Lucie est un très petit bébé née à terme (même si pour nous ce sont plutôt les autres bébés qui sont des géants !). Médicalement ils parlent de « retard de croissance in utero« , ou RCIU pour les intimes. Un RCIU sévère car, par rapport à son âge gestationnel, elle faisait partie des 3% des plus petits nourrissons. Et un retard harmonieux, c’est-à-dire proportionné, car tout son corps est petit, de façon harmonieuse donc.
Le retard harmonieux indique que c’est une anomalie qui a commencé très tôt dans la grossesse. Et dans le cas de Lucie, cela a indubitablement débuté avant les 3 mois de grossesse. Cela explique l’erreur de datation des échographies.
D’après mon cycle de règles (que je note scrupuleusement sur mes calendriers depuis des années), la fécondation devait avoir eu lieu dans la semaine du 21 avril. Et au plus tard le 26 avril car ce jour là j’avais été bizarrement malade 3 heures (fatigue soudaine, vertiges, crampes, courbatures, …). Drôle de maladie qui prit tout son sens une fois la grossesse découverte…
Or lors de notre première visite chez le gynéco pour la première échographie, le 30 juin soit 3 mois selon nous après le début de la grossesse, le gynécologue nous dit que nous étions venus trop tôt et data le début de grossesse au 29 avril. Vous me direz 26/29, c’est pas une grande différence. Effectivement, sauf que le 24 juillet, lors de notre seconde première échographie, le début de grossesse de Mogwaï passa du 29 avril au 6 mai.
En se trompant de deux semaines dans la datation de la grossesse et ce dès le début de la grossesse, la courbe de taille de Lucie était faussée dès le départ et son retard de croissance est passé totalement inaperçu jusqu’au bout.
Le RCIU peut également être une des explications pour l’anamnios découverte lors de l’accouchement, c’est-à-dire le manque de liquide amniotique. Chose qui aurait pu être vue lors des examens du mois de janvier…
Mais au final, pourquoi ce retard ? Jusqu’il y a une semaine, nous n’avions aucunes certitudes. Les seules choses que nous pouvions écarter étaient la cigarette et l’alcool. Beaucoup de RCIU restent inexpliqués et on pensait finir dans cette catégorie vu le manque d’enthousiasme du gynéco à comprendre ce qu’il s’était passé. Mais les résultats de mon placenta sont arrivés et ça a été une petite douche froide à nouveau.
(Oui quand le Chti essaye de consoler, c’est très rationnel
– et ça ne marche pas du tout avec moi !)
Pour reprendre le rapport mot à mot : « Hypotrophie placentaire. Dans le placenta il existe plusieurs foyers d’infarctus anciens dont le plus volumineux sous-chorial est au contact de la zone d’insertion du cordon. Présence également d’un foyer hématome basal de 1cm grand axe ».
Alors, je sais pas vous, mais pour moi c’était du chinois. J’ai donc été cherché mon petit gros Larousse (le petit il a pas ces mots là !), j’ai appelé mon pote Google et j’ai été lire des cours en ligne de sage-femme et de gynécologie.
L’hypotrophie signifie que mon placenta était plus petit que la normale, le mien était à 325g. Les infarctus placentaires sont des zones mortes, où la circulation de sang passe plus ou mal. Asymptomatiques, ils sont présents dans un quart des grossesses à terme sans forcément compromettre la grossesse, quand le placenta vieillit. Mais dans mon cas, présent dès le début et couplé à ma mauvaise circulation sanguine, j’ai finalement pas été « une si bonne mère » que ça pour Mogwaï, le Chi devrait me jeter !
(J’avais trouvé la blague douteuse alors,
aujourd’hui je ris encore plus jaune !)
Je ne suis pas docteuresse ou statisticienne, je ne sais pas à quel degré nous avons eu de la chance que Mogwaï arrive en fin de course et en bonne santé malgré son poids plume. Si jamais nous souhaitons lui donner un petit frère ou une petite sœur, il faudra aller au fond du problème en amont et durant la grossesse avoir un suivi pointilleux et rigoureux.
En attendant, ma petite fille est un vrai concentré de bébé ! Toute vive, toute bruyante, toute pétante !