Il y a des petites phrases que l’on entend telle une jolie ritournelle durant une grossesse… Celle qui m’horripile le plus est la suivante :
Oh oui j’en profite un max moi qui n’ai pas eu une nuit complète depuis près de 4 mois… De l’entraînement j’en ai là… Je me suis même découverte pour la première fois avec des cernes !
Étiquette : Mogwaï
Mogwaï commence à bien percevoir le monde extérieur depuis l’intérieur de mon ventre. Et, je ne sais pas pourquoi, mon petit doigt me dit qu’il a sûrement déjà compris que si Futur Papa peut être très attentif et doux…Future Maman, elle, est pas vraiment très délicate…Mais ce qui compte, c’est que je mette la crème d’abord, nan ?
Ceux qui me connaissent personnellement savent qu’au boulot en ce moment, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Je travaillais dans une petite société depuis mi-2011, un travail comme les autres. Certains jours, passionnant et enthousiasmant, d’autres jours, lassant et épuisant.
Il rythmait néanmoins mon quotidien depuis 3 ans et alimentait mon compte en banque. Il nous a aidé à lancer plusieurs beaux projets comme notre voyage en Chine, notre mariage, la Nouvelle-Zélande ou l’achat de notre appartement. Il m’apportait une stabilité.Mais en juillet, ma boîte, faute de revenus suffisant, a mis la clé sous la porte. La grossesse étant déjà déclarée, je suis donc aujourd’hui une licenciée économique qui effectue en ce moment ses deux mois de préavis avant le chômage.
Le journal pour lequel je travaillais, lui, survit aussi via un miraculeux repêchage par une autre boîte. Mon patron s’est battu pour que mon poste soit maintenu et il nous a donc été proposé alors de beaux contrats tout neufs. Nouveau contrat cependant où je perdais en salaire (malgré mon expérience acquise) et qui ne me donnait pas droit à un congé parental.
Alors j’ai eu peur. Peur de signer avec ces gens que je ne connaissais pas un nouveau CDI. Peur de ne pas avoir la force, après mon congé maternité, de laisser mon petit bébé de 3 mois plus de 10h tous les jours, toute la semaine.
J’aurais voulu avoir le temps, le temps de retrouver un rythme de vie humainement supportable avant de reprendre le travail, le temps de voir et d’aider notre bébé à grandir, le temps de démarrer ma vie de maman tranquillement.Aussi j’ai refusé. Je leur ai proposé de prolonger mon préavis d’un CDD jusqu’au début du congé de maternité. Parce que je suis attachée à ce journal qui m’a donné ma première opportunité d’emploi et m’a fait grandir, moi aussi. Afin de l’aider à faire sa transition, pour y participer un peu plus longtemps, pour gratter le maximum de sous avant le chômage, pour ne pas penser à demain trop tôt…
Car certains jours je doute. Je me demande si j’ai fait le bon choix. Trouverai-je autre chose derrière ? Particulièrement en ces temps mornes et moroses et dans un métier totalement saturé et en crise ? N’est-ce pas fou de faire des plans autour d’un enfant qui est juste en cours de gestation ? Si jamais un malheur arrivait, ce serait si ironique.
Mais j’ai fait le choix de partir vers autre chose, l’inconnu. Aujourd’hui je termine mon préavis, le CDD est pour l’instant bloqué par leur avocat qui a peur d’engager une femme enceinte. Vers quoi je me dirige, de quoi sera fait demain ? Aucune idée mais j’y vais sûrement…
Je connaissais déjà la « zone rouge » des règles, un phénomène bien connu du Chti qui se produisait tous les 28 du mois. J’ai découvert la « méga zone rouge » de la grossesse. Et c’est vraiment pas de la tarte !
Le Chti regardait tranquillement sur son PC une publicité virale où un bébé pleure tandis que son père patauge à s’en occuper (vous pouvez la voir ici). Rien de très bouleversant « normalement »…
Mais ça a suffit pour déclencher les grandes eaux chez moi, le Chti changea alors très rapidement la vidéo par une interprétation de Tetris totalement quelconque. Et ce fut encore pire… Dans ces moments, je me dédouble, entre celle qui se déverse en larmes, et celle qui se fout de la gueule de l’autre. Une vraie petite schizophrène ! Et ce qui est sympa, c’est que ça se déclenche n’importe quand. Aussi bien en famille… …qu’au boulot (bonjour la crédibilité professionnelle !)Le premier qui me ressort un blabla sur l’humain rationnel et au-dessus de l’animal et des influences hormonales, je l’explose !
Hier, il m’est arrivé un truc incroyable !! Je prenais le métro pour rejoindre Saint-Lazare, trois petits arrêts, je m’étais placée à ma place privilégiée, (à côté de la porte, dans un recoin contre les sièges), adossée à la barre, j’ai déconnecté mon esprit pour passer en mode « parisienne dans le métro après une longue journée ». Quand soudain… Quelqu’un est venu, spontanément, ME proposer, à MOI, SON strapontin. C’était la première fois de ma vie que l’on me proposait un siège !! Et c’est super bizarre !!! Mon premier réflexe sur le coup a été de refuser en bloc, je vais bien merci ! Pourquoi me proposer un siège ?! Je suis pas si vieille quand même ! Et puis, doucement, j’ai compris… J’ai plus un petit bidou, j’ai un petit bidou tout rond de femme enceinte !
Il y a plusieurs circonstances dans une vie où il est de bon ton d’être félicitée, la grossesse est un de ces moments…
Sauf que je dois avouer, à chaque fois, je me demande de quoi on me félicite…Ce serait après la naissance encore, j’aurais un certain mérite à être félicitée ; mais durant la grossesse, je ne comprends vraiment pas… Plutôt que « félicitations », un « bon courage » serait bien plus approprié, non ?