Je ne pouvais pas terminer l’histoire de ma grossesse sans en raconter son « apogée », en vous narrant l’accouchement. Tout un chacun peut ne pas apprécier de lire ce type de récit, surtout que je ne me suis pas particulièrement amusée ou sentie amusante cette nuit-là. Pour les autres, de peur d’ennuyer avec ses multiples rebondissements, j’ai décidé de scinder en plusieurs parties ma soirée pour la rendre plus digestible. En voici la suite, celle où ça part en sucette…
► Lire la première partie
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Nous nous réinstallons donc dans une nouvelle pièce quand le gynécologue de garde se présente et branche le vieil appareil à échographie mobile du service. Hop un coup de gel sur le ventre et voilà la Mogwaï sur son écran enneigé. Le placenta semble parfait mais petit hic, autour de Mogwaï il ne semble plus y avoir de liquide amniotique. Il me demande si j’ai perdu les eaux, je lui réponds que non pas à ma connaissance juste du sang et que, si j’ai eu beaucoup de pertes liquides, j’ai été testée deux fois et cela a toujours négatif.
Vous savez ce que l’on dit ? Jamais deux sans trois ! Il décide de refaire le test mais plus profondément cette fois via un dispositif spécial en plastique (qui est pas très engageant au premier abord). Le coton-tige revient sanguinolent mais toujours négatif ! Le gynéco décide alors de refaire une échographie avec un appareil plus récent, dans son cabinet à l’étage en-dessous. Je me rhabille et nous redescendons, traversons des couloirs étrangement vides. Hop coup de gel à nouveau et revoilà Mogwaï (cette fois sans neige), le docteur désigne du doigt des poches noires : « Vous voyez ici, cela devrait être rempli d’eau et il n’y a que du cordon ».
Cette fois c’est sûr, on ne rentrera pas à la maison, je vais recevoir une injection d’ocytocine pour lancer le travail et me faire accoucher le lendemain à l’arrivée de mon gynéco. Je songe à ma bonne purée qui n’a pas fini de cuire. Lors des cours, on nous avait dit que je n’aurai pas faim quand le travail aura commencé, tu parles, j’ai les crocs !
On remonte chercher nos affaires dans la seconde pièce et on nous conduit à ce qui va être ma chambre, la n°108. Tandis que le Chti part récupérer dans la voiture ma valise pour le séjour, je mets la tenue prévue pour l’accouchement et installe dans le berceau les affaires sélectionnées avec amour pour habiller Mogwaï à sa sortie, sa toute première tenue !
Il est 23h passée, nouvelle salle, de travail celle-là. La table avec ses étriers fout un peu les jetons. J’étais pressée que Mogwaï arrive, curieusement je le suis BEAUCOUP moins maintenant. Voir plus du tout. Finalement on était bien comme ça, en mode baleine échouée ! Je surkiffe la grossesse ! Si ! si !
Je suis toujours installée sur le côté pour éviter d’avoir trop mal au dos. Le Chti tient le capteur de contraction sur mon ventre. Les contractions commencent à être un peu désagréables. La sage-femme m’ausculte, le col a bien bougé depuis le début de la soirée et est maintenant ouvert de 3cm. Le travail a commencé tout seul pour de bon. Elle appelle l’anesthésiste à ma demande. Je me sens fatiguée.
Le Chti est mis dehors le temps que l’on me fasse la péridurale, mon dos est désinfecté, je fais le dos rond, on me pique, je souffle, on me déscotche, je souffle. Le Chti revient. Je commence à trembler des jambes. Je dois m’allonger sur le dos pour que la péridurale fasse effet.
Le cœur de Mogwaï ne supporte plus les contractions, quelque soit ma position, même sur le côté. La sage-femme décide de perforer la poche des eaux pour accélérer le travail. Elle l’avait senti pleine lors du dernier examen mais elle ne la trouve plus. Finalement elle perce et un peu d’eau s’écoule. Elle est méconiale. Mogwaï a lâché ses premières selles (le méconium) dans mon ventre. Au vu de la situation, entre le rythme du cœur de Mogwaï défaillant et le liquide teinté, il y a trop de risques. La décision ne tarde pas : une césarienne en urgence.
Je ne discute pas, j’ai la trouille qu’ils sortent Mogwaï trop tard, je voudrais qu’ils m’ouvrent ici le plus vite possible. Je veux juste avoir le Chti à mes côtés. La sage-femme sort déclencher une alerte au-dessus de la porte. Elle revient me déshabiller totalement (au temps pour mes chaussettes Beetlejuice). Des infirmiers me déplacent sur un brancard. Le gynéco se prépare pour le bloc. Le cœur de Mogwaï bat irrégulièrement en fond sonore. Au fond de la salle, le Chti est à l’écart de l’agitation, impuissant. Un dernier regard. Il cligne des deux yeux pour me rassurer, comme avec Plume.
Le plafond défile au-dessus de moi. Je pars vers une nouvelle salle. Encore. Minuit va arriver. Ce sera pour le 26. Quoiqu’il arrive…
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► Lire la troisième partie
Whaou, je ne sais pas si on a le temps de flipper dans ces cas-là, mais rien qu’à te lire, je stresse ! Heureusement que tout s’est bien fini pour vous !! C’est juste dommage pour les chaussettes Beetlejuice 😀
On flippe mais sous adrénaline donc on sent pas la fatigue. Par contre le contrecoup le lendemain a été violent !
Dommage pour les chaussettes et pour la petite tenue qu’on lui avait prévu aussi qu’elle n’a encore jamais mis !
Ben quel stress, je suis contente de savoir que la puce est en bonne forme… Bisous à vous quatre…
On en menait pas large du tout, ça a pas été la meilleure nuit de notre vie ^^
Pauvre Chti, il a du avoir peur pour toi et Lucie >_<" Voir sa femme comme ça et ne rien pouvoir y faire ça doit être flippant…Ce qui me rassure dans l'histoire que tu es en train de nous raconter c'est qu'on sait que la fin se passe bien ^^
Il a énormément stressé, il a eu un énorme pic d’allergie cutanée après déclenché par le stress. Il refuse d’en parler trop encore aujourd’hui ^^
Ca me rappelle un peu mon accouchement, la mienne n’a pas supporté non plus les contractions, detresse cardiaque, donc cesa d’urgence. Quelle angoisse vraiment… j’ai vraiment flippé cette nuit la pour ma puce. Et tout comme la tienne c’etait une petite crevette, pourtant le gygy avait prevu qu’elle ferait 3kg500 a terme, mais en fait elle en faisait 2,7kg LOL.
Pareil, il la prévoyait à 3,250 environ, elle en a fait 2 ! Une nuit d’angoisses, ça a pas du tout été le plus beau jour de ma vie 😉
Heureusement que l’on sait que tout va bien maintenant, sinon je serais encore plus stressée !
Oh, le petit berceau qui était prêt dans la salle d’accouchement… et ta chaussette 😉
Ouais, pareil.
J’aurai bien aimé aussi cette nuit-là savoir avant que ça finirait bien 😆 On a bien angoissé…
J’ai connu ça aussi pour ma 1ère, je te reçois 5/5. 😉
Après j’ai eu 3 autres césariennes mais BEAUCOUP moins stressantes (et douloureuses) et sans être séparée 3 jours de mon enfant…
Olala 4 césariennes, tu as du courage quand même dis donc. Mais programmé sans l’urgence et la peur pour la vie de bébé, cela doit être plus supportable… Mais c’est pas une partie de plaisir !
2 en urgence (mais c’est jamais le même type d’urgence pour la deuze) et 2 programmées. 😉
Boh t’as pas eu de pot 🙁
Rien de ce que l’on avait préparé n’a été utile. Et sa tenue 1 mois était trop grande, quand elle a été habillée le lendemain le Chti a dû aller chercher des vêtements préma en urgence !!
Aujourd’hui encore ce petit pyjama sur lequel j’avais eu un coup de cœur, elle ne l’a pas mis avec ses atèles trop grandes aux pieds.
Rholala! Quelle aventure,vous ne deviez pas en mener large… ! En tout cas tu racontes bien! On sent le stress mais je ne panique pas 😉
On était sonné au fur et à mesure des mauvaises nouvelles. Et quand ça s’est dénoué, soulagé mais choqué. Même aujourd’hui encore ^^
Quelle angoisse ! (en plus, tu sais raconter !)
Miçi beaucoup !! J’avais peur d’un récit barbant, ça a tellement été long…
Pauvre Chti, ça doit être dur d’être impuissant pour sa femme et sa fille.
Je pense que l’accouchement a été plus dur pour lui que pour moi. Moralement il était épuisé et physiquement il a son allergie qui lui a desséché les mains comme jamais. On aurait dit un brûlé.
Oui, tu racontes très bien… C’est très angoissant.
Heureusement on connaît la belle fin !
Je pense que j’aurai pas raconté sans vous avoir dit la fin avant. Encore un mensonge de plus sur la grossesse, c’est pas du tout le plus beau moment de ma vie cet accoucheent !!
Quelle angoisse vous avez dû vivre ! Tu le racontes très bien et ton dernier dessin résume bien le tragique de ce moment ! Heureusement que je connais la fin 🙂 Bisous
Ce dernier dessin était un gros défi, je suis nulle au décor et à la perspective. Mais il me tenait à cœur. Si je devais me rappeler d’un moment ce serait lui, le Chti au fond de la grande pièce me regardant tandis que tout le monde s’agitait et me préparait pour la césarienne… (bon avec la première image de Lucie quand même !)
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Nos accouchements ont vraiment été similaires ! Je nous revois Flo, impuissant et moi, paniquée quand la décision d’une césarienne a été prise :/
J’ai pas eu l’impression de paniquer, même si les tremblements devaient venir de là. Par contre l’impuissance oui totalement dépourvus 🙁
Faut dire que tout se passe tellement vite ! J’ai paniqué quand j’ai senti quelqu’un s’occuper de mon bas ventre, j’ai eu peur ! Et après dodo !
Tu as eu une anesthésie générale toi ? C’est vrai que pour rencontrer bébé derrière c’est pas simple. Moi elle était partielle et le Chti a pu venir pour la fin de l’opération (comme tu pourras lire dans la suite ^^).