne autant qu’il fascine !
Sur le parvis, des troubadours divertissent avec des tours de magie, des spectacles de bulles ou de danses tandis que les pétales colorés du « stabile-mobile » Horizontal d’Alexander Calder pirouettent au vent…Crée en 1974 et donné aux collections françaises à la mort de l’artiste, il avait été vu pour la dernière fois en 1992 sur le parvis de la Défense. Un beau bestiau de 6 tonnes quand même…
Mais pas le temps de rester plus longtemps autour de Beaubourg, ce sera pour une autre fois, nous partons pour notre rendez-vous de l’après-midi, le monument parisien le plus connu et le plus symbolique, l’incontournable, le phare de Paris, bref vous l’avez reconnue:
Je ne résiste pas (formation d’histoire oblige) à vous faire un petit résumé historique (mais vous pouvez faire comme le Chti et zapper !).
En 1884, Jules Ferry alors Président du Conseil signe le décret annonçant une nouvelle Exposition Universelle à Paris en 1889, date anniversaire de la Révolution Française. Dès cette date, les ingénieurs des bureaux Eiffel Maurice Koechlin et Émile Nouguier travaillent sur un projet de pilône métalique culminant à 300m, hauteur jusqu’alors jamais atteinte.
Le projet est modifié par Stephen Sauvestre (architecte des ateliers Eiffel) qui rajoute au projet les pieds en maçonnerie, les arcs pour soutenir le premier étage et réduit le nombre d’étage intermédiaire. Ce projet convainc enfin Gustave Eiffel qui commence alors un travail de lobby auprès des décideurs pour faire accepter le projet.
Un concours va donc être lancé par Édouard Lockroy, ministre du Commerce, en mai 1886 pour une tour de fer de 300m avec base carrée de 125m de côté, concours gagné par Eiffel naturellement (que certains soupçonnent aujourd’hui d’avoir soufflé le cahier des charges du concours).
En septembre 1887 une convention est signée entre Gustave Eiffel, Édouard Lockroy et Eugène Poubelle, préfet de la Seine représentant Paris, donnant les modalités de construction et d’exploitation de la Tour à venir, les travaux peuvent commencer.
250 ouvriers travailleront en même temps sur ce chantier, assemblant les pièces dessinées et pré-assemblées dans les ateliers d’Eiffel à Levallois, comme un jeu de construction géant ou une bibliothèque Ikea avant l’heure.
Ils se termineront en mars 1889, en retard d’une année mais à temps pour l’exposition. À noter qu’aucun ouvrier ne sont morts sur ce chantier (contrairement à Versailles ou la muraille de Chine par exemple), à l’exception d’un ouvrier le jour de repos qui avait voulu faire le mariole devant sa fiancé.
Ce « squelette de beffroi » selon les termes de Paul Verlaine a été dès son projet contesté, comme plus tard le Centre Pompidou l’a été. Un collectif d’artistes (comptant en ses membres Guy de Maupassant, Alexandre Dumas fils, etc.) disait d’elle :
II suffit d’ailleurs, pour se rendre compte de ce que nous avançons, de se figurer une tour vertigineusement ridicule, dominant Paris, ainsi qu’une noire et gigantesque cheminée d’usine, écrasant de sa masse barbare : Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, la tour Saint-Jacques, le Louvre, le dôme des Invalides, l’Arc de triomphe, tous nos monuments humiliés, toutes nos architectures rapetissées, qui disparaîtront dans ce rêve stupéfiant. Et pendant vingt ans, nous verrons s’allonger sur la ville entière, frémissante encore du génie de tant de siècles, comme une tache d’encre, l’ombre odieuse de l’odieuse colonne de tôle boulonnée.
Pour assurer la pérennité de la tour face à ces détracteurs, Gustave Eiffel avait lors de la conception et du projet d’exploitation, mis en avant l’usage scientifique qui pouvait être tiré de ce bâtiment unique, pour l’aérodynamisme, les souffleries, la météorologie, la diffusion hertzienne, etc.
C’est dans cet esprit que nous pouvons lire sur le pourtour du premier étage, soixante-douze noms de scientifiques français ayant vécu entre 1789 et 1889.
Après cette pause historique, qui correspondra pour vous au long temps d’attente que nous avons eu au pied de la tour à regarder les touristes et les policiers à vélo, il est temps de payer et de grimper dans l’ascenseur.
Impatientes comme nous étions après les deux heures de queues, nous avons été directement au sommet et dernier étage embraser l’horizon du regard et les nombreux monuments parisiens, à commencer au pied de la tour par le Trocadéro…
la tour Montparnasse (c’est nous les plus grandes euh !),
l’Hôtel des Invalides (dont le nom vient de l’origine du bâtiment destiné à hébergé les invalides de guerre, nombreux durant le règne de Louis XIV) et sa célèbre coupole dorée,
nous retrouvons Notre-Dame (qui d’un coup semble ridiculement petite !),
le Grand Palais et en vis-à-vis le Petit-Palais, à leur droite la Place de la Concorde (son obélisque et sa grande roue),
le vaste Palais du Louvre (dont vous pouvez apercevoir dans sa cour la fameuse pyramide en verre, elle aussi beaucoup décriée à son inauguration) et en arrière-plan Notre-Dame des Tuyauteries (si vous n’avez pas suivi, je parle du Centre Pompidou),
et encore, last but not least, une porte qui nous sert de rond-point : l’Arc de Triomphe !
Ce petit panorama à 360° réalisé, vous vous dites comme moi probablement : c’est fou ce que l’on voit bien de là-haut ! Je vais vous avouer le truc, sans l’objectif de l’appareil photo, en vrai, la vue ressemble plus à Paris Miniature :
Mais il est temps de quitter le troisième étage et son bar à champagne, nos doigts sont gelés sur les déclencheurs de nos appareils photos…
Une pensée pour les détracteurs de la Tour… « Et pendant vingt ans, nous verrons s’allonger sur la ville entière […] comme une tache d’encre, l’ombre odieuse de l’odieuse colonne de tôle boulonnée«
Dans l’ascenseur nous pouvons admirer de près l’ouvrage métallique et le petit bonhomme Tour Eiffel (qui rappelle le lapin RATP)…
Deuxième étage, tout le monde descend ! On reprend les mêmes monuments mais sous un nouveau point de vue et au soleil couchant,
On aperçoit également le Sacré Cœur se détachant du ciel au fond,
et un bâtiment bizarre, ressemblant à une ruche et qui se révèle être le nouveau Musée su Quai Branly !
À nos pieds, les rues si caractéristiques du Paris Haussmannien,
au loin les tours modernes du quartier de La Défense…
Au-dessus de nous, la pointe de la Tour et le ciel,
En-dessous la Seine, ses ponts, l’île artificielle aux Cygnes (sur laquelle vous pouvez distinguer au bout la réplique de la Statue de la Liberté),
et le métro !
Mais il faut continuer de descendre alors direction le premier à pieds, moment où je me suis mise à mitrailler la Tour plutôt que Paris…
Et puis voilà… Notre voyage dans Paris touche à sa fin (QUI A DIT ENFIN ?! Qu’il se dénonce !), nous ne sentons plus aucune extrémité de notre corps, mais nous sommes ravies !
Pour saluer notre départ, la Tour s’illumine et met son habit de soirée… Et comme la journée avait débuté dans le métro, elle se termine dans le RER…