Avant que la Mogwaï ne naisse, nous nous sommes posés la question avec le Chti : publierons-nous des photos de Lucie sur Internet ? Nous avions plutôt dit non, ou alors de dos. Puis Lucie est née et rien ne s’est passé comme prévu : je me suis vite retrouvée seule dans ma chambre, en tête à tête avec le doudou qui devait décorer son petit berceau. J’ai alors posté quelques photos sur Instagram et Facebook et y ai reçu beaucoup de soutiens de mes amis en ligne. Cela m’a fait du bien à cette période où je n’étais pas méga jouasse. Lire vos gentils commentaires, vos mots de soutien m’occupait pendant mes nuits.
Cette habitude est restée une fois sortie de la maternité. J’aime partager les clichés de mon quotidien avec bébé, tous ses progrès, toutes ses bêtises, ses rires. Et pour la famille c’est si pratique, chacun peut la voir grandir et évoluer à distance. Mais il y a quelques jours, suite à la lecture de cet article de Freaky Family, j’ai souhaité remettre en question mon habitude. Cela m’a rappelé que le monde n’était pas tout rose, que d’un coup depuis que je poste des photos de Lucie plein de nouvelles personnes se sont inscrites sur mes petites pages qui étaient à public très limité. Des personnes que je ne connais pas forcément bien.
Il fait peut-être moche dehors mais Monsieur Soleil il fait beaucoup rire Lucie ! Une vidéo publiée par Ragnagna des Bois Jolis (@ragnagnagram) le
Que faire ? J’ai alors réfléchi à mon usage du web… J’ai eu accès à Internet en 2001. Le sésame précieux était dans un coin derrière le bureau de mes parents, sur un ordinateur professionnel racheté au boulot de mon papa. J’ai squatté leur bureau et explosé de très nombreuses fois notre forfait en surfant à vitesse grand E (comme escargot, la fibre c’était pas ça à l’époque hein !) sur le web à la recherche des premières photos du film à venir (La Communauté de l’Anneau) ou en tchatant avec Gaëlle sur MSN lors de notre rendez-vous hebdomadaire du dimanche matin (décalage horaire France – Arabie Saoudite oblige).
Mes parents m’avaient juste laissé une grosse consigne : Internet n’a pas besoin de connaître ton adresse et qui tu es. J’ai donc créée mes premiers pseudos et mes premières fausses adresses et je me suis jetée dans le grand bain. Puis j’ai commencé à rencontrer des amis d’amis sur MSN, puis à jouer à un petit jeu en ligne où j’ai rencontré des personnes-du-grand-web dont une en particulier qui m’a ensuite entraînée de jeux en jeux. Je savais qu’Internet était potentiellement réellement dangereux mais ces personnes avec qui je passais mes soirées, avec qui j’échangeais oralement via TeamSpeak ou Skype tous les jours, j’avais le sentiment de les connaître aussi bien, voir mieux, que mon voisin que je croisais tous les jours.
Internet est mon passe-temps préféré, entre jeux vidéos en ligne, blogs et réseaux sociaux, etc. Je l’écumais donc depuis 10 ans quand j’ai finalement ouvert mon premier vrai blog. Je me raconte en dessins dessus depuis et j’ai bien compris que j’étais incapable de dissimuler des choses. Il est devenu mon journal du quotidien et à travers mon blog j’ai rencontré des personnes avec qui j’ai développé de grandes affinités. Des personnes qui ont pensé à moi le jour de mon mariage et m’ont envoyé des cadeaux, des personnes qui ont pensé à Lucie et lui ont envoyé des présents de naissance (en passant : merci encore à vous toutes <3).
Certaines de ces personnes sont aujourd’hui des amis fidèles, un certain de ces personnes est mon mari et géniteur de mon enfant. Je suis donc bien placée pour savoir que le web peut apporter le pire comme le meilleur. Comme me l’a démontrée encore une fois la semaine dernière la Mère Dodue qui a gentiment envoyé à Lucie cette tenue Minnie toute neuve trop petite pour sa fille (ainsi que des jolies sandales d’été !), juste parce qu’elle connaissait ma Lulu en photo.PS : cette tenue semble en plus être régurgitationproof, elle a arrosé son lange et le matelas, mais rien sur elle, youhouuu !