Quand nous sommes revenus de nos pas sur Nugget Point, il était 16h passé. Nous devions rejoindre, à 110km au nord, la ville de Dunedin, où notre hôtel pour la nuit était réservé.
Notre programme proposait de profiter de la fin de journée pour faire un tour à l’Otago Peninsula, la péninsule sauvage et touristique à quelques kilomètres de la ville, mais nous avions trop trainé aux Catlins. Et à 18h passée, avec la fatigue dans les jambes et l’estomac dans les talons, nous nous sommes dit que nous avions déjà vu assez de paysages et que nous allions faire une soirée citadine pour changer.
Et puis, autant inaugurer le côté citadin de la Nouvelle-Zélande avec Dunedin : une de ses plus anciennes villes.Quand James Cook découvrit les côtes d’Otago, en février 1770, nota la présence de pingouins et de phoques à fourrure. Rapidement des chasseurs de phoques affluèrent dans la région, cette compétition provoquant des querelles avec les Maoris déjà présents dans la région. La région devient aussi rapidement une plaque tournante pour la pêche à la baleine.
La ville de Dunedin prit vraiment forme en 1848 quand elle fut élue par la Free Church of Scotland (une branche de la Church of Scotland qui fit schisme en 1843) ; la légende raconte que les Écossais la choisirent car ils y trouvèrent les mêmes conditions climatiques qui font le charme de leur région d’origine (grosso modo qu’il pleuvait autant quoi…).
Quoiqu’il en soit, elle fut nommée en l’hommage d’Édimbourg soit Dùn Èideann en gaélique écossais et ses maires firent la promotion d’une architecture ambitieuse et monumentale, par exemple ici avec le « beffroi » de la mairie de Dunedin (datant de 1880).Ce qui releva parfois du défi vu la toponymie géographique des lieux, Dunedin a ainsi la rue la plus pentue du monde avec 35° de pente. Mais cela se voit également au bout de Cumberland Street, ça monte !En parcourant cette ville, on peut voir combien Dunedin a été une ville riche et puissante, grâce au commerce des fourrures, de la viande congelée et les ruées vers l’or.
Rien que voir la gare suffit pour voir son prestigieux passé surgir, dans un pays où le train est rare (c’était la première gare – et trains ! – que l’on voyait en réalité) :Mais voir la gare suffit également pour sentir le décalage entre ces bâtiments monumentaux et une ville endormie : à 19h la gare était fermée, portes closes :Et les quais déserts sans passagers donnaient un contraste saisissant avec Paris Montparnasse à la même heure, quand je rentre du boulot…La richesse de Dunedin aujourd’hui est son université, la plus ancienne du pays, et sa population étudiante qui dynamise cette région en déclin. Les guides touristiques parlent ainsi d’une ville étudiante animée et festive. Alors, pour être totalement honnête, en « festif » nous avons vu ça :Mais nous dû rater tout le reste car nous étions un peu seuls dans la ville, face à des bâtiments parfois défraichis et souvent fermés comme le jardin chinois à la si jolie entrée.L’heure tournant et étant arrivé aux docks du port (sans avoir vu le port lui-même, mais des docks déserts et clôturés, ça donne pas envie de fouiller plus), nous avons finalement fait demi-tour pour retourner au Starbucks, à côté du MacDo ouvert en théorie 24/24 mais fermé pour nous à 18h30. Ce Starbucks est installé dans un ancien magasin de Dunedin fermé en 1995 : Penrose, véritable institution pour les Dunedins qui avait été fondée en 1909.Sauf que, vous me voyez venir, entre-temps le Starbucks avait fermé ! C’est bredouille que nous nous sommes décidés, après 1h de balade dans le centre-ville, à retourner à l’hôtel commander notre diner au bar (et du jus de pomme) avant de rejoindre notre chambre pour la nuit.
Pour nous ce soir là, Dunedin ça aura été à moitié vide.