Je vous avais partagé mes blagues de femme enceinte (là, ici et ici), aujourd’hui, j’ai décidé de vous partager ma blague de maman préférée, blague qui bientôt perdra de sa saveur quand Lucie se mettra à cavaler…Je fais ce que je peux pour installer les bases de ma future autorité parentale !
Année : 2015
C’est la rentrée claironne-t-on partout ! À la radio que j’écoute chaque matin pendant le premier biberon de Lucie, dans la presse dont les notifications pop’ sur mon portable, sur les réseaux sociaux que je consulte durant le rot, …Moi qui m’éveillais progressivement avec le sourire joyeux de ma fille dans la douceur de l’aube levant, ce matin ma résidence bourdonne telle une ruche excitée par la fumée…
C’est la rentrée et je me rappelle de ces journées d’ébullition qui ne me sont pas encore si lointaines et qui reviennent dans mon futur proche.
Je me rappelle et j’en savoure d’autant plus mon dernier mois de congé parental, ce temps hors du temps où ma vie n’est rythmée que par celui des biberons et des siestes de Lucie.
Un rythme sans week-end, un rythme sans vacances (et même pendant un temps un rythme sans nuit) mais le rythme de l’éveil d’une petite grande curieuse au monde…
Eh oui ! Ce sont les 7 mois de Lucie. Et eh oui ! Elle n’a toujours pas de dents au compteur malgré quelques intenses poussées dentaires et plusieurs bourgeons ! Un 7e mois sans grande évolution fracassante mais avec une amélioration toujours continue de ses acquis et une toujours plus grande joie de vivre (sans parler de l’amour immodéré et passionnel qu’elle voue à son chat et son père).
À côté de cette liste très scolaire, ils sont nombreux ces petits nouveaux trucs qui font la saveur de notre quotidien à ces côtés. Ainsi si le mois dernier Lucie trouvait enfin le chemin du pouce dans la bouche, ce mois-ci ce sont ses pieds qui en ont trouvé la voie…Les pieds de Lucie sont toute sa force et son énergie réunies, peut-être à cause des atèles qu’elle a porté les premières semaines de sa vie. En tout cas sa jambe droite est un indicateur de bonheur lucien, car tel Pan-Pan dans Bambi quand Lucie est heureuse, Lucie tape du pied !
À côté de toute cette violence, son côté destructeur (que nous appelons affectueusement Lucie Kong) s’est également aggravé avec sa volonté de tester nos nerfs la gravité :
Quelle déception dans son regard quand on rattrape l’objet avant qu’il ne se fracasse !
Nous avons également découvert chez Lulu un côté vénale, Jacques Séguéla ne renierait pas ma fille et son attrait pour les grosses montres avant ses 50 ans :
Le rampage quand à lui n’est toujours pas d’actualité (même si elle tient un bon début d’équilibre, assise comme debout), par contre pour dormir rien de mieux visiblement que la dernière tendance dite du cucul-en-l’air ; difficile pour Papa Chti de résister alors à la tentation du pan-pan-cucul !
Une amélioration plus intéressante pour nous : Lucie suit enfin du regard notre doigt quand nous pointons quelque chose, cela évite ces situations embarrassantes où nous nous prenions de magistral vent de notre fille chérie…
En parlant de vent, Lucie avec ses sorties tri-quotidiennes dans notre résidence a découvert le vent ! Pas celui qui sent bon la rose mais celui qui s’engouffre en trombe entre les immeubles et la frôle, l’effleure, fait tourbillonner ses trois cheveux. Toutes ses sensations l’amusent follement et la font glousser de rire !
Oui j’ai bien dit glousser, comme une vieille sorcière. Et outre glousser comme une sorcière, Lucie grince comme une sorcière aussi. Bien souvent, quand nous allons la récupérer à la fin des siestes, nous la retrouvons allongée en train de caresser d’une façon maléfique un de ses doudous. Une vieille porte dont les gonds n’ont pas vu d’huile depuis belle lurette ne renierait pas non plus ma fille…
Aussi, joyeux 7 mois notre petite fille, Papa et Maman sont fiers de toi ! N.B. : il y a 4 photos bonus cachées derrière des dessins
Je suis habituée aux bouchons parisiens, par contre les bouchons dans le goulet de Brest, je n’avais pas encore pratiqué. Ce fut chose faite lundi dernier avec l’évènement qui agitait notre petit bout du monde : la frégate l’Hermione revenait en France après son premier transatlantique ! Quoi d’exceptionnel me demanderez vous ? Surtout pour une région habituée à fréquenter les vieux gréements et reconstitutions avec les fêtes de Brest ? Certes, mais l’Hermione est la réplique d’un navire symbole de la liberté et de l’amitié franco-américaine ainsi que la petite dernière de la grande famille des trois mats.Son original, sorti de l’arsenal en 1779, est une frégate armée de 34 canons placée sous le commandement du jeune lieutenant de vaisseau Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville. Cette Hermione conduisit en 1780 le marquis de La Fayette pour son second voyage vers les Amériques afin de porter secours aux insurgés américains, cette fois-ci avec l’appui du roi de France Louis XVI et des troupes françaises. La frégate accomplit plusieurs actions d’éclats contre les Anglais mais finira sa carrière bêtement au large du Croisic en 1793 sur un récif.
Si en 1779, alors que les chantiers navals français battaient leur plein, il ne fallut que neuf mois pour construire ce vaisseau de 46m de la poupe à la proue, portant 1500m² de voilure et dont le grand mât culmine à plus de 55m, en 1997 il fallut plus de 15 ans et une passion et une ténacité chevillées au corps pour mener à bien la reconstitution de ce trois mâts.
Le voyage inaugural de la reconstitution fut pour les Amériques, elle en revenait quand je l’ai croisé et autant vous dire que je n’étais pas seule…… mais que nous étions plutôt 200…
… dont la frégate de la Marine nationale le Latouche-Tréville (vous noterez le judicieux choix du vaisseau de la Marine, clin d’œil au premier commandant de l’Hermione)…
…et également le fringuant remorqueur l’Abeille-Bourbon (que vous saluez très très respectueusement quand il vous passe à côté et que vous êtes sur votre petite coquille de 10m de long…)…
À côté de ces mastodontes des mers, il y avait également la Recouvrance (reconstitution d’une goélette, mise en service 1992)…
… la Belle-Poule, le navire-école de l’école navale, mis en service en 1932 et qui participa à la Seconde guerre mondiale dans les Forces navales françaises libres (à noter cet autre petit clin d’œil de la Marine nationale à l’Hermione : cette Belle-Poule est le 4e bâtiment à porter ce nom, le premier fut attaqué par la frégate anglaise Arethusa en 1778 et fut le casus belli de la déclaration de guerre de la France à l’Angleterre, il transporta la même année le traité d’alliance franco-américain signé et combattit activement l’Anglais durant la guerre d’indépendance américaine)…
… le sloop Saint-Guénolé (1948), le côtre l’Angélus (1954) et le sloop le Général Leclerc (1948), …
… le sloop Loch Monna (1956)…
… ou plus moderne le Class40 Bretagne – Crédit Mutuel Élite barré par son skipper Nicolas Troussel, deux fois vainqueur de la Solitaire du Figaro (mise en service 2013)…
Le spectacle était aussi en l’air : tout d’abord en haut des mâts quand les gabiers de l’Hermione commencèrent à carguer les voiles…… ou quand un marin de la Belle-Poule décida de monter en haut chercher un meilleur point de vue pour ses photos…
… et dans les cieux, le ballet incessant des deux hélicoptères…
… voletant d’un point à l’autre : de la canonnade de salut de l’Hermione…
… à la réponse du Latouche-Tréville avec son canonnier en grand uniforme qui, sabre au poing, rythmait toutes les 10 secondes le coup de canon…
… sans oublier au loin l’Abeille-Bourbon qui, remplaçant les canons d’artillerie par les canons à eau, refroidissait légèrement l’atmosphère alentour avec ses trois impressionnantes gerbes (le micro-climat brestois a enfin son explication !)…
Au milieu de tout ça, je dois vous avouer que je ne savais plus où mettre de la tête et que j’ai allègrement rempli les deux cartes mémoires de mon appareil photo. Bien entendu mon père et mon frère ne m’aidèrent pas du tout à rester calme et prirent un malin plaisir à me faire courir partout sur notre bateau (il y a 6 mois et demi, en sortant de la césarienne, j’aurai vraiment pas pu gambader ainsi, tel un lapin !).
Si je devais conclure, je vous dirai que ce qui m’a le plus impressionnée de tout cette parade exaltante est le drapeau de l’Hermione qui est juste ÉNORMISSIME. Ce serait un drapeau donné par le porte-avion Charles-de-Gaulle, ce que je peux vous dire avec certitude c’est qu’il est à mon avis bien plus grand que la couette double dans laquelle je m’enroule chaque nuit !