Je vous avais laissé alors que notre bateau quittait le port de Deep Cove tandis que nous découvrions notre cabine et notre nouvel environnement...
Doucement, nous nous enfonçons dans le fiord en direction de l’océan. Autour de nous, point de ciel bleu chatoyant – pour ne pas dire point de ciel tout court ! – se reflétant dans une eau mirifique comme sur les guides et prospectus : nous traversons une forêt humide, remplie de voiles déchirées de vapeur, de chaque côtés des cascades affluent et se jettent dans une eau sombre et noire…
Au menu du jour : activités nautiques (au choix entre un miles nautique de kayak ou une promenade le long des rives dans l’annexe du bateau à étudier la végétation).
Nous apprenons ainsi que les arbres poussent sur la mousse accrochée aux roches nues, que ce fragile équilibre peut s’effondrer dans d’impressionnants avalanche d’arbres, que ces arbres tombés à l’eau nourrissent les organismes marins tandis qu’une jeune mousse s’attachent à la roche nouvellement dénudée pour recommencer le lent travail de végétalisation dans un long cycle qui se poursuit depuis plus de 80 millions d’années, date à laquelle la Nouvelle-Zélande a été séparée du supercontinent Gondwana.
Les activités de chacun terminées, tout le monde remonte à bord et, tandis que les passagers se réchauffent autour d’une bonne soupe, le capitaine met le cap vers l’ouest et la mer, vers les colonies d’otaries et de pingouins. En nous rapprochant de la mer de Tasmanie, à l’orée du fiord, une bonne amie se rappelle à mon souvenir et me fait enfin comprendre ce qui clochait sur ce gros bateau…
En effet, dans un fiord point de clapot, de vagues ou de roulis ! Seul notre sillage dérangeait le cours tranquille de l’eau du fiord. Un bateau sans roulis, quelle drôle d’idée déplaisante pour l’assimilée bretonne que je suis !!
C’est en retrouvant le doux mouvement du tangage sous mes pieds que nous avons également fait notre première rencontre avec la faune local : en l’occurrence avec une colonie d’otaries paisiblement alanguie sur son piton rocheux…
Une fois les otaries visitées (et photographiées sous toutes les coutures), notre équipée part à la chasse aux pingouins : beaucoup plus difficile et petit à apercevoir. Nous glissons le long de leurs nids, guettant un mouvement, un signe.
Le temps passe mais toujours rien… Les passagers se découragent un à un et quittent le pont face à la pluie persistante depuis le début de la croisière. Chacun observe en silence la brume et l’eau noire quand un cri sur tribord nous rameute tous : il y avait UN pingouin !
UN pingouin qui fut mitraillé, petite tâche blanche posant au milieu de la roche. Notre quota faune du jour ayant été atteint, il fut l’heure de passer à table. Les généreux desserts étaient servis quand un nouveau cri retentit: DES DAUPHINS !
Chacun lâche son plat en toute hâte et se rue sur le bastingage tribord…
Connaissez-vous la magie des dauphins ? Celle qui est capable de rameuter tout un équipage d’humains, de les faire sourire ensemble béatement devant leurs cabrioles aériennes et aquatiques ? Un spectacle qui m’a tant remuée et fait plaisir que j’en ai raté toutes mes photos (la loose…) !
La plus belle des conclusions pour cette journée. … chacun retrouve sa cabine pour la nuit et qui sait demain peut-être le soleil daignera-t’il être de la partie !
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